13 décembre 2010

"Сказка о Золотом Петушке", А.С.Пушкин, часть2

Deuxième partie et fin. Le tsar DaDon voit apparaître la belle, la merveilleuse Shaharagale. Oubliés ses fils, morts tué l'un par l'autre. Elle soulève l'entrée de la tente... il y entre. Et il fait.... Tout ce qu'elle désire. Puis il retourne au palais. Et la belle Shaharagale est à ses côtés ! La foule le salue... Il reconnaît le grand..... et le salue. ....
Première partie sur http://www.lcomlania.com/

28 novembre 2010

Trois enfants dans l'autobus. Blablabus

Bonjour. Trois garçons traversent le passage piétons en courant. Tout sourire aux lèvres. Joyeux quoi.
Une adulte les accompagne. La mère de l'un d'eux. Ou une Nounou. Je n'arrive pas à savoir.
Ils s'installent.Derrière moi. .... Conversation
  •  "J'ai passé ma carte, c'est la première fois !"
  • "La première fois ? Comment ça ?"
  • "Ben parce qu'avant mon père avait le permis et ma mère aussi. On n'avait pas besoin de prendre le bus""
  • "Et alors ?"
  • "Maintenant ils l'ont toujours mais ils n'on plus de voiture"
  • "Et alors ?"
  • "Et bien...
  • et bien  avant je passais avec un ticket"
  • "Et alors ?"
  • "Alors maintenant je passe une carte"
  • "Et pourquoi ?"
  • "Parce qu'avant mes parents ils étaient riches, enfin... ils avaient les moyens... maintenant, heu, heu, ben tu vois quoi  ?"
  • "Non, je ne comprends pas"
  • "Ben heu ben maintenant, heu, ben, ils ont des petits problèmes d'économisation !"
Et je  replonge 50 ans en arrière. Et je pense "quel dommage qu'ils soient encore obligés de vivre ça" et je pense encore "Heureusement, il peut en parler à ses camarades"
Et je repense "Mais quel dommage !"
Ils ont entre 8 et 9 ans.
Au fait, bonjour, aujourd'hui chaque voiture a drap blanc et oreiller de même sur son pare-brise. Il a neigé cette nuit à Rennes.

17 octobre 2010

Arthur Raimbaud - poésie



Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le soleil, Muse ! et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amour splendides j'ai rêvées (dessin de Philippe Pérou)

Mon unique culotte avait un large trou
- Petit poucet rêveur, j'égrenais dans ma course.
Des rimes. Mon auberge était à la grande Ourse.

- Mes étoiles au ciel* avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où
Je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques
De mes souliers blessés,
Un pied près de mon coeur !



ARTHUR RIMBAUD



Belle journée d'automne

05 octobre 2010

Dililililing ding ding Lodile, l'umbrella et Barbara

C'est la pêche pour Lodile aujourd'hui ! Comment cela se fait-il ? Il pleut à verse. Mais non, je plaisante. L'hibiscus est en feu. Il prépare sa petite dernière. Le plumbago vert bleu blanc rythme le glougloutis de la fontaine. Les pétales de rose se rapprochent pour écouter son histoire. Bonjour Loizo j'ai été visiter une expo photo. Je conais Loizo. Tu n'as pas l'air. Non je n'ai pas l'air.  Alors n'ergotons pas Lodile. Qu'as-tu fait ? Sous le tachetis bleu blanc de mon new umbrella j'ai remonté l'avenue. J'ai croisé, j'ai souri. Tout le monde se pressait ... la pluie, Il pleut, Il pleut,Sur les jardins alanguis, Sur les roses de la nuit, Il pleut des larmes de pluie, Il pleut, Et j'entends le clapotis, Du bassin qui se remplit, Oh mon Dieu, que c'est joli...Merci Loizo Je sais combien tu aimais Barbara. Mais il faut que je te dise qu'en matière de pluie nous sommes servis. Quelques jours déjà. Me suis offert yesterday one umbrella, bleu blanc gris moucheté. Ce matin éclat de rire. Rire heu mitigé, quoique, bien fait pour moi, pas cher l'umbrella. Probablement franco-chinois. Bref le manche me reste dans les doigts. Pas le temps de méditer il me faut m'en aller travailler. Une moitié d'umbrella... right c'est perfect. Que s'est-il passé à midi ? Le pochon pour le protéger, je ne l'ai plus, je l'ai perdu. L'umbrella gouttera dans le métro. Ah bravo ! Comme tu dis Loizo, mais demain ne gouttera pas. Car vois-tu en revenant de l'expo photo remontant la rue étroite aux pavés luisants  qui m'attendait, sur le sol tout inondé ? L'étui, le vrai, celui de mon umbrella. Vois-tu Loizo ce n'est pas moi qui avais rendez-vous ce soir, c'était my umbrella. Bonsoir Loizo. Bonsoir Lodile. Ecoutez le gong. M'étonnerai pas qu'il valse. ... Dinnnnnnng dilili ding ding Non, pour la valse c'est moi, j'adore, mais pour le thé à la menthe vous connaissez la cachette. Oui, sous les feuilles de bardane,  le plateau d'or, cachaça ou thé à la menthe, c'est comme vous voulez. Pour moi ce sera glaçon, eau et sirop d'orgeat. A bientôt
Quand Pierre rentrera,Il faut que je lui dise,Que le toit de la remise,A fui, il faut qu'il rentre du bois,Car il commence à faire froid,Ici,Oh, Pierre,Mon Pierre,Sur la campagne endormie,Le silence et puis un cri,Ce n'est rien, un oiseau de la nuit,Qui fuit,Que c'est beau cette pénombre,Le ciel, le feu et l'ombre,Qui se glisse jusqu'à moi,Sans bruit,Une odeur de foin coupé,Monte de la terre mouillée,Une auto descend l'allée,C'est lui,Oh, Pierre,Pierre... (pour le plaisir. Je me rends compte que je la connais par coeur. Je ne l'ai pourtant jamais apprise. Je la passais en boucle. Déjà)

09 septembre 2010

Dilili dililing ding dong Tiens voilà revlà Lodile; Le conte n'est plus ce qu'il était

C'est à quel propos cette fois. Je me le demande, moi Loizo. Les vibrations du gong ne sont ni trop peu, ni trop trop. Que va-t-elle me raconter ? Qu'est-ce que tu dis Lodile ? Le conte n'est plus ce qu'il était ? Mais doit-il l'être ? Et quel est-il ?
Mais enfin voyons Loizo, le conte doit quitter la réalité, il doit nous emporter, nous enchanter, nous faire rêver. Le conte est voix, modulation, silence et parfois, peut-être, interpellation. Mais point n'est besoin que le public réponde. Le conte n'est pas sketche. Enfin, c'est ce que je pense moi Loizo, et toi ? Le conte file enfile effile refile. 
Oh moi Lodile, Entre nous, je veux rester prudent. Les colonnes de Buren quand on les a implantées dans la cour du Palais Royal ont déclenché un tollé quasi général.
 Aujourd'hui elles sont entrées dans le paysage. Tout comme les boules de Pol Bury en 1985 sur le parvis de la cour d'Orléans. 

Tout comme Le Magicien de Sanejouan qui accueille à sa façon le touriste qui débarque à Rennes par le train.

Je réponds "Tout change Lodile, toi comme moi, soit nous nous adaptons, soit nous tournons le dos à l'avenir"
Elle me regarde bouche bée. "Tu veux rire Loizo, tout change dans le superficiel, mais le profond Loizo, le profond Loizo ; et le mot Loizo, le mot !"
Ah le mot. Je me mets à rêver. S'ils étaient plusieurs j'en ferai bien un petit conte. Ou un petit mail, un mail, l'émail, l'émail, l'émeaux. Elle me rappelle à l'ordre "Loizo !" Je sursaute, perd quelques plumes "Je t'écoute, Lodile !" Alors elle raconte son étonnement d'une soirée conte. Le conteur habillé "comme toi et moi", dit-elle, "sans relief, une voix sans couleur, chargée d'alcool et de cigarettes,  -c'est elle qui parle- des mots grivois qui dérapent tous les trois pas, des mots qu'on dit vulgaires ou que d'aucuns ne disent pas. Des histoires mythologiques ramenées au goût du jour et qui perdent leurs valeurs universelles" Me dit-elle. "C'est toi qui dis" dis-je pour me protéger, mais je dois convenir que je ne suis pas loin d'être en accord avec elle. Par-dessus mes murailles dernièrement j'écoutais un de ces conteurs qui s'effacent car l'âge les emporte. Ses redondances, ses musicalités, ses silences, ses interrogations restées sans réponse, sinon la poursuite de son conte. Si bien qu'il s'était arrêté de parler, si bien qu'il n'était déjà plus là, que je ne m'en étais pas rendu compte. Je rêvais.
"Est-ce l'effet du slam ? Pas vraiment, j'en connais de superbes". Dit-elle. "Mais les mots des conteurs ne sont plus enchanteurs Loizo. Enfin pour moi. Je ne décolle plus. Je ne m'envole plus. Je sens la chaise, je sens ceux qui m'entourent. Je ne suis plus dans le chemin du héros. Je ne suis pas ailleurs. La langue que j'entends n'est plus celle que j'ai apprise ; elle a évoluée et je n'arrive pas à me la mettre dans l'oreille. Et je m'interroge Loizo. Est-ce là ce que l'on enseigne aujourd'hui ? Sous prétexte que l'on s'adresserait à de jeunes adolescents, il faudrait parler comme eux ? Sous prétexte que l'on s'adresse à une population qui ne part pas en vacances il faudrait parler faubourg ? Les faubourgs n'existent plus. Je m'interroge. Vais-je devoir reprendre des cours ? Qu'en dis-tu Loizo ?"
Je reste prudent. Les temps changent Lodile. Même les mots évoluent. Il n'y a plus de roi, de princesse, de fée, de korrigan. Peut-être même n'y a-t-il plus de symbolique. Je me tais.
"Bon" dit-elle. Je vois que tu n'as rien à répondre Loizo. Je m'en vais. Mais laisse-moi penser que je pense que le conte s'en va Loizo, le conte s'en va !!!! "
Dind dilili dililing ding ding au revoir Lodile. Elle est partie.  Je n'ai pas su quoi répondre. Pas conteur Loizo. ....

30 août 2010

Dernier dimanche d'août 2010 - Canal d'Ille et Rance - Promenade

Filer aux flots
Prendre un Extrait Tropical

S'informer des nouveautés
Veiller à ne pas abandonner sn Lutin
S'imspirer d'une pensée blanche

Remonter le temps au courant


pendant que la nature s'évente
Laisser les amoureux à leur rêve "Quand nous rencontrerons-nous ?" pensent-ils chacun de son côté.

Surprendre le repos du petit nuage. Chut, ne pas déranger. Somnolence. Fait chaud.
Ces trois là sont bienvenues qui apportent un brin de fraîcheur soudaine. Il est temps, tout comme eux de remonter  et de quitter ce bras d'Ille. A bientôt.

14 août 2010

Tu rêves Lodile, ce n'est pas le Père Noël c'est un champignon. Allons donc, un champignon

Je me suis rapprochée davantage. Champignons ? Tu rêves l'Odile, des danseuses ! Rapprochons-nous encore ? Belle erreur c'est un beau cornet de glace à la vanille.
Non non Loizo, c'est un lutin rieur qui se moque de nous !
Ma foi Lodile, je t'accorderait bien quelque crédit. Ne voilà-t-il pas qu'il éclate de rire ?

Ce n'est pas un rire, c'est un fou rire. Regarde moi un peu ces molaires Lodile; J'imagine le plaisir d'un dentiste : faciles à soigner. J'avoue que je n'aurais jamais cru qu'un lutin puisse avoir de telles dents. Du coup je me demande si nous n'aurions pas intérêt à cesser de regarder ces photos.
Pourquoi donc Loiso ?
Imagines qu'il sorte de là, qu'il se pose sur ton épaule, qu'il attrape tes cheveux si longs et si doux...
Arrêt Loizo je vais avoir peur. D'ordinaire, c'est moi qui raconte. Et d'ailleurs ce n'est pas un lutin, c'est un champignon.
Un champignon ? Lodile, tu fais erreur.
Non, c'est un champignon, éloigne-toi, regarde mieux.
Voyons-voir, pousse-toi !
C'est alors que dans le mouvement l'un comme l'autre chutent ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh et leur cri se fracasse sur les parois d'un endroit profond et froid

Lève la tête Odile, ni père Noël, ni danseuses, ni lutin, nous voilà tombées dans le gouffre de Padirac !
Hé.... Ohé.... nous sommes-là, attendez-nous ! ohé, ohéééééééééééééééééé

Vous qui lisez et moi qui écris, je me dis qu'il vaut mieux que nous laissions Loizo et Lodile à leur découverte. Cependant ce que je veux savoir c'est le nom de cette chose que j'ai photographiée hier matin sur le tronc d'un chêne. Avez-vous une idée ? Un tancade ? Comme on dirait dans le Sud-Ouest du côté de Fontvialane ? près de Castelnau de Lévis ? Non loin d'Albi.
Comment-ça, vous ne pouvez pas l'identifier. Suis-je sotte, voilà voilà le vrai sujet

Alors, tancade du peuplier ou ????? du chêne ?  Je veux savoir, dites moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Chut, j'ai rencontré le Père Noël, à moins que ce ne soit un champignon ?

<> 
Coller ce lien http://raf-photos.blogspot.com/2008/04/champignons.html Kliker sur le titre du billet et vous saurez tout sur les champignons 

http://raf-photos.blogspot.com/2008/04/champignons.html<>


<><><><><><>



Je l'ai aperçu, endormi, un oeil fermé l'autre cillé. Je me suis approchée. Impossible de ne pas le reconnaître : j'avais là sous mes yeux, Père Noël endormi. Ailleurs Martine, Lucille, Hector, Dimitri tiraient la langue sur leur lettre de Noël.

07 juillet 2010

Du point de vue administratif

La première crise, elle ne l'a pas vue arriver. Elle était en train de repasser. En écoutant Barbara. Elle adorait et adore encore sa voix et sa respiration si proche de l'apnée. Sa rue nantaise. Elle en était là de ses divagations, lorsque le téléphone a sonné.

Elle a posé le fer sur sa tranche et décroché. A sa façon de respirer elle a identifié sa voix. Une fois de plus elle s'est dit "ne dis rien, écoute-le, ne fais aucun commentaire, c'est lui qui appelle, c'est lui, qui a quelque chose à dire". Et tout a basculé. Voilà qu'elle lui fait un reproche. Pourquoi ! Elle n'était tout de même plus une enfant, son enfant. Il ne l'invitait jamais, et alors ? Il ne parlait d'elle à personne et alors ? Il ne l'avait jamais présentée à quiconque, et alors ! Pourquoi lui a-t-elle dit "Tu fréquentes des tas de gens et ni tu parles de nous, ni tu nous présentes, combien de pères font-ils cela ?" Il n'y avait pas qu'elle, ses quatre frères et soeurs aussi subissaient le même désintérêt. Quand il a répondu "Administrativement tout le monde sait que j'ai quatre enfants !"
Elle a raccroché. Présents, mais seulement sur le carnet de famille.
C'est à ce moment-là que la douleur s'est installée. Un rien, un plus, fulgurant, intolérable. Le fer à repasser souffle, renifle, renâcle. Pour un peu il porte des cornes, il est noir et elle, elle se trouve en Camargue.  La Camargue est là. Mais elle, elle n'y est pas. Où est-elle ? Incapable de se tenir debout, elle se plie, se replie, se déplie, porte ses mains à son cou, roule des yeux, gémit, râle. Pense. Que sa dernière heure est arrivée. Tente de parler. De dire. En vain. Alors elle s'allonge, se redresse, s'allonge, se redresse, ouvre la fenêtre.

Profitant d'un mieux, elle s'étire vers le téléphone, le décroche et indique le 02 28.82.22.88. C'est le numéro de son médecin. Un silence. Une promesse. "Je vais venir". Elle l'attend. Elle ne sait toujours pas comment se tenir. Accroupie, debout, devant la fenêtre. Le temps passe il ne vient pas. Elle appelle une amie. 02.23.32.22.33  Elle éclate de rire "T'inquiète, c'est une angoisse. Tiens bon. J'arrive" Une angoisse ? C'est quoi ça, une angoisse.
 Elle lui a dit de s'allonger. De respirer, du ventre."Qu'est-ce que tu racontes, respirer du ventre ?  Cékoassa,  On respire par le ventre maintenant, jamais entendu dire ça".
Mais elle est un brin obéissante. Le ventre gonfle, dégonfle.  "Un doigt de thé pitchoune, tu as l'air d'aller mieux !"
"Heureusement que tu es venue si j'avais dû attendre le médecin"
On sonne à la porte. Justement le voilà le médecin. Il rit "Vous riez, alors que j'ai manqué mourir ?"  Il rit plus fort. "Allons allons, ne m'en veuillez pas je savais que vous ne risquiez rien !"

Elle s'est habituée à la visite des angoisses. Elle s'est mise à écrire. . Pour ne pas tourner en rond. Pour ne pas trébucher. Pour se reprendre. Se remettre.Pour lutter
La main sur la poignée, prêt à partir mais visage vers elle, il commente " Vous devriez prévoir de faire quelque chose, du sport, du chant, du théâtre,que sais-je, mais je ne vais pas choisir pour vous" Elle a opté pour le sport. Et tant qu'à faire, pour la varape. Pourquoi ne pas varaper.  Depuis elle varape. D'abord, dans le quartier, en salle, sur les murs. Ensuite dans les parcs alentours. Puis, régulièrement, sur une falaise au bord d'une rivière. Bientôt c'est en montagne. Les Alpes pour être précis.

C'est sûr elle ne le rencontrera pas là haut au moins. C'est vrai qu'il était devenu obsessionnel. Elle ne s'en était pas rendu compte. Mais il avait pris beaucoup de place dans sa tête. A sa façon, pourtant elle l'avait éloigné. Plus de carte, plus d'appel, plus d'invitation. Les invites c'étaient faciles. Jamais il ne l'avait invitée. Pas plus que ses enfants.

Cet été là, varape dans les Alpes. Par plaisir. Par goût. Pour la varape quoi ! Et non pas pour lui échapper. Finalement, elle n'y pensait plus. Il ne rôdait plus dans sa tête. Ses enfants avaient repris, avaient pris contact avec lui. Les portables, c'est pas si mal. A eux de tricoter leur relation, qu'elle n'avait jamais empêchée. Bien au contraire. Mais il ne mettait guère d'intérêt à les rencontrer. Faut dire qu'il avait fini par vivre avec elle. Elle. Huit année de plus que sa fille aînée.

Sûr que si elle levait une main cinq doigts touchaient le ciel
Le paysage était magnifique. L'animateur la félicitait. Tout était parfait. Il a seulement fallu que Romain s'approche d'elle. "Un p'tit verre, ma fabuleuse !" Oui, il faut entendre que, aux campements, elle s'était laissée allée. Faut dire qu'il était parfait. En fin presque. Plus grand, bien plus grand qu'elle. Radieux, souriant, les yeux clairs. J'ai dit clairs. Non, pas bleus. Et surtout qu'il avait le geste qu'elle attendait depuis si longtemps.

Rien n'est parfait dans la vie. Il a voulu savoir. Ce que faisait son père. Il a éclaté de rire. Il a dit "Non c'est pas vrai !" Quoi, qu'y a-t-il, qu'ai-je dit encore. Elle avait pensé.

Vous seriez la fille de ? C'est pas possible !

Comment ça c'est pas possible ! Si je vous le dis. Bien sûr que si. Je vous le redis d'ailleurs, cet homme-là que vous connaissez, c'est mon père.

Votre père ? C'est impossible. Je travaille dans le même établissement et administrativement tout le monde sait que Monsieur et Madame Thomas n'ont pas d'enfant ! Pas un seul. Ils ne peuvent pas en avoir !

Elle n'a envie que d'une seule chose : posséder des ailes, courir, prendre son élan et se jeter dans le vide en décollant. Mais elle ne sent que la douleur. Là, dans la poitrine, coincée derrière le dos, écrasant son larynx.
Elle vacille, elle s'étale au sol. Vite de l'aide !
J'arrive, criez pas, ce n'est pas grave !

C'est le médecin. La crise, elle ne l'a pas vue arriver, mais le médecin, vu et entendu oui. Alors ça lui a suffi. Elle s'est redressée et elle a dit en regardant le jeune gardien de prison "Pardonnez-moi Romain, je redescends"

Quelquefois, parfois, dans la prison où il est gardien, Romain se dit qu'il regrette.... de n'avoir pas parlé davantage, de ne pas l'avoir retenue, de ne pas l'avoir suivie.
Quelquefois, parfois, au bord de la falaise qu'elle choisit d'attaquer, elle se dit qu'elle regrette qu'il ne l'aie pas suivie, retenue, qu'il ne lui aie pas parlé... d'elle. Varape varape varape ma belle, pourquoi varape-t-elle ? Elle ne veut pas savoir. Elle varape.

19 juin 2010

Des idées pour votre anniversaire

Facile, YAKAKLIKER sur le titre du billet et déguster avec les yeux. C'est déjà un plaisir

16 mai 2010

Dilili dililili ding ding joyeux le gong ? En tout cas vlà revlà Lodile et l'accent ou l'assent ou lassant....


Alors Lodile, bonjour comment vas-tu aujourd'hui ? Elle me répond qu'elle va couçi couça.
Préfères-tu me parler du couçi ou du couça ? Elle me répond : c'est la même chose.
Alors vas-y, dis moi. Elle me parle d'une copine qui a pris le train récemment. Banal. Mais le train a eu du retard. Plus que banal aujourd'hui. Elle dit que la copine n'a pas eu sa correspondance : plus que banal banal, courant, de nos jours. Les pendules ne sont pas sûres depuis qu'elles peuvent se passer d'aiguilles.
Elle dit que sa copine -qui parle avec un accent régional- lui a dit que l'une des voyageuses qui l'accompagnaient avait le même accent qu'elle. Elle lui en avait fait la remarque. Elle ajoute le commentaire de la voyageuse. "Je sais c'est drôle mais c'est comme ça. De toute façon il me plaît à moi cet accent, ce n'est pas comme ma famille !" Ah bon, que voulait-elle dire ? La copine lui a posé la question. Elle a répondu en précisant que lorsqu'elle rejoignait sa famille dans une région littorale, celle-ci lui disait trois fois sur quatre "Change ta façon de parler, avec ton "accent de merde" on ne comprend rien !"
"Sans blague" dit Loizo prenant pour rire l'accent austro-macorain "pas cool"
En effet Loizo, moi j'aime beaucoup les accents, ils s'écoutent et ils transmettent une authenticité, un vocabulaire particulier sur lesquels nous devons tous nous pencher car bien souvent, ils rejoignent les nôtres : accents d'humains of course !
Accents d'humains. Bien sûr !
Au fait, une même sorte d'oiseau a-t-il un sifflement différent selon le pays où il siffle ?

15 mai 2010

15 05 2010 Dong dong dong dong... un peu lourd le gong, tiens vlà revlà Lodile




LODILE : "Oui, je sais Loizo, mon gong est un peu lourd aujourd'hui, mais que veux-tu mon père vient de m'écrire. Je me demandais comment il se manifesterait après le décès de ma mère. Il l'a fait. Egal à lui-même. Grande sobriété  et beau conseil. Au pluriel, parlant aussi pour sa femme illégitime et me fusionnant à mes frères et soeur. Je lui ai répondu. Veux-tu que je te lise ?"
LOIZO : Que dire. Lodile ne peut-être qu'affectée. Perdre sa mère, ce n'est pas rien. Mais je serai curieux d'écouter. J'ai dit "oui, vas-y Lodile, je t'écoute". Alors elle a lu.
[12 h 55 et une semaine après le décés de Maman exactement. Je viens de te lire, pervers jusqu'au bout. Tu allais, tu vas, tu auras été maladroit jusqu'au bout. Comme mon frère cadet qui te ressemble à en faire peur et qui ne s'en doute même pas. Alors voilà mon père. Sache que si j'avais été un homme, si ma fille avait perdu sa mère, soit la femme que j'avais quittée, si je l'avais reniée  trente ans durant en lui faisant croire  que je reviendrais passer ma retraite auprès d'elle, et si j'avais enfonçé le clou comme tu faisais en précisant que nous finirions nos jours ensemble ; si donc j'avais été cet homme et si cette fille sans l'avoir fréquentée trente ans durant, voire quarante, je l'avais critiquée à chaque courrier, j'aurais aimé -enfin j'espère- qu'elle lise ceci "Ma fille, tu es confrontée à une lourde peine. J'ai fait beaucoup d'erreurs à ton propos, ainsi qu'à mes propres propos. C'est vrai, je suis un hors-la-loi. Alors  je te demande pardon et je t'assure de mon amour sincère et de ma présence affectueuse en ce moment difficile et ceux qui suivront" C'est clair, net et précis, sans confusion. Oui, j'espère que j'écrirais ça.   Je m'empêcherais d'ajouter que j'emploierais "je" et non pas "nous" comme il l'a écrit et que je n'exigerais pas d'elle qu'elle soit tolérante, comme il nous le demande. Revenons au fait qu'il n'y a pas de si, qu'il n'y a que la lettre de mon père, et que depuis qu'il est parti, ils ont fait tout, tous deux,  pour que leur "nous" ne concerne ni mes frères et soeur, ni moi et aussi, parce que je ne suis pas sûre que celui qui exige de l'autre la tolérance, comme il nous y invite,  l'exige suffisamment de lui-même. Ne restons pas sur ce "si", admettons que je lui réponde, je lui écrirais ceci "Plus ça va, plus j'accepte mes imperfections. Passer devant la Loi aide au moins à prendre cette décision. Je n'ajouterai pas le sentiment que j'ai que définitivement Maman n'est plus là pour te protéger de tes actes. Et je ne te souhaiterais pas "Profite de ta chance" Mais ce n'est pas l'envie qui me manque. Je garderai pour moi notre dernière conversation, qui, à trois pas du dernier souffle de Maman, reste en entier imprimée dans mon cerveau. J'aurais pu lui dire "Sois gentil, puisque toi tu sais mieux compter que moi, dis-moi ce que je te dois pour que je te le rende et que tu n'aies plus de rancoeur à mon propos." Voilà, c'est fini LOIZO ; excepté ce post scriptum que j'ai ajouté : PS : Sache que j'ai refusé d'épouser un homme sérieux et milliardaire à souhait pour la seule raison qu'il se plaignait trop souvent du mal que lui faisait  ses enfants" Je concluerais d'un
"Pour ma part je t'ai aimé "trop beaucoup". Au revoir" Qu'en penses-tu LOIZO ?
LOIZO (silencieux)
LODILE : ok, je sais ce que tu penses : "Je te donne deux mots LODILE, culpabilité et responsabilité, choisis le plus opportun". J'ai  choisi LOIZO. Le seul des deux qui libère. 
LOIZO : et sur ce, LODILE a soufflé un si beau baiser sur sa paume que mes plumes en ont frissonné de plaisir. Puis légère, malgré ses suffocations, elle m'a tourné le dos et quitté la terrasse en sifflotant "Maman tu es la plus belle du monde...."
Dilili dililililing ding dong, c'est le chant du gong évanoui qui m'a dit qu'elle s'était enfuie.  
Ah au fait, si vous avez soif, thé à la menthe, cerveza ou cachaça.... sont sous les feuilles de bardane, près du bassin qui murmure sous le palmier qui pianote l'air de ses ramures. Que rico......

14 avril 2010

Nazou, une personnalité découverte à Rennes, une artiste angevine

NAZ OK (Fleury) est sur son face book    ou sur le face book de Lania Conteuse

12 avril 2010

Dimanche de Pâques du côté de La Barre de Monts

ça démarre anxieux,
ça s'éclaire lumineux. Ouf, vive le Pif du Dauphin
Rien n'est parfait voilà que ça stresse sûr. La voiture est nouvelle. Panne d'essence ? Mais comment il s'ouvre ce bouchon. A deux , à trois, à quatre, à tous et les autres. Un p"'tit génie ? Un p'tit Fada, ou Phare'Far Fadet, une sorte de Korrigan, de Poulpicquet, pouquoi pas un gargourite ? J'ai beau les héler, je ne vois qu'un héron marchant sur l'eau, indifférent.... dédaigneux, l'air de dire comme dans la chanson aupetit veau "Pourquoi n'es-tu pas un oiseau, dona dona dona doona !" Oh le narquois regardez-moi cet air qu'il a !

"Rien à faire" dit-elle "je dois en avoir assez jusqu'à La Barre !!!" Pas du tout mon style ce genre d'inquiète mais ce n'est pas mon véhicule.
Quel tremplin le pont ! voilà l'horizon qui s'ouvre à défaut du bouchon. Je m'étonne, on est où ? Aurions nous roulé sur une herbe éguerrante ?  S'rait-y pas du riz dans l'champ ? S'rait-y pas la llanura venezolana ? Oh, Lasylve, j'ai dit "La barre de Mont" j'ai pas dit "San Juan de los Morros" Fallait juste dire. Vl'an, d'un p'tit coup d'volant le véhicule reprend sa trajectoire

Attends Lasylve, as-tu vu c'que j'ai vu. Tu roules trop vite, sais-tu le sais-tu (mais non je plaisante). Tu t'es retrompée de chemin, c'est tout de même pas, en passant sur le petit pont que.... Et bien si. Preuve en est, nous voilà soudain en Afrique, transportées. Et je fais le portrait de la plus belle. Et la Barre de Mont dans tout ça ? Ecoute, pas grave, on la retrouvera, moi je file ! Elle est comme ça Lasylve. Plus le sourire époustouflant

Bon ben c'est vrai que ça faisait une petite faim tout ça. Et que l'assiette est belle. J'ai dit belle. Franchement ça nous a bien requinquées. Après ? Figurez-vous que nous sommes parties à la recherche de la mer. De la mer ? J'éclate de rire. Mais Lasylve on est sur une île ! Elle ne doit pas être loin. Détrompe-toi, sinon pourquoi y aurait-il des voitures ! C'est vrai ça. Et la nôtre est au parking. On tourne en rond. Et on repose la question idiote : "C'est où la mer ?" Je ne reviens toujours pas du sourire, de l'éclat de rire de notre interlocutrice. Quand elle se remet -on est vif, intelligent  et rapide à Toulouse- elle nous répond que c'est soit à droite soit à gauche mais que ce n'est pas loin, enfin tout dépend de ce qu'on peut faire en marchant ! C'est ce "an" que j'identifie sur l'instant. Après des années de sténographie Duployé-Delaunay. Et je pose l'autre question stupide "Bon sang... mais c'est bien sûr, vous êtes toulousaine ?" Oh notre rire, elle, toute petite et rondelette, et joyeuse et moi encore toujours grande, un peu moins mince et toujours rieuse : bref, le coup de foudre amical du jour, l'éphémère dont nous avons tous besoin, qui requinque.... comme le plat de moules té ! Du coup on cherche la mer. C'est en cherchant qu'on trouve, disent-ils dans les contes. C'est vrai. Pour trouver on a trouvé : une jolie fenêtre et un joli jardin et même un pays où les gens marchent à l'envers, mais côté mer ?
 
Elle est où la mer ? Nous n'osons plus poser la question. Mais on nous l'indique.
Du coup on n'y va pas on y court, les rues s'élargissent
et au bout de la rue on s'effraie. Vous n'eussiez point fait pareil ?



Bon d'accord, il sortait de sa mare, il avait l'air en forme. En forme ? Il hésite, à droite, à gauche. On a pris la poudre d'escampette. Par la droite. Lui aussi. C'est sûr, sous nos pieds, le sol tremble.  Sauve qui peut. On n'est pas deux douées des stades, nous. On a le souffle court. On nous siffle. C'est pour notre exploit. A vous de voir.


Nous, vexées. Troublées on ne sait même plus où l'on est. "Vous êtes perdues ? Je sais ce que vous cherchez, montez sur mon dos !" La voix tombe sur les nôtres. Sans se le dire on pense "mais c'est quoi cette île ?" Vous avez déjà fait un parcours à dos d'autruche vous ?

On serrait très fort son cou mais cela semblait ne pas la mettre en difficulté. Elle nous a ramenée sur le parking. Le sol tremble. On s'inquiète, on s'informe. Le rhinocéros, le rhinocéros, tu l'as vu toi, le rhinocéros, fillette. Il y avait une fillette devant la voiture. Fallait voir le regard de l'enfant mais surtout celui hagard de ses parents. "Ne t'approche pas fillette, reviens". C'est alors qu'à ce moment-là un trou s'ouvre sous mes pieds. Je plonge. J'enends un cri Aliceeeeeeeeeeee Je me dis que ce n'est pas moi qu'on appelle. Je m'appelle Laphfée. Je continue mon trajet. De toute façon je n'ai pas le choix. Impossible de m'accrocher quelque part. Oh la la ça tourne,  ça tourne. J'entends Qu'on me dis "attends-moi !" Comment attendre, je chute ? 

Un fauteuil jaune me tend les bras ensoleillés, face au port, sur la terrasse du café.

J'ai l'impression que je me réveille. D'un grand sommeil. Oui, un chocolat viennois. Bien moussu, il est bienvenu. J'ai froid. 

Elle s'appelle comment votre enfant, Louise ? Non, Alice. Et c'est drôle comme  elle ne vous quitte pas des yeux. Excusez-là Madame. Que je l'excuse, mais vous voulez rire, pas d'excuse s'il vous plaît.  Comment s'appelle-t-elle votre bout d'chou ? Mais maman tu ne reconnais pas ma fille. A Quoi rêvais-je ?Mon fils est là devant moi. Sa charmante épouse aussi. Et vous savez ce qu'ils me disent. Qu'ils sont venus m'écouter conter à la Barre de Mont. Mais enfin fiston je t'ai dis que c'était le 24 avril ! A 11 h ! A propos des îles, des océans, de guerre à paix ! Alice est en vacances Maman, on sera là. On discute un peu avec Lasylve. On joue avec la petite Louise. C'est tout sa maman. Bise à chacun. A bientôt. On s'en retourne.
Du coup on passe, du coup on traverse, du coup on découvre, du coup au revoir
et à bientôt