14 janvier 2016

Dili li dili li ding ding ding tiens revl'à Lodile. Bonheur Bonjour ou Histoire Timbrée.

Le carillon s'égrène joyeux, Lodile est heureuse ça c'est clair, moi Loizo je dirai mieux, elle est pliée en deux en quatre en huit, non elle n'a pas bu, mais c'est clair elle est ivre, ivre de fou rire.

et hop sur la balancelle, les pieds tendus, repliés, tendus, repliés, Lodile raconte à Loizo donc à Moi.
"Une histoire actuelle, une histoire du quotidien. D'ailleurs pour parler d'hier, il faut parler d'avant. Avant hier, Loizo, rappelle-toi, aller à l'ETSOP c'était sympa : on reconnaissait le guichetier ou la guichetière quand ce n'était pas le postier ou la postière. Il ou elle nous demandait "comment allez-vous, .... et votre grand ado, et votre p'tite dernière...". C'était sympa avant, mais aujourd'hui oh la la Loizo, tiens et bien à toi qui ne sort jamais -pardon ou si peu- laisse moi te raconter hier... Et vl'an elle continue pliée en deux,
"ah je ris, mon dieu que je ris quand je pense encore à hier" et elle ajoute
Laisse-moi te raconter. Elle est drôle celle-là... toi lecteur ou lectrice qui lis, tu as déjà dû remarquer que je ne l'ai pas encore interrompue ni même d'un traître mot. Ecoutons-la.
"Je ris à me tordre, donc hier je vais à l'ETSOP. Je veux envoyer un paquet. Plus de guichet, que des robots. Bon donc, je ne fais pas la mauvaise tête, je me débrouille avec le RAUBO, je m'adapte, je m'attelle, j'avance, je recule, enfin au bout d'un bon quart d'heure je réussis à faire mon choix de paquet carton format ticket pour ci ticket pour ça et ticket pour le suivi. Quelle modernité, je peux suivre le déplacement de mon paquet sur mon ordinateur.
Je me demande "je remarque ou je remarque pas que c'est inutile, que je ne vais pas passer mon temps à surveiller sur mon ordinateur la bonne marche de mon colis ? Non je ne fais pas de remarque, je me retiens, je m'adapte.
Moi je m'adapte, 52 ans ça va c'est encore bon dans mon cerveau. Mais quelqu'un ne s'adapte pas. Elle doit avoir 72 ans mignonnets, (encore palpable, dirait un homme), élégamment vêtue et autant maquillée. Et je retiens mon rire sur sa mine défaite : elle ne peut plus acheter son timbre unique (ah non madame nous ne distribuons plus les timbres à l'unité, vous devez désormais les acheter par multiple de douze !" "mais mais il il ne m'en ne m'en faut qu'un !" "C'est comme ça désormais" dit la gardienne des lieux ou bien vous vous rendez au Raubo. Mais elle ne sait pas utiliser le RAUBO distributeur.

Que fait-elle la petite dame ? Elle cherche de l'aide du regard. Je ne suis pas loin et j'ai le malheur de regarder de son côté, me voilà choisi.  Bon nez, je sais faire.Je lui montre mais je ne fais pas. Elle doit s'adapter. Tout le monde doit s'adapter pour le RAUBO. Tout le monde doit devenir mouton ou robot.
Mais je la vois agir.  Que des aller-retours. C'est visible, elle doute, elle craint, elle timide. J'y vais, je ne peux pas la laisser comme ça. Je fais. Je sais faire. Je la rassure "Vous allez voir ça va être vite fait bien fait",lui  dis-je, sûre de moi.  Sommes nous sûrs d'être toujours sûrs ?

Réponse du RAUBO : Ro bot en dys fonc tio nnement, veu illez passer au RAU BO suivant. :-(.
Je recule et je découvre la tête laminée de la petite dame.
Je ne peux pas la laisser comme ça. "Voyons voyons,... eurêka ah oui j'ai trouvé !" J'ai toujours des timbres en trop dans mon sac. J'en prends un et je le lui tends.
"Oh comme c'est gentil, je vous l'achète !"
J'ai été d'accord. Je trouvais ça drôle.  Elle n'avait pas de monnaie, elle a fait l'appoint.  "Ne me rendez pas, ne me rendez pas" Et elle ajoute "Service compris !"
Ah ah ah  Rémunérateur. Et si je créais mon auto-entreprise ?

J'éclate de rire.
Service compris ! ah ah ah me revient le titre d'un livre ancien, de mon BTS sûrement égaré au pilon de l'année 1972.
Service compris ? Une belle nouvelle idée ancienne, pense le Raubot.

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