15 avril 2014

"Obus de la Paix". C'était le 19 mars 2003. On n'en sort pas.


Elle était perdue dans ses pensées.
Quand soudain lui parvinrent cris clameurs et détonations
D'un bond elle fut en Irak
la guerre éclatant 
les enfants se cachaient 
derrière les sacs de sable
Insolents,
ils bombardaient les chars qui leur fonçaient dessus.

Eclat de rire
soudain. 
Pour l'heure,
Rien de tout cela
Rien d'aussi sérieux.
Rien que l'éclatant soleil.
Et la seule pluie des confettis géants
bombardés haut dans l'air
par quatre cardinales 
batteries pacifistes
et des lions, 
des tigres, 
des vaches, 
des panthères, 
des girafes kangourous et éléphants 
à rire
et à se bousculer
pour ramasser les sympathiques 
obus de la paix.
Ce mercredi 
de mars 2003
veille de déclaration 
de guerre, on brûlait Carnaval
et les enfants de Rennes riaient. (Lania)
#paix



14 avril 2014

Dilin diling ding dong, voilà Lodile, souvenir souvenir

http://www.ebay.fr/itm/PUBLICITE-ADVERTISING-1960-HELIOS-bas-collants-/310767070127?hash=item485b292baf&pt=FR_JG_Collections_Publicites
Faisant suite aux "tintinnabulances" qui s'effacent derrière elle,  Lodile apparaît le pas léger et la lèvre rieuse. 
"Bonjour Loizo, figure toi que... regarde ce que j'ai trouvé". Et Lodile de cliquer sur la tablette, sous les yeux de Loizo qui ne s'y est pas encore mis -et qui ne désire pas s'y mettre. Mais "Certitudes vous vous en allez à reculons, laissons faire le temps au temps, jamais et toujours étant deux termes toujours trop longs"-
Oui, dit Loizo, belles jambes ! car sous les yeux de Loizo apparaît la publicité vieillotte et pour cause, d'une paire de bas des années 60, autant dire des antiquités. 
"Je vois à ton oeil Loizo que tu pense que bien du temps a passé sous les ponts. C'est pas faux. C'est même vrai. 54 ans. Un bail. Et quand j'y pense, alors que nous sommes à l'époque du durable, c'était le cas en ce temps-là. Ma mère m'achetait des bas, fins -il y en avait en mousse aussi- mais moi j'aimais les bas fins. Pourtant ce n'était pas facile de les porter. Il fallait s'arranger pour qu'ils ne filent pas. S'ils filaient, c'était les gros yeux assurés et la défausse "J'ai tout de même pas fait exprès !"
"C'est pas faut, mais pour les faire réparer tu vas devoir les amener toi-même !"
Et j'y allais. Je descendais la rue de la Providence -en me disant qu'elle aurait pu faire quelque chose- ; en passant devant le petit bonhomme qui me faisait rêver. De terre cuite, il avait l'air, sur sa terrasse d'un observateur discret, d'un colporteur futur, 


autant dire,  l'ancêtre du conteur. Puis je traversais le pont du chemin de fer, puis le pond du canal et au lieu de me rendre au collège Michelet je remontais la rue de la colombette, après le bâtiment des Cachoux Lajaunie, pour m'arrêter peu avant le carrefour qui coupe en deux la rue de la Colombette.  Devant la vitrine je m'arrêtais, éblouie par le travail de la "stoppeuse" : réparer des collants filés me paraissaient magique. Je crois bien qu'il m'aurait plu d'apprendre ce métier si délicat. Je me serais d'emblée fourvoyée sur le chemin d'un métier prêt à disparaître. Il n'empêche ce savoir faire m'intriguait. Alors, dili ling di lililng ding, le carillon avertissant l'employée de mon entrée, elle levait le nez et me disait "Bonjour jeune demoiselle, que puis-je pour vous" et j'extrayais les fameux bas Hélios de leur pochette soyeuse. Ma mère avait le goût de la lingerie délicate. "
Je te fais rire Loizo ? 
Lodile vient de relever la tête. Loizo la fixe, hébété. Elle lui sourit et lui dit "C'est pas faut, un peu comme un cheveu sur la soupe mon souvenir ! Comme tout souvenir finalement !"
"C'est ton sentiment Lodile, moi je me permettrais de te demander Jus d'orange ou mojito ? " Laisse Loizo, je vais me débrouiller. 
Au fait, Toikili, vois comme bougent les feuilles de bardane, et sers-toi, c'est au choix ! A bientôt.