30 mars 2007

Déclaration à lise

D'un doigt fébrile il écrit qu'il l'aime. Qu'à l'aimer il faut qu'il le lui dise. Qu'à être aimée, il faut qu'elle le lise. D'une ponctuation humide il inscrit Qu'à l'aimer il se perd dans la lise. Qu'à être aimée il faut qu'elle dise. Déferlante, elle s'offre. Sable, il découvre sa Lise. Tous deux en vagues dorment.

29 mars 2007

Oui, soutenons les facteurs

Diling ding ding ding bing ! Pas besoin de lever la tête, restons tranquille. A l'agité du gong, un brin nerveuse aujourd'hui l'Odile ! A peine un bonjour. Tout de suite dans son vif du sujet. "Non mais alors, tu n'sais pas, faut soutenir les facteurs maintenant, qu'ils soient de Creuse ou d'ailleurs, peu importe, soutenons les facteurs !" "Un nouvel amour Odile ?" "Pas du tout Loizo, figure-toi que je suis petite fille de facteur, alors ça ne date pas d'hier vois-tu. Mais te rends-tu compte que nous assistons peut-être à la disparition du facteur ?" "Mais non, dis-je, à quoi tu penses ! C'est important un facteur, ou une factrice d'ailleurs, ça maintient le lien." Que n'ai-je dit. La voilà qui repart en guerre. "Pas du tout, ou plutôt que tu crois. Le facteur-lien est une espèce en voie de disparition qui relève du tribunal." Je m'agite à mon tour "Du tribunal ?" Odile me dit tout. Puis elle ajoute "Faut arrêter d'i-meiller ; inonder les boîtes aux lettres de vrais courriers, véritablement timbrés et sans fenêtre cristal, ou alors libérons-les des courriers ; faisons-les Visiteurs Attitrés auprès des pépés et mémés -que nous serons à notre heure- nommons-les Visiteurs. Foi de rénumérateur. Service public compris." Dans mon hamac je m'apprête à aller dans son sens quand elle prend le sien. Je l'entends à l'agité du carillon. Et si je prenais une p'tite vodka ?

Pas émouvante la petite personne à peine plus haute que son portail blanc ? Pas mignon le facteur, dans sa tenue d'été ?

Une réflexion : doctoresse, elle dit qu'on ne perd pas de centimètres sauf cas exceptionnel. J'en connais deux. Un père aujourd'hui octogénaire, avant-hier ex grand gars beau, haut et fort. Hier, très étonnamment à ma hauteur (physique bien sûr) Et aussi une mère octogénaire de même, ex grande belle femme allurée et l'été dernier par la chaleur, ramenée douloureusement au nanisme. Plus ça va moins j'aime docteurs et doctoresses.

23 mars 2007

Odile sur le chemin de l'écriture

Diling ding bing dang, de nouveau le carillon qui chante. Y a d'l'Odile dans l'air. "Bonjour, écoute Loizo, j'ai des mots dans l'air !" Je ne change pas. Ecouter, moi ça me plaît. Toutes plumes tendues je l'invite à s'exécuter. Mince, quel sourire ! Que va-t-elle me sortir ? J'écoute. Quand je rêve... C'était à peine cette nuit je m'en réveille Toulouse était écrasée, calcinée, destroyée Il me tenait le bras se penchait vers moi je m'agenouillais mes larmes se taisaient mes mots disaient un sanglot muet je m'affaissais C'était le même jour où du travail j'avais trouvé Plus qu'un travail. Une mission Cétait ce même jour. M'étais éloignée De retour égarée Une pancarte Une porte qui s'ouvre. Nous n'avons que du ménage C'est très dégoûtant Seulement entre midi et deux La porte se ferme j'ai déjà donné Je pars. Retrouvés le bureau L'immense escalier. Rigide Droit haut loin fin Il prend mon bras ? Le connais pas. Toulouse écrasée, calcinée, destroyée. Tournent les vies, les visages, les voix. "Faut vous redresser !" Mais aussi Quand je rêve Ciel, je contemple le visage de femme bleu unique coquelicot dans le champ d'or. Douceur Sourire le vent respire. Vous venez d'écouter Odile ! Je suis ému. Je me dis qu'il est bon de voir ce visage bleu. Et comme elle me quitte, légère, en courant d'air, me dis que la petite brise qui respire, pas si mal de respirer avec elle. Hoummmm m'étaler dans mon hamac, houmm respirer en se laissant caresser. Hoummmmmmmm voyage immobile tu me plais.

kidnapping du jour

....comme le soleil qui danse ils veulent se gorger d'étoiles... (Abdel Malik ) Il y a des choses qui ne se peuvent enseigner : il faut les pénétrer soi-même.

22 mars 2007

L'adolescent

Il écoute, lit, interroge, réécoute, questionne et répète encore "Mais pour qui je vais voter ?" "Qu'ont-ils de différents ?" "Et si je votais blanc ????" Angoissante responsabilité.

20 mars 2007

L'hiver ne veut pas nous quitter

La vieille histoire est de sortie. On en parle à la boulangerie, à la poste, au bar tabac. C'est le sujet du jour. Les plus âgés la confirment. L'illustrent. Chacun a sa manière pour la dire. Et les épaules se courbent sous le poids de la responsabilité. Chacun est troublé. La situation n'est pas nouvelle. Il faut qu'ils en conviennent. Si leur ancêtre ariégeois, paysan de surcroît, n'avait pas pesté contre les marseillettes Mars n'aurait pas fait une tractation donnant donnant, gagnant gagnant avec Avril son franginou de frangin. Ce qui rassure chacun néanmoins cette année, c'est que le printemps viendra et donnant-donnant, fera chacun gagnant gagnant. Réjouissant.

16 mars 2007

Il tombe bien le bal bla bla d'Odile

Lunatique attentive Longiligne divine Libre comme lallation Labarum invincible

Labelle indolente Libllule à l’envol labile L rejette le laisser-aller, le laisser-faire, le laïus, le laminage, les lamblias et les lamentations C'est tout L Bravo L'odile

Il y avait longtemps

Le gong dingue dong bong. Y a d'l'Odile dans l'air. Me suis point trompé, la voilà, bras en l'air, yeux agrandis comme coupelles. Je crois qu'elle est retournée d'horreur. Me suis point trompé. Elle débite sa stupeur. Je l'écoute d'une oreille distraite mais ne le lui répétez pas. Après tout, elle sait bien qu'il n'y a rien à attendre des site de rencontre. Rien ne vaut une terrasse, une place, une galerie, un banc, dans la rue ou sur la place ou dans le parc. Rien à faire, ne veut pas se laisser influencer. Une mule. Tiens mais qu'est-ce que je raconte. "Non sans blague, Odile, on t'a proposé le vedettariat dans un film X avec un professionnel. Waouh ! la chance" Ses yeux flambent. Je vais mourir sur place tel un phénix. Dommage je pouffe encore. Je me marre. Mes plumes gondolent, rien qu'à l'imaginer. Je m'étrangle de rire. Je m'étonne aussi. "Tu m'as pourtant bien dit que tu avais mis une photo" Elle hoche la tête en serrant les lèvres pour ne pas pouffer. Ah quand même, le rire te frôle. C'est vrai qu'il faut regarder les bons côtés de la chose, s'il y en a. A l'âge que tu as, faut être réaliste : soit le réalisateur n'a pas su lire ton âge, soit c'est un réalisateur aventurier. Ou alors c'est qu'il "s'enfile" dans la fissure des soixantenaires fornic'atheures du jour et de la nuit" Je ris. Mais je ris..... Je m'égrenne au zéphyr. Elle fronce les sourcils et marmonne quelque chose. On dirait une poésie. Non non, pas d'alexandrin. Simplement une chose amusante. Et bing ding dong bong la voilà qui repart ! Vous le savez, elle est comme ça Odile : au moment où vous croyez qu'elle va se lâcher zioup di pa rue..... Heureusement, j'ai eu le temps de tout noter. J'ai de l'oreille : au moindre son, à la moindre anomalie hop, c'est enregistré, d'une plume bien sûr. Passez quand vous voulez, je le mets en ligne sur la Terrasse. Sacrée Odile va ! Sait-elle que c'est justement la journée revendicatrices des prostituées qui défendent leur travail ! A mourir de rire. J'arrête. Je meurs. J'suis mort. Un peu de hamac s'il vous plaît.

Modernité : Il n'est pas question de la refuser

Modernité, pour qui, pourquoi ? Portable en main désormais, nous pouvons acheter, dès l'écran de notre chambre, les billets de nos voyages train, ou avion et pourquoi pas, en ce jour de revendication des prostituées qui défendent leur liberté à travailler, voyage sexe, top secret infibulé (pardon, portabulé) Question : aurai-je le droit de dérober mon portable à cet utilme guide du nomadisme dénommé l'Ankou ? Curiosité : Combien sommes-nous à ne pas disposer de portable aujourd'hui ? Combien ?

10 mars 2007

MON Amie conteuse en direct

Double-cliquez sur l'image...et découvrez-la !

Boîte aux lettres : le jeu du jour

C'était le jeu du jour
Ouvrir la boîte aux lettres
Elle joue
la boîte aux lettres s'est ouverte
Deux, trois enfants s'échappent
et filent.
Non loin
trois pulls rayés
sautillent
dans
un
pré
"Hou hou" crie leur mère
Les trois bouchons
lèvres empavotées
rient
Ouvrir la boîte aux lettres
C'était le jeu d'un autre jour
Elle joue
La boîte aux lettres s'est ouverte
Tout glaçonne
dans la longue rue blanche
Ours balourds, crocodiles, palmiers
fées, lutins, princesses
font les bouchons ravis
Ogres noirs dénudés
grelots clochetants
de fous verts sonnaillants
effrayent l'un d'eux trois.
Ouvrir la boîte aux lettres
c'était le jeu d'une autre fois
elle joue
la boîte aux lettres s'ouvre
Le vent musique la forêt Noire
Brindilles après brindilles
le moulin de l'un des deux
s'élève du sable d'or
Le ruisseau gonfle
il gronde
et sort des gongs
je t'aurai je t'aurai
La boîte aux lettres goutte
Ouvrir la boîte aux lettres
est toujours jeu d'hui
elle joue
elle s'ouvre
Le feu d'artifice péte pétarade
le ciel floréale
mains en oreilles cachées
l'une des trois
tête en l'air rit
La boîte aux lettres illumine
Ouvrir la boîte aux lettres
est encore jeu d'hui
elle joue
la boîte s'ouvre
Elle est fenêtre
un sapin vert s'y mire
y voit table, jouets, tiges à tirer
pièges à piéger
A en perdre la boule
la mère rit
les enfants rient
Fixe, l'oeil du père pense
qu'ils n'auront plus jamais leur âme de ce soir
Jeu du jour
la bôîte aux lettres joue
la main saisit l'objet
"Encore un" dit l'enfant
Pas d'erreur Romain
tu dis bien
Encore un
Tu l'ouvres ?
Tu veux ?
Je veux !
Pas meilleur fauteuil que l'escalier
Au plus que frais
se sont assis
Elle lit il lit
Se taisent
Tu sais quoi -dit-il soudain levé-
quand je "grandiras"
et que tu seras morte
j'écrierai ton nom sur un papier
et je ne "t'oublieras pas"
Pas le temps de l'ouvrir
Un baiser c'est sérieux
Joueuse, la boîte aux lettres
a joué.
la lumière du baiser
elle l'a mise au secret.

09 mars 2007

Eté 2006 Quartier Guilheméry

Désenchanté, le petit square s'ennuit.
Comme tous les graviers, chaque arbre se tait.
Comme la balançoire renversée,
Comme le tourniquet effaré,
Comme l'aire de jeu effondrée en une apnée d'été.
Soudain, côté rue, par-dessus le muret, feu, soleil, deux balles dansent.
Portail poussé deux tresses brunes volent dans l'air.
La balançoire espère. Le tourniquet fait un pari. Le chien le gagne.
Aux grincements de son ressort d'acier, l'aire de jeu goûte les enchantements de la vie.

08 mars 2007

Journée internationale de la femme

Glané d'oreille seulement : ..... "La transmission du nom est une règle arbitraire" Tradition familiale, rupture, ou cherchez l'erreur ? La fille porte le nom de sa mère qui porte le nom de son père qui lui-même porte le nom de jeune fille de sa propre mère qui elle-même portait le nom de son père. Bref, la fille qui portait le nom de sa mère elle porte le nom de son arrière grand-père paternel. Mais plus loin, on ne remonte pas.

04 mars 2007

Au vent et à la pluie, mars comme au trois janvier 07

  • Je voudrais pas crever Je voudrais pas crever Avant d'avoir connu Les chiens noirs du mexique Qui dorment sans rêver Les singes à cul nu Dévoreurs de tropiques Les araignées d'argent Au nid truffé de bulles Je voudrais pas crever Sans savoir si la lune Sous son faux air de thune A un côté pointu Si le soleil est froid Si les quatre saisons Ne sont vraimment que quatre Sans avoir essayé De porter une robe Sur les grands boulevards Sans avoir regardé Dans un regard d'égout Sans avoir mis mon zobe Dans des coinstots bizarres Je voudrais pas finir Sans connaître la lèpre Ou les sept maladies Qu'on attrape là-bas Le bon ni le mauvais Ne me feraient de peine Si si si je savais Que j'en aurais l'etrenne Et il y a z aussi Tout ce que je connais Tout ce que j'apprécie Que je sais qui me plaît Le fond vert de la mer Où valsent les brins d'algue Sur le sable ondulé L'herbe grillée de juin La terre qui craquelle L'odeur des conifères Et les baisers de celle Que ceci que cela La belle que voilà Mon ourson, l'ursula Je voudrais pas crever Avant d'avoir usé Sa bouche avec ma bouche Son corps avec mes mains Le reste avec mes yeux J'en dis pas plus faut bien Rester révérencieux Je voudrais pas mourir Sans qu'on ait inventé Les roses éternelles La journée de deux heures La mer à la montagne La montagne à la mer La fin de la douleur Les journaux en couleur Tous les enfants contents Et tant de trucs encore Qui dorment dans les crânes Des géniaux ingénieurs Des jardiniers joviaux Des soucieux socialistes Des urbains urbanistes Et des pensifs penseurs Tant de choses à voir A voir et à z-entendre Tant de temps à attendre A chercher dans le noir Et moi je vois la fin Qui grouille et qui s'amène Avec sa gueule moche Et qui m'ouvre ses bras De grenouille bancroche Je voudrais pas crever Non monsieur non madame Avant d'avoir tâté Le goût qui me tourmente Le goût qu'est le plus fort Je voudrais pas crever Avant d'avoir goûté La saveur de la mort... - entre 1951 et 1952 -

02 mars 2007

ça m'étonne toujours

Suis-je naïf ? Muet, oui. Savez-vous bien ce qu'elle me demande. Une croûte à thé ! Je rêve, Namina, tu me demandes une croûte à thé, mais, tu es en train de me lire. Un seul regard et nous éclatons de rire. Blog, livre, lire, lecture. Lecture, qui es-tu ? A bientôt, lecteurs lectrices, qui à cet instant lisez.

01 mars 2007

Passez votre chemin.

Qui frappe ? Celui qui soulage la douleur ... ! Quittez là. Ce n'est plus l'heure ! Derrière la porte verte, les pas décroissent.

P'tit coup de hamac pour bleus à l'âme

Magnifique idée. Toujours bleu le chuchotis des trois fontaines, toujours bleus le hamac, la brise douce et les rayons du soleil qui caressent paisiblement mes plumes soudainement vertes. Par dessus les murailles, sous ce ciel jaune, mon esprit goûte les mots de Boris Vian. Je voudrais pas mourir sans qu'on ait inventé les roses éternelles, la journée de deux heures, la mer à la montagne, la montagne à la mer, la fin de la douleur. Bruit. Fuite. Et craque croque, dans le bec, le délicieux blanc d'une croûte à thé.