12 avril 2010

Dimanche de Pâques du côté de La Barre de Monts

ça démarre anxieux,
ça s'éclaire lumineux. Ouf, vive le Pif du Dauphin
Rien n'est parfait voilà que ça stresse sûr. La voiture est nouvelle. Panne d'essence ? Mais comment il s'ouvre ce bouchon. A deux , à trois, à quatre, à tous et les autres. Un p"'tit génie ? Un p'tit Fada, ou Phare'Far Fadet, une sorte de Korrigan, de Poulpicquet, pouquoi pas un gargourite ? J'ai beau les héler, je ne vois qu'un héron marchant sur l'eau, indifférent.... dédaigneux, l'air de dire comme dans la chanson aupetit veau "Pourquoi n'es-tu pas un oiseau, dona dona dona doona !" Oh le narquois regardez-moi cet air qu'il a !

"Rien à faire" dit-elle "je dois en avoir assez jusqu'à La Barre !!!" Pas du tout mon style ce genre d'inquiète mais ce n'est pas mon véhicule.
Quel tremplin le pont ! voilà l'horizon qui s'ouvre à défaut du bouchon. Je m'étonne, on est où ? Aurions nous roulé sur une herbe éguerrante ?  S'rait-y pas du riz dans l'champ ? S'rait-y pas la llanura venezolana ? Oh, Lasylve, j'ai dit "La barre de Mont" j'ai pas dit "San Juan de los Morros" Fallait juste dire. Vl'an, d'un p'tit coup d'volant le véhicule reprend sa trajectoire

Attends Lasylve, as-tu vu c'que j'ai vu. Tu roules trop vite, sais-tu le sais-tu (mais non je plaisante). Tu t'es retrompée de chemin, c'est tout de même pas, en passant sur le petit pont que.... Et bien si. Preuve en est, nous voilà soudain en Afrique, transportées. Et je fais le portrait de la plus belle. Et la Barre de Mont dans tout ça ? Ecoute, pas grave, on la retrouvera, moi je file ! Elle est comme ça Lasylve. Plus le sourire époustouflant

Bon ben c'est vrai que ça faisait une petite faim tout ça. Et que l'assiette est belle. J'ai dit belle. Franchement ça nous a bien requinquées. Après ? Figurez-vous que nous sommes parties à la recherche de la mer. De la mer ? J'éclate de rire. Mais Lasylve on est sur une île ! Elle ne doit pas être loin. Détrompe-toi, sinon pourquoi y aurait-il des voitures ! C'est vrai ça. Et la nôtre est au parking. On tourne en rond. Et on repose la question idiote : "C'est où la mer ?" Je ne reviens toujours pas du sourire, de l'éclat de rire de notre interlocutrice. Quand elle se remet -on est vif, intelligent  et rapide à Toulouse- elle nous répond que c'est soit à droite soit à gauche mais que ce n'est pas loin, enfin tout dépend de ce qu'on peut faire en marchant ! C'est ce "an" que j'identifie sur l'instant. Après des années de sténographie Duployé-Delaunay. Et je pose l'autre question stupide "Bon sang... mais c'est bien sûr, vous êtes toulousaine ?" Oh notre rire, elle, toute petite et rondelette, et joyeuse et moi encore toujours grande, un peu moins mince et toujours rieuse : bref, le coup de foudre amical du jour, l'éphémère dont nous avons tous besoin, qui requinque.... comme le plat de moules té ! Du coup on cherche la mer. C'est en cherchant qu'on trouve, disent-ils dans les contes. C'est vrai. Pour trouver on a trouvé : une jolie fenêtre et un joli jardin et même un pays où les gens marchent à l'envers, mais côté mer ?
 
Elle est où la mer ? Nous n'osons plus poser la question. Mais on nous l'indique.
Du coup on n'y va pas on y court, les rues s'élargissent
et au bout de la rue on s'effraie. Vous n'eussiez point fait pareil ?



Bon d'accord, il sortait de sa mare, il avait l'air en forme. En forme ? Il hésite, à droite, à gauche. On a pris la poudre d'escampette. Par la droite. Lui aussi. C'est sûr, sous nos pieds, le sol tremble.  Sauve qui peut. On n'est pas deux douées des stades, nous. On a le souffle court. On nous siffle. C'est pour notre exploit. A vous de voir.


Nous, vexées. Troublées on ne sait même plus où l'on est. "Vous êtes perdues ? Je sais ce que vous cherchez, montez sur mon dos !" La voix tombe sur les nôtres. Sans se le dire on pense "mais c'est quoi cette île ?" Vous avez déjà fait un parcours à dos d'autruche vous ?

On serrait très fort son cou mais cela semblait ne pas la mettre en difficulté. Elle nous a ramenée sur le parking. Le sol tremble. On s'inquiète, on s'informe. Le rhinocéros, le rhinocéros, tu l'as vu toi, le rhinocéros, fillette. Il y avait une fillette devant la voiture. Fallait voir le regard de l'enfant mais surtout celui hagard de ses parents. "Ne t'approche pas fillette, reviens". C'est alors qu'à ce moment-là un trou s'ouvre sous mes pieds. Je plonge. J'enends un cri Aliceeeeeeeeeeee Je me dis que ce n'est pas moi qu'on appelle. Je m'appelle Laphfée. Je continue mon trajet. De toute façon je n'ai pas le choix. Impossible de m'accrocher quelque part. Oh la la ça tourne,  ça tourne. J'entends Qu'on me dis "attends-moi !" Comment attendre, je chute ? 

Un fauteuil jaune me tend les bras ensoleillés, face au port, sur la terrasse du café.

J'ai l'impression que je me réveille. D'un grand sommeil. Oui, un chocolat viennois. Bien moussu, il est bienvenu. J'ai froid. 

Elle s'appelle comment votre enfant, Louise ? Non, Alice. Et c'est drôle comme  elle ne vous quitte pas des yeux. Excusez-là Madame. Que je l'excuse, mais vous voulez rire, pas d'excuse s'il vous plaît.  Comment s'appelle-t-elle votre bout d'chou ? Mais maman tu ne reconnais pas ma fille. A Quoi rêvais-je ?Mon fils est là devant moi. Sa charmante épouse aussi. Et vous savez ce qu'ils me disent. Qu'ils sont venus m'écouter conter à la Barre de Mont. Mais enfin fiston je t'ai dis que c'était le 24 avril ! A 11 h ! A propos des îles, des océans, de guerre à paix ! Alice est en vacances Maman, on sera là. On discute un peu avec Lasylve. On joue avec la petite Louise. C'est tout sa maman. Bise à chacun. A bientôt. On s'en retourne.
Du coup on passe, du coup on traverse, du coup on découvre, du coup au revoir
et à bientôt
 

1 commentaire:

LANIA a dit…

Je me commente. Combien l'rhinocéros dans la vitrine.....
Depuis j'ai pu voir sur Arte, entre 20 h et 20 h 30, (plutôt que découter des balivernes et billevesées défaitistes et trop souvent répétées) un magnifique rhinocéros de bois tout recouvert d'or et exhumé sur un site fantastique qui se gagne -sur autorisation d'une "sorcière authentique"- C'était de Mozambique en Botswana, bref au-dessus de l'Afriqe du Sud dont on recommence à parler, un reportage historiquement trs intéressant (transmission aux jeunes de la danse des morts, rythme superbe, et balafoniste. A bientôt