29 septembre 2006

Au dessous des volubilis

Loizo a ouvert sa parenthèse, les neiges du Kilimanjaro pleuraient trop. Pas une seule larme de crocodile. Non, rien que des perles transparentes de toute l'horreur de leur contenu. Odile a parlé. Non pas d'elle. De son fils. Et du coup d'elle sûrement. Comment en douter. Tous deux déjeunaient -leur premier moment agréable de la journée : pas de début de journée sans déjeuner, sans pain frais, sans beurre salé, sans thé citron, sans Mouv' ! Mais ce dernier en fond sonore souligné parfois par un envol de bras de l'ado dont elle s'occupe si mal. Il parle d'amitié. Il dit sa blessure. Il dit son désir la veille de ne pas manger à la cantine -au fond d'elle elle fronce ses sourcils : elle la paye la cantine. Il dit l'avoir proposé à son meilleur ami. Il dit la réponse négative. Il dit s'être étonné. Il dit l'explication de la réponse négative. "Bien sûr à trois euros la cantine pour toi, tu peux aller manger au-dehors !" Il dit avoir été in ter lo qué. Il dit n'avoir pas saisi immédiatement le sens de la réponse. Il dit l'avoir comprise cette nuit. Il dit s'être réveillé. Il lui demande pardon de lui en parler. Elle est restée silencieuse. Et elle s'est souvenue d'une phrase de l'été, une phrase alambiquée. Que disait-elle ? Ah oui : "Tu peux avoir les cheveux ébouriffés mais tu n'est pas obligé de laisser les corbeaux y faire leur nid !" Alors Odile a juste dit un mot à son fils : Amitié. Et une portion de phrase : "Cet instant fut-il pour toi d'amitié ?" D'autres mots lui sont venus, qu'elle commence à peine à comprendre elle-même, elle s'en est juste souvenu "Si tu peux supporter entendre mentir sur toi les bouches folles sans mentir toi-même d'un seul mot..... Tu seras un homme mon fils" Elle a essayé de le réconforter du mieux qu'elle a pu, de lui dire et de lui dire puis elle s'est tue et ils ont ri comme ils savent faire. Et il est parti. "Et j'ai su que j'allais frapper à ta porte Loizo. Ne m'en veux pas !" Bla bla bla, lui en vouloir moi.... Impossible et pourtant elle me rappelle un sévère "Tu joues à la riche Loizo !" Pas facile de se sauver quand on est pauvre, mais heureusement aujourd'hui il y a le hamac, les mosaïques , la fontaine, les palmiers, la piscine -hé oui, la piscine et avec Odile on y saute à pieds joints !

Un p'tit tour du côté de Volubilis

Et dans la tête de Loizobleu les bleux violets océaniens deviennent méditerranéens blancs ourlets. Et le hamac se repaît doucement de son dodelinement. Et Loizo s'envole décolle au-dessus d'une forêt de cactus miniatures. Mais ding ding dong, le disque d'or s'envole à son tour Le charme est rompu. Loizo atterrit persuadé d'instinct que, côté cactus, la journée volubilis va tourner au piquant. Piquant mais pas rose. Désolée. Et c'est vrai devinez qui apparaît ? Vous la connaissez bien. Rien qu'à sa tête je comprends que ça ne va pas fort Rien qu' à son pas aussi : si vous voulez savoir où sont passées les neiges du Kilimandjaro et bien sachez-le : elles sont tombées sur les épaules d'Odile : elle est anéantie ! Impossible de ne pas lui passer mes plumes autour de celles-ci, impossible de ne pas l'aider à s'assoir sur le pouf rose shantung qu'elle préfère et de lui demander : "ça n'a pas l'air d'aller ! "

21 septembre 2006

couleur daube

Je suis passé par ma terrasse, j'ai dit bonjour aux bengalis, bonne journée aux perroquets, j'ai arrosé ici et là, caressé de près les plantes grasses -surtout celles qui soi-disant piquent (pas facile mais parfois je pique aussi et j'aimerais bien être caressé). Et j'ai ramassé quelques feuilles. Je les ai parcourues et me suis mis à penser à elle. Nous sommes amis, enfin, sûrement, jamais ne nous le sommes dit. Elle écrit depuis longtemps ".... Voici comment est né le cygne... J'ai décidé de devenir écrivain Demain je signerai des livres" Elle signe des livres aujourd'hui. Où une conversation m'a déchiré, pardon déplumé. Des dits qu'on ne veut pas dire, des mots entendus qu'on ne voulait pas entendre. Puis ces quelques feuilles ramassées et leurs veines parcourues "La nuit lourde pélerine Transporte les étoiles En m'aveuglant de ces guirlandes je crois sortir du labyrinthe" Et cette heureuse conclusion page 49 du côté de L'horloge du coeur "L'oiseau et l'homme s'éclairent mutuellement. Les bras, les ailes se confondent. L'amitié plane au-dessus du temps qui passe". Alors oubliés les maux, la daube, pardon* pour une nouvelle aube. (je ne mettrai pas dans cette parenthèse ce que ce mot pourrait être, mais je l'ouvre pour y courir..... (si vous voulez en savoir plus sur l'auteur, il ne suffit que de me joindre. A bientôt.

18 septembre 2006

Etonnante Odile

Rien ne lui échappe ! Et en un courant d'air ! "Tiens Loizo, tu as des cyclamens de Hongrie aujourd'hui ?" Oui, un p'tit bonheur que je me suis offert hier "Toi aussi tu es allé au canal Saint Martin hier ?" Drôle de question , c'est quoi le Canal St Martin ? "C'est magique, écoute un peu" et je le fais et je vous livre, comme elle m'a dit "Chaque matin c'est comme un rendez-vous. Je tourne le bouton rond et j'espère un lien et trois fois sur quatre mon espoir est gagnant. Non pas d'argent mais d'émotion. Aujourd'hui rejoint hier ou, vinyl sous le bras, je faisais rire très involontairement trois grands gars. OhPierre Perret qu'ils disaient Ah le zizi le zizi. Leur ai souri Ah Lili Lili. Et ce matin derrière le bouton un autre Pierre, Barouh celui-ci, en compagnie de Lili. Mais la braderie c'est pas fini. J'ne voulais pas y aller. On m'y a tirée. Avec raison... Y ai trouvé des nouveaux chemins, un 45 tour aimé, une page d'écriture recherchée cet été et un regard. Je n'oublierai jamais cet instant Audrey : ton pas qui s'éloigne et ta tête qui se retourne soudain, ton regard suspendu, ta bouche ouverte, mon étonnement "ça n'va pas j'ai demandé quelque chose qu'il ne fallait pas !" Quel bon accueil. Je n'oublierai jamais l'illumination de ton visage et ta question "N'êtes vous pas la maman de Guillaume !" Ni notre étreinte grave, vraie. Un instant de bonheur qui m'évoque immédiatement deux personnes étonnamment proche de nous. Braderie 2006 : merci Rozenn et toi aussi Radio Ren' !" Ben, la forme Odile ce matin ! Je crois, merci pour le café Loizo (il y en a aussi sur La Terrasse) et bonne idée les cyclamens. Subtils ! A bientôt je cours écrire : Bong ong ong o n g ! Elle ne peut pas s'empêcher de l'effleurer. Il lui plaît. Un café ?

14 septembre 2006

Rendez-vous, toujours à Soutoule

Inattendue, inespéré, improbable, imprévisible. Un, c'était pas prévu que je quitte mon chez moi cet été que nous venons de passer. Deux, la raison de mon départ ne me faisait pas espérer la liberté d'un esprit en vacances. Trois, là bas, envisager de me déplacer avec elle n'était pas facile tant elle me parut faible. Dans la compagnie de mes soeurs nous y avons réussi. La solitude, on peut s'en accommoder. D'ailleurs elle s'en accommode, mais la solitude nous diminue qu'on le veuille ou non, c'est à petit feu qu'elle travaille la solitude, c'est sans espoir, à en perdre le langage inhabitué que l'on devient à l'échange, à la conversation. Bref, tout cela pour vous dire que, vroum vroum, pour changer, nous quittons le petit quartier soutoulain de mon enfantce au demeurant fort sympathique et nous évadons, comme qui dirait ici de Maurepas vers Betton et son marché accentué. Grand vent et soleil frais ce jour-là ! Tout le monde a le sourire. Sûrement parce que les jupons toulousains se font la belle ! Les couleurs interpellent les regards et les mains retiennent les chapeaux de paille aux noeud noirs. C'est l'union à l'unisson, tout le monde n'a vraisemblablement pas quitté la Haute Garonne. Cependant l'Ille et Vilaine oui ! Attentives à elle, nous montons l'escalier. Des papiers nous sont offerts. D'un oeil rapide je distingue deux cornes "boeuffues". Je retourne deux marches plus bas, propose ma participation prochaine, tend mes coordonnées et croise le regard de la voix qui me dit rieuse "hé ho, le 99 c'est pas tout prêt !" Le temps de comprendre une demi-seconde après je réponds "ah que non" -merci Johnny- et la voix poursuit "J'y ai habité c'est pour ça que je le sais" et quasiment sans réfléchir me voilà en train de répondre "Et si je vous disais que je vous connais ?" "Je vous répondrais que vous êtes la maman de Guillaume !...." Et vous le papa de J.... " Excellent ! Si on pouvait mourir de surprise il y aurait eu ce dimanches deux cadavres sur l'escalier de cette proche bourgade de Soutoule. Mais Dieu merci, on n'en meurt pas on en re"coz" doucement interloqués ou on continue la montée de l'escalier, tomates brillantes, aubergines glacées, pêches ventrues, pommes de terre violettes, herbes aromatiques, large pain parfumé, oeufs du jour !! débordant de nos paniers. Bonnes vacances si vous les poursuivez !

Pour le no.comment intriguant du jour

Un grand merci pour ce message de poids. Il réconforte. Sale mouche tsé tsé va, en effet je ne l'avais pas vue arriver. Je lui ai fait la peau Avec fleur. Mais la mouche n'était pas responsable, j'avais égaré ma trousse. Mais ma trousse n'était pas responsable. J'avais égaré mes crayons. Mais mes crayons n'étaient pas responsables. J'avais égaré ma gomme. Mais ma gomme n'était pas responsable, j'avais égaré ma source. Heureusement elle a joué la résurgence... J'avoue que la contrainte de la chronique quotidienne est d'une belle sportivité mentale. Un challenge en quelque sorte. Pour vous très précisément mais aussi pour ceux qui, tout aussi discrètement me lisent -je n'aime pas les chiffres mais quelqu'un loin de moi sait les lire- que cette journée soit belle. En amitié de mots, Loizo

Reprendre le fil. Délicieux le parfum du thé, la menthe est coupée du jour

Ravi que vous le trouviez délicieux. Mon coussin aussi. Finalement il est sous ma tête et mon merveilleux corps d'Oizo Bleu allongé dans la mollesse la plus totale. J'écoute. Elle a repris son fil Odile "Oui, vois-tu, peut-être que le meilleur s'est produit ce matin. J'aime bien faire la vaisselle le matin, d'accord c'est pas clean mais c'est comme ça. En même temps, j'écoute Diera.ronnes -c'est ma radio à moi- A cette heure-là ils passent un spécial Céfranc. Et ce matin un enchaînement que j'te dis pas. Quoi, t'écoutes pas ? Mais mety ! T'es pas sérieux Loizo. Enfin bref, j'étais tellement contente que j'ai été obligée de ralentir ma vaisselle sinon j'arrivais pas au bout de l'émission. Soudain j'ai compris que je n'étais plus seule" Le gong mongol se tait tout comme moi, il écoute, il veut savoir. Moi, je crois deviner. Elle, elle poursuit.."Mon fils se tenait là, souriant, son thé et le mien à la main "Assieds-toi Mamère -rien à voir avec qui vous savez- "On écoute ensemble ? c'est trop bien !" Alors sur le canapé bourge on s'est assis côte à côte on a écouté et on s'est même marré. Pas la peine de te dire qu'il est parti en me disant "Bon courage Mamère !" j'ai répondu "Bon courage Tonfils" On était mort de rire sans un mot de plus à dire. Allez, faut qu'j'm'en aille Loizo, bon courage et merci d'avoir déjà cueilli la menthe. Excellente !" Passe passe passerelle, passe, passe donc !

Chaud-froid d'oreilles

Où il est question de générations. Tiens, revoilà Odile. Le carillon a vibréééééééé. "Bonjour, ça "ouïe" le changement ici ! Tu as trouvé une autre sonnerie Loizo !" En quelque sorte ai-je répondu. Grâce au 35.31 "Pas mal, je peux le frôler encore une fois ?" Je lui ai répondu que je ne voyais aucun problème à ce qu'elle se fasse plaisir. Et dans l'air matutinal mon gong mongal (mon clavier est un poète) a vibré. D'une voix basse, d'une vibration lourde et légère. Les yeux fermés Odile écoute jusqu'au silence. D'où la tire un perroquet et sa perroquette qui, traversant les cieux la saluent d'un bonjour amical. Comme hypnotisée Odile ou plutôt, comme on dit aujourd'hui, whiskey, pardon, scotchée. Mais vous la connaissez, dès qu'elle peut elle "coz" et je n'ai pas même le temps de lui proposer mon fameux jus d'orange Amarinoc (velouté de pur jus de soleil granité) qu'elle s'installe sur un coussin violet et qu'elle me dit "J'ai vécu un vrai bonheur tu sais !" Je ne réponds pas, je sais surtout qu'elle va m'expliquer. "Le fossé entre les génération, il existe vraiment". Je ne réponds toujours pas, je dodeline de la tête façon coréenne du sud, style Dori Dori Jam Jam Tcha tcha Koun deux fois. Je l'assure ainsi de mon écoute. Invitée de la sorte, elle poursuit. "Hier, vois-tu, j'ai travaillé sur l'ordi, mon ado de fils sur son lit, entre nous deux le voume. Aux deux extrémités ses rires et ma perplexité" ( faut -il que je vous traduise pour le voume ? Pas quand même. Si ? Je vous offre une clé : radio) "Je me suis demandée pourquoi on s'échinait à terminer leur éducation. Après tout l'animatrice radio s'en charge. En réponse à leurs questionnements elle illustre de son propre trajet de vie . Encore tout frais, si j'en juge à l'oreille, mais d'ailleurs. Et ailleurs, c'est bien connu, c'est toujours mieux. D'ailleurs et qui plus est de la même époque : totalement rassurant. Finalement, j'ai constaté qu'y en avait plus que pour le cul ... (je ne réponds pas, un tel mot sur la Terrasse ! Mais après tout c'est pas mon propos c'es le sien) le cul et le temps écourté. A mon avis dans peu de temps y aura plus le temps. De vrais danseurs en sommes, des partenaires !" A cet instant j'interviens "c'est ce que tu appelles un vrai bonheur ? Au fait, de ce dernier, au pluriel, y en aurait donc des faux dans la foulée ? "Ne me cherche pas veux-tu, le bonheur c'était celui de mon fils qui se marrait comme une moule. D'ailleurs, j'ai fini par faire comme lui, et à la fin on s'étranglait de rire et je crois que cette fois c'était juste pour le plaisir de s'étrangler.... ensemble,. Car on finit par se voir bien moins que peu et ma présence dans ce lieu était superbement exceptionnelle." Je me tais. J'écoute. Elle poursuit. "Mais peut-être bien que le meilleur c'est ce qui s'est produit pas plus tard que ce matin." Je me tais. Elle se tait tout pareil. Mais en même temps et pour vous qui me lisez, je tourne la page. Elle, elle chercheuh... comment me dire. Profitez en, servez-vous, le thé est prêt, le temps de retrouver son fil. A tout de suite.

08 septembre 2006

oh ma belle terrasse, je te retrouve

toi et tes murs bleus purs, tes jarres vertes et bleues, tes citronniers, tes palmiers, tes allées crissantes, tes bougainvillées roses, orangers, violacées, pourpres carminées, tes hibiscus, cactus et succulentes hum, bonheur à moi et tes eaux qui chuchotent, qui clapotent, qui tremblotent, et tes nénuphars qui me ravissent, hum hum et ton jasmin et tes héliotropes et ton nouveau gong d'or aux lamelles noires qui viennent te caresser succombant à l'unique souffle. Alors tu vibres et je t'écoute tout en levant les yeux. Ils s'accrochent aux volubilis et tout fragiles comme eux montent à l'assaut de ton ciel. Dénudé. Hum et je me mets à rêver de loukoums à la violette ! Il y a des réalités qui poussent au rêve et c'est si peu un crime que je vous offre de faire, tout plein de bons rêves en ce bord de nuit. "Bonne nuit bonne nuit, c'est l'heure d'aller au lit... La la la... lala la..." Merci les Fabulous...

Sur la terrasse du barman

il fait si chaud que je lui ai commandé une belle mousse blanche et fraîche Quand il revient sur son plateau quatre mousses blanches et fraîches s'offrent J'ai trois voisins Quand il revient sur son plateau huit mousses blanches et fraîches trônent J'ai onze voisins voisines Quand il revient sur son plateau en horizontale oblique trente deux mousses blanches et fraîches espèrent soixante quatre lèvres gourmandes, minces ou rondes, soulignées de rouge ou barbues J'ai soudain quarante trois voisins, voisins et voisines Quand il revient... Quand il revient... Quand il revient ma mousse blanche et fraîche a disparu et mon rire s'affole. Sur le t.shirt du barman mes pupilles ne quittent plus son t.shirt noir : un casque bleu y abrite un crâne qui n'a plus vécu depuis longtemps Je me lève en riant et voilà que la voiture qui m'emporte n'est pas la mienne j'en suis certaine, de là-haut où je la regarde, je ne reconnais pas son numéro d'imma d'immo d'immortalité ! Vous avez chaud ? La p'tite vodka sur la mienne est toujours au même endroit. A la bonne vôtre ! Kenavo !