30 mai 2007

Ouvertes, fermées, poussées... passez pompon les carillons les portes sont ouvertes...

Pourrait-on rompre aussi sur le net ? Après un coup de foudre en mots, en sons, après une découverte "honnête" ? Peut-on se fâcher sur le net ? Incompréhensible dit-on ? Alors, incompréhension ? Peut-on se fâcher pour incompréhension ? Pour incompréhension réciproque ? Pour avoir dit merci sans vouloir dire merci ! Peut-on se fâcher sur le net ? A vous interdire son site ? A se réjouir de ne savoir, ni pouvoir, ni vouloir apprendre les fonctions techniques de cet outil que nous manipulons tous les jours. A se réjouir de ne pas savoir interdire. A se réjouir de ne plus vouloir rompre. La porte* est toujours ouverte. A découvrir que les portes peuvent être faites pour s'ouvrir. A découvrir qu'on peut aimer pousser les portes, même délibérément fermées. A bientôt. (* les portes ninterpelleraient-elles pas les peintres ? Je n'ai fait qu'une recherche rapide il est vrai et finalement celle-ci m'a faite rire !... à mourir. Merci pour les fleurs !!)

Un père dit-il qu'est-ce que c'est ? (5 et peut-être FIN)

... semble fléchir de plus en plus sous le poids de l'homme et de l'enfant, qui s'accroît à chaque seconde. Le passeur peine à la pousser en avant, l'eau arrive à la hauteur du bord, elle le franchit, elle emplit la coque de ses courants, elle atteint le haut de ces grandes jambes qui sentent se dérober tout appui dans les planches courbes. L'esquif ne coule pas, cependant, c'est plutôt comme s'il se dissipait, dans la nuit, et l'homme nage, maintenant, le petit garçon toujours agrippé à son cou. "N'aie pas peur, dit-il, le fleuve n'est pas si large, nous arriverons bientôt. - Oh, s'il te plaît, sois mon père ! Sois ma maison ! - Il faut oublier tout cela, répond le géant, à voix basse. Il faut oublier ces mots. Il faut oublier les mots." Il a repris dans sa main la petite jambe, qui est immense déjà, et de son bras libre il nage dans cet espace sans fin de courants qui s'entrechoquent d'abîmes qui s'entrouvrent, d'étoiles. Yves BONNEFOY - 24 juin 1923

Un père, dit-il, qu'est-ce que c'est (4)

... "Ecoute, dit l'enfant, veux-tu être mon père ?" Mais il s'interrompit aussitôt, la voix brisée par les larmes."Ton père ! Mais je ne suis que le passeur ! Je ne m'éloigne jamais d'un bord ou de l'autre du fleuve. - Mais je resterai avec toi, au bord du fleuve - Pour être un père, il faut avoir une maison, ne comprends-tu pas ? Je n'ai pas de maison, je vis dans les joncs de la rive. - Je resterais si volontiers auprès de toi sur la rive ! - Non, dit le passeur, ce n'est pas possible. Et vois, d'ailleurs !"Ce qu'il faut voir, c'est que la barque semble fléchir de plus en plus sous... (à suivre)

Un père, dit-il, qu'est-ce que c'est ? (3)

... "Le passeur s'assit sur une pierre, près de sa barque. Sa voix vint de moins loin dans la nuit. Mais il avait eu d'abord une sorte de petit rire. "Un père, Eh bien, celui qui te prend sur ses genoux quand tu pleures, et qui s'assied près de toi le soir lorsque tu as peur de t'endormir, pour te raconter une histoire." L'enfant ne répondit pas. "Souvent on n'a pas eu de père, c'est vrai, reprit le géant comme après quelque réflexion. Mais alors il y a ces jeunes et douces femmes, dit-on, qui allument le feu, qui vous assoient près de lui, qui vous chantent une chanson. Et quand elles s'éloignent, c'est pour faire cuire des plats, on sent l'odeur de l'huile qui chauffe dans la marmite. Je ne me souviens pas de cela non plus", dit l'enfant de sa légère voix cristalline. Il s'était approché du passeur qui maintenant se taisait, il entendait sa respiration égale, lente. "Je dois passer le fleuve, dit-il. J'ai de quoi payer le passage." Le géant se pencha, le prit dans ses vastes mains, le plaça sur ses épaules, se redressa et descendit dans sa barque, qui céda un peu sous son pids. "Allons, dit-il. Tiens-toi bien fort à mon cou !" D'une main, il retenait l'enfant par une jambe, de l'autre il planta la perche dans l'eau. L'enfant se cramponna à son cou d'un mouvement brusque avec un soupir. Le passeur put prendre alors la perche à deux mains, il la retira de la boue, la barque quitta la rive, le bruit de l'eau s'élargit sous les reflets, dans les ombres. Et un instant après un doigt toucha son oreille. "... à suivre"

Un père, dit-il, qu'est-ce que c'est ? (2)

Monet m'a raconté un jour : - Van Gogh a fait un admirable portrait du père Tanguy. Le père Tanguy était marchand de couleurs, rue des Martyrs. Sa boutique était tout à fait minuscule et sa vitrine si petite qu'on ne pouvait y montrer qu'un tableau à la fois. C'est là que nous avons commencé, chacun de nous, à exposer nos toiles. Le lundi, Sisley, le mardi, Renoir, le mercredi, Pissarro, moi le jeudi, le vendredi, Bazille, et le samedi Jongkind. C'est donc ainsi que chacun à son tour nous passions une journée dans la boutique du père Tanguy. Un jeudi, je bavardais avec lui sur le pas de sa porte, quand il me désigna du doigt un vieux petit monsieur, portant collier de barbe blanche, important, chapeau haut de forme, qui descendait à petits pas la rue. C'était Daumier - que je n'avais jamais vu. Je l'admirais passionnément et mon coeur battait fort à la pensée qu'il allait peut-être s'arrêter devant ma toile. Prudemment, nous rentrâmes dans la boutique, Tanguy et moi, et, au travers des rideaux de lustrine que j'écartai un peu, je guettai le grand homme. Il s'arrêta, considéra ma toile, fit la moue, haussa l'une de ses épaules - et s'en alla. M'ayant raconté cela Claude Monet me regarda fixement et, gravement me confia : - Ç'a été le plus grand chagrin de ma vie". (Sacha Guitry, Portraits et anecdotes)

"Un père, dit-il, qu'est-ce que c'est ?" (1)

"L'homme était grand, très grand, qui se tenait sur la rive, près de la barque. La clarté de la lune était derrière lui, posée sur l'eau du fleuve. A un léger bruit l'enfant qui s'approchait, lui tout à fait silencieusement, comprenait que la barque bougeait contre son appontement ou une pierre. Il tenait serrée dans sa main la petite pièce de cuivre. "Bonjour, monsieur", dit-il d'une voix claire mais qui tremblait parc e qu'il craignait trop fort l'attention de l'homme, du géant, qui était là immobile. Mais le passeur, absent de soi comme il semblait l'être, l'avait déjà aperçu, sous les roseaux. "Bonjour, mon petit, répondit-il. Qui es-tu ? - Oh, je ne sais pas. Comment, tu ne sais pas ! Est-ce que tu n'as pas de nom ? L'enfant essaya de comprendre ce que pouvait être un nom. "Je ne sais pas", dit-il à nouveau, assez vite. "Tu ne sais pas ! Mais tu sais bien ce que tu entends quand on te fait signe, quand on t'appelle ? - On ne m'appelle pas. - On ne t'appelle pas quand il faut rentrer à la maison ? Quand tu as joué dehors et que c'est l'heure pour ton repas, pour dormir ? N'as-tu pas un père, une mère ? Où est ta maison, dis-moi." Et l'enfant de se demander maintenant ce que c'est qu'un mère, une mère ; ou une maison. "Un père, dit-il qu'est-ce que c'est ?"......

...Un père, dit-il, qu'est-ce que c'est ?...

Oui, je laisse faire le hasard car c'est de plus en plus -trop- tard. Peut-on m'en vouloir ? Oui, je laisse faire, le hasard, mais je m'offre celui-ci né la même année que lui. M'en voudra-t-il ? Trop tard, j'ai décidé. Au moins en goût de sens. Indécence ? Ce n'est pas moi qui le pense. Chut. Voilà. Je n'avais pas même lu le titre. C'est celui qui donne son nom au volume NRF/Poésies/Gallimard. Suivez-le, suivez-moi : j'y vais, en pensant à quelques enfants que j'accompagne avec ma personnalité si difficile. Mais ils semblent s'y plaire. Prêts ? Alors tournons la page. Chut. A tout de suite.

La fête des voisins

Une institution à venir mais pas facile à mettre en place. Non par manque de moyens : on peut toujours en trouver. Mais par manque de bonnes volontés. Au programme fraîcheur météorologique comme l'an passé. Petit soleil timide, comme l'an passé. Participants absents, à la différence de l'an passé. Alors, repliements dans l'appartement de la conteuse. Deux adultes, cinq enfants, une bachelière. Presque trois heures à délirer, écouter Rockskaille, une randonnée, des dirheureudoa, quelques lectures, boire du coca, du thé parfumé, frapper sur le dong pardon le gong, manger quelques frites, offrir trois francs six sous pour l'association Lahe ou l'inverse. Bref, simplement fête. Les filles étaient heureuses. Pas si mal. A l'année prochaine Voisins.

28 mai 2007

Farid Chettouh : La rose Travestie

Page empruntée à la revue "Les Muses en Tremplin" Voilà le texte en français : "La rose travestie poème et traductions de Farid Chettouh "Momiié, cloîtrée dans sa robe de poussière, elle jette son manteau vitré de rivières, son chapeau revêtu de lampadaires, clairsemée, éparpillée dans l'Arène des décombres, elle ramasse les cendres de son ombre brodée de cristal, elle jette son écharpe volée à ma mère, ses bagues saignantes de prières et dans les nefs de sa lumière, elle injecte un jeune hiver pour être plus claire... Plus claire que ce ciel sans vocabulaire... C'est une rose fourbue, tendue, suspendue à la nuque de ma destinée, qui concasse ma vue, chrome sa chaire dans l'opaque déchirure de ma rue et de ses mystiques baisers elle salit mon corps... Ce corps qui respire encore la sainteté d'une mort qui dort... Le cactus de sa brûlure gazouille dans mes vases fendus comme des lacs où il n'a jamais plu et chevrote dans le jardin de ma nuit comme une euthanasie de la vie, une maturité de la folie, un orgasme de la poésie, un destin inédit d'une rose travestie..." www.lesmusesentremplin.com pour en savoir plus, en lire davantage ou écrire vous-même)

27 mai 2007

L'accent était

marîtime, en ressac, et les bleus et blancs fortement opposés sous un vrai premier soleil d'été de mai. Que dire des roses granits qui s'additionnaient, se supperposaient, s'enroulaient, s'allongeaient, s'entremêlaient à s'ombrer de soulignés évocateurs ; que dire des amoncellements gigantesques et étranges dont j'avais souvent entendu parler mais que je n'avais jamais eu le loisir de voir "de vraie vue" (Julos Beaucarne) ; que dire du plaisir à découvrir les fameuses Sept îles que j'avais en mémoire grâce à Pierre-Jakez Helias ; que dire de la petite chapelle aux deux gargouilles et au diable s'étonnant de voir arriver l'audacieuse petite Marie : sûr qu'elle entrera elle aussi dans le parcours légendaire de mon héroïne années cinquante. Ai-je suffisamment donné de repères pour que vous reconnaissiez le lieu. "Tais-toi le goéland ! (il devisait avec nous sur une barque) ils sauront dire ou me le demanderont" Pendant ce temps-là ma petite chérie affrontait une spécialiste de la communication. Apparemment, pas facile. David, chaleureux merci aussi pour cette dégustation de Lannion. A bientôt et bisou à Sam.

26 mai 2007

Fête des mères

Un espéré et fameux pain aux raisins. Je mesure aujourd'hui sa solitude face à la mienne. Courageuse, elle sortait. Seule. J'imagine qu'elle poussait la porte de Bouchara. J'imagine qu'elle nous voyait virevoltant dans les pois, jouant dans l'écossais, rieuses dans le plissé soleil alors qu'elle touchait de ses doigts les Vichy, faille, shantung, moire, soie sauvage ou madras. Manches ballons ou taille basse, martingale ou col Claudine, revers, ou bretelles, biais ou fil droit, tous ces noms-là, grâce à elle, m'ouvrent aujourd'hui de nouveau leurs univers. J'imagine qu'elle entendait les gens parler. Qu'elle n'osait leur adresser la parole. A moins qu'ils n'eûssent souhaiter qu'elle les renseignât (wouaou waouh) Elle aime aider les gens. J'imagine qu'elle regardait ici ou là encore une fois. Avant d'entrer dans sa boulangerie préférée pour acheter ses viennoiseries préférées. Ronds, quasi feuilletés, entortillés, truffés. Quand on la retrouvait on se jetait sur elle qui souriait. "Lâchez-moi lâchez-moi brigand brigandes, je vous les donne" On la libérait. Quelques minutes plus tard, nouvelle nappe fraîche, délicat service aux anémones colorés, plateau tournant, thé fumant et chocolat épais versés, nous dégustions chacun-chacune l'espéré et fameux pain aux raisins. Ma mère étrangère... merci.

25 mai 2007

Raconte

ULTIMES REFLETS DANS UN OEIL D'OR 1.Les yeux clos, vois ton être intérieur en détail. Ensuite, vois ta vraie nature. 2. Regarde un bol sans en voir les côtés ou la matière. En peu de temps, prends conscience. 3.Vois, comme si c'était la première fois, une très belle personne ou un objet ordinaire. 4.Simplement en regardant le ciel bleu derrière les nuages, trouve la sérénité. 5. Ecoute . Yeux calmes, sans ciller, libère-toi totalement. 6.Au bord d'un puits, sonde, immobile, sa profondeur jusqu'à l'émerveillement. 7.Regarde un objet, puis, lentement, retire ton regard, ensuite retire ta pensée.Ensuite... 8.Raconte . Extrait du site wwww.radio-universfm pour changer d'air

22 mai 2007

Trop c'est trop : journée d'horreur

Je ne les ouvre pas tous. Par amitié, quelques uns, et rarement. On dirait qu'il n'y a plus que ces messages pour communiquer entre nous. Je viens d'en recevoir un qui me hante. Dans une galerie vraisemblablement commerciale, vraisemblablement un dimanche car tout un groupe de hip hoper break dancers sont réunis il y a un public, assez, et même plutôt nombreux. Apparemment la manifestation spontanée ne bénéficie d'aucune préparation, d'aucun service "d'ordre" élémentaire. Quand le destin est au rendez-vous il est au rendez-vous : un break dancer fait sa prestation au moment même où un enfant d'à peine trois ans s'avance rapide comme le feu. Le destin fait le reste : le pied de l'un rencontre le corps de l'autre. C'est le vol plané instantané, le roulé boulé et la chute tête première sur le sol. Au moment où j'écris remonte un souvenir. Je me souviens il suffit juste de quelques secondes, pas plus : mon fils de six mois m'échappe des bras, d'une impulsion, monte en l'air et s'écrase au pied de son père. Hébété, celui-là ne trouve rien de mieux à me dire qu'un sévère "tu ne peux pas faire attention". Ce ne sera pas suffisant. Le médecin que nous consultons se tourne vers moi "Madame tenir un enfant dans ses bras ça s'apprend !" çe ne sera pas suffisant. A l'hôpital où nous nous rendons, un étonnant ballet d'hélicoptères tourne autour du bâtiment des services de radiologie. Mon fils devra attendre six heurres avant d'être examiné : des cas sont plus graves : les petites arènes de Vic Fezensac se sont écroulées. C'était le six juillet 1974. çe ne sera pas suffisant. Dans la semaine nous apprenons que le premier médecin consulté, qui s'est autorisé à me culpabiliser, a assassiné toute sa famille, -épouse, filles, fils-et s'est rendu lui-même justice. Il y a des accumulations dont on se passerait volontiers.

19 mai 2007

prénom, saint, exil et liberté....

Diling diling ding dong, le gong trace un éclair de soleil. Rev'là Odile. Quel est le sujet du jour ? Le saint ou plutôt l'absence de saint. J'apprends que le saint, catastrophe n'est plus cité. Où ça. Au cours du bulletin météo. Un problème Odile ? Elle trouve que oui. Qu'on en atteinte au patrimoine cahto-créthien. "Qu'un jour on fera tomber les églises ?" C'est une visionnaire Odile. Je lui fais remarquer que c'est déjà arrivé ! Qu'on ne s'en est pas plus mal porté. Mais que ça ne se reproduira plus grâce justement à la sacroSSainte laïcité. Respect Odile, respect. Finalement tout est affaire de mode : avant les exilés devaient s'intégrer tout seuls le faisaient et cherchaient à se confondre dans le pays où ils avaient choisis de rester tout comme ils l'imposaient à leurs enfants, sans aucun questionnement. Aujourd'hui on les accueille, on les intégre, on les écoute, on les tuteurent et ils ont le droit d'être ce qu'ils étaient, ce qu'ils veulent rester ou même devenir. Ce qui est intéressant Odile, lui dis-je en secouant une de mes plumes d'un air détaché c'est ce qu'ils feront de leur devenir. Et le devenir, ma belle, dans le fond ça concerne les exilés et tous les êtres humains : l'être humain n'est-il pas un éternel exilé ? Et j'ajoute toujours d'un air détaché qu'il y a le choix, le choix de décider de lire soi-même un livre sur les saints ou sur tout autre choisi. Un livre délibérément choisi. Non une émission de télévision délibérément programmée dans des circonstances qui nous échappent. Et sur ces mots, la laisse bouche bée : car ouvrant mes ailes me voilà exilé ! Mais qui c'est Loizo ici ?

18 mai 2007

La course à la ricoche

Son goût pour l'arc-en-ciel népalais d'hier. Pardon. N'est pas né d'hier. Et cette illustration kidnappée sur un site ami lui permet de retrouver une jeune enfant dans une toute petite salle de bain. Elle s'y tient en compagnie d'un géant. Il ne sait pas qu'elle ne le quitte pas des yeux. Elle a échappé à l'attention maternelle. Il tient lui, un bras quasi immobile. Et laisse l'autre se mouvoir. Il remonte en diagonale de bas en haut, d'un maxillaire inférieur à l'opposé d'une joue. Il chantonne son scoop "J'ai la rate qui s'dilate, j'ai le foie...." Plus tard elle comprendra pourquoi il est devenue infirmier. De la lame d'un coupe-chou, préalablement aiguisée sur une longue règle large et plate, il trace dans une neige blanche des chemins ensoleillés. Le "coupe choux" scrhreuche à chaque remontée ! L'enfant tend l'oreille à chaque passage : le coupe chou est musicien. Elle retrouve dans sa mémoire le mouvement du pinceau trapu et éventaillé, large, souple et étonnamment coloré. Elle suit encore le mouvement en huit du pinceau sur le rond savon à barbe. Et l'imagine se chargeant de l'épaisse mousse blanche qu'il déposera sur le visage de son géant préféré. Elle sent sur le bout de son nez le dépôt blanc, frais et furtif. Elle surprend son mouvement fugace et rit aux trois mots qu'il dit, fraises sur le tendre gâteau : "Pour la petite chipie !" Et si hier elle faisait semblant de fuir, aujourd'hui la grosse voix du géant lui manque. Soudain sur l'écran les gouttes d'eau font une course à la ricoche. L'arc-en-ciel a rendez-vous avec elles.

15 mai 2007

Vous auriez pu goûter la FRIGOUSSE

la soirée sera cidrée. Vous pourrez découvrir, et vous en délecter, la FRIGOUSSE. La Frigousse est une spécialité rennaise en trois volailles cuisinées au cidre avec artichauts et châtaignes. Elle finira sur un dessert aux pommes caramélisées à l'hydromel, célèbre boisson "gauloise" : RESERVATION au Gascon : 02.99.30.85.50. Les restaurateurs ont l'esprit associatif : ils ont rejoint l'association OCCI-TAGNE, qui souhaite créer et développer des liens entre l'Ouest et le Sud-Ouest : de bastions en bastides, de sarrazin en maïs, de genêts en tournesols, de troubadours en troubadours, d'histoires en Histoire, de cidre à pousse-rapière... tous les goûts sont à partager. Pour vous accueillir avec chaleur et en parler : Rémy au 06.85.28.55.78 Belle journée à tous

14 mai 2007

Ah cette Odile alors

Figurez-vous qu'elle veut s'amuser à commenter la télé maintenant. Bon, pourquoi pas ! Elle fera des progrès en français pour le moins. Voilà le papier qu'elle m'a passé ce matin "ça peut faire rire. L découvre dans la lucarne l'émission 5Là. Il y est question d'une nouvelle façon de marcher -à quelques jours d'élections présidentielles, rien de plus normal-. Pour convaincre, Ryana Camino enfile ses nouveaux talons à bille et en compagnie de la nouvelle Femme Fatale, roule jusqu'à la chambre 69. Sex toys en main, elles écoutent "blues around "our" bed". Déroutant, les "billes", non ?

11 mai 2007

Media media medianoche

diling diling din dind dong. Hioups revoilà Odile. Alors Odile, comment vas-tu ? fais-tu ? Non je ne vous dirai pas le mot qu'elle a ajouté sur ma lancée. Simplement préciserai son inquiétude à propos du rôle des mères. Si on l'écoutait elle les enlèverait aux enfants passés dix-huit mois ! Mais aujourd'hui où elle m'assure avoir entendu dire, sous un sourire, qu'un homme était devenu président, il y a fort longtemps, tout simplement parce que sa mère lui avait assuré dans son enfance qu'il le deviendrait, elle crie au scandale. Elle parle de motivations, elle ajoute... Mon hamac n'a fait qu'un tour : les plumes largement ouvertes et le bec plus encore je lui hurle pour une fois -c'est très rare, vous ne m'avez jamais entendu hurler- que les mots ne sont que des mots, que ses opinions ne sont que ses opinions, que ma parole n'est que ma parole et que la théïère n'attend que d'être renversée pour lui servir le plus délicieux des thés à la menthe. Et dans l'instant les pétales de roses ouvrent leur coeur pour y goûter tout comme nous qui le buvons en pensant à vous. Hum... Un vrai bonheur, le thé à la menthe.

10 mai 2007

A peine un aller retour

et je n'en ai croisé qu'une poignée. Deux mains auraient suffit pour les compter. C'est pourtant la journée nationale dédiée à leurs ancêtres bousculés par ceux qui déjà possédaient biens et pensées humanistes ! Durant cette campagne un mot est revenu comme une ponctuation fragile. Il y a longtemps que je l'ai en tête : vigilance ! Attentions, vigilons. Un regret, que le mot vigile lui soit associé. Nous avons bien de la chance de ne plus voir d'humains exploités aujourd'hui (!); bien de la chance d'écouter désormais les gospels chantés sur les scènes aujourd'hui ; de n'être plus obligés de nous lever pour saluer les maîtres d'aujourd'hui. J'ai dit "Maîtres " Veuillez me pardonner. Hou la là Odile, il te prend quoi aujourd'hui. Attends je te relis. T'es vraiment pas facile à comprendre toi !

09 mai 2007

Il y a des jours où l'on s'aime à aimer....

la publicité. Lorsque, d'un seul mot par exemple, elle ennoblira son sujet. Entendu sur Radio classique ce jour, le nouveau président envisagerait la création d'un Ministère des Contes, pardon des comptes. Ni tant mieux, ni tant pis, mais grâce à la fantaisie magique de l'oral on ne manquera pas de vouloir dire et écrire des histoires à force d'en entendre parler. Il y a des confusions merveilleuses qui pourraient bien profiter, à coup sûr, à certain festival et secteur artistique. Vive la parole.

08 mai 2007

C'est à Gahard que ça se passera

L'association "Nédiéla" vous propose les 8, 9 et 10 juin 2007 la troisième édition des "Arts a Gahard", le festival des musiques traditionnelles et improvisées. Concerts et ateliers se succéderont 3 jours durant pour vous faire découvrir des musiques et des pratiques artistiques "hors normes". L'Italie, l'Inde et l'Europe de l'Est seront à l'honneur cette année du coté des musiques traditionnelles, tandis que les musiques improvisées vous surprendront avec les spectacles danse et musique proposés par les trios "La seule fois" et "Les portes" ainsi qu'avec le spectacle solo du saxophoniste Daunik Lazro. Sans effacer notre passé et sachant que rien n’est figé, nous espérons que les Arts à Gahard contribuent à la promotion de l’expression artistique libre de tout un chacun, et cela pour le plus grand plaisir de vos sens. Y'a pas de Lézard ! Venez à Gahard ! www.lesartsagahard.org contact@lesartsagahard.org

07 mai 2007

Emprunt à James Dean

Puisqu'on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles.

Il a gagné, ta ra tam tam

Mot d'ordre : mettre en place son credo TAM* soit, très scandé : Travail Autorité Mérite tam tam tam tam (plutôt beethovenien dans le rythme mais avant, se reposer -et à la vérité, pour chacun des candidats ce fut un marathon qui mérite sérieusement le repos - 1, 2, 1, 2, repos ! J'ai dit Repos ! En Corse ? Plaisanterie difficile à croire. Dans une île ? A malte alors !

Un début de semaine marqué par....

Un royaume. Et dans le royaume une princesse qui n'aimait que lire. Ailleurs, par-delà des montagnes et des océans, un pays. Et son peuple. Il attendait les résultats du vote de ses électorats. Ils partagèrent le pays en deux. Ils déclenchèrent la plus grande REVE party présidentielle jamais vue. Elle témoigna de la plus belle concorde. Pendant ce temps le nouveau président palabrait avec ses amis intimes et intermittents du pessetacle. Lui montrait sa joie, formulait, reformulait, voeutait, assurait, réassurait, main dans la main de sa jolie jeune épouse. Les bons moments ont toujours une fin. Les émissions de TV s'arrêtèrent. Sur l'une des chaînes l'animatrice motéé déclina les prévisions du lendemain avec sobriété : "Un début de semaine marqué par une très nette dégradation." Dans certain foyer on se prit à rire au jeu des circonstances. Mais la princesse ne le sut pas : il n'y avait fort heureusement pas de TV dans son palais. Dommage ou pas dommage ?

06 mai 2007

Image

J'ai quitté la route monotone, tourné sur la gauche et découvert l'immense clairière. Le symphonique chahut des joyeux grillons montant au ciel inonde à l'instant le soleil de plaisir. Bousculé de bonheur, il tombe sur la tête. La tendre herbe verte s'auréole de mille boutons d'or. Tant de beauté royale courbe les bruyères à se taire.

04 mai 2007

Prendre des photos

dans un pays étranger, peu importe qui, une femme ou trois enfants en train de ramasser du blé à la main à flanc de coteau andin et Commenter "une activité d'un autre âge". Les photographes m'interpellent. Je les aime mais ils m'interpellent. A moins que ce ne soient les commentaires. Comment taire ! En donnant à voir. Point.

01 mai 2007

Vous avez dit muguet ?

Dilin dilin dilin diling diling hou la la là ça n'va pas chez Odile aujourd'hui. Pauvre gong. A mon avis, secoué à ce point il va décoller. Je la sens là près de mon hamac. Mes plumes sur la tête je contemplais le bleu, je veux dire, le ciel. Il arrive qu'il atteigne la pureté. Je le constatais. Lorsque celle du silence est ruptée. Qu'arrive-t-il donc diling ding dong à notre Odile aujourd'hui. J'ouvre les yeux sans dire un mot, elle se tait. Et alors Odile, pourquoi tout ce boucan ? Parce que ce matin je voulais t'acheter un brin de muguet Loizo et que je ne l'ai pas fait. Et alors Odile, pourquoi t'es-tu refusé ce plaisir ? Parce qu'à voir comment allaient s'étriper deux soldates du muguet pour défendre leur territoire de vente devant trois adolescentes confuses j'en ai eu le désir ôté. Point grave Odile, baisse les yeux s'il te plaît. Je l'ai vu m'obéir. Je voulais juste rigoler, lui faire croire qu'elle en trouverait alors que je savais qu'il n'y avait que mes cactées. Nous sommes restés tous deux bec-bouche-bées : il n'y avait qu'un tapis de muguet et ses milliers de clochettes vraisemblablement issues du ciel puisque celui-ci était soudain vert feuillage. Le bond qu'elle à fait Odile "Je le cueille ?" me questionne-t-elle en retombant au sol. Tu fais ce que tu veux Odileai-je répondu, m'enivrant aux vingt clochettes d'un unique brin cueilli avec nonchalance du bout des plumes. Cette fois le gong n'a émis qu'une seule et longue vibration sur les dernières paroles d'Odile : merci Loizo, je vais le vendre gratuit ! Le vendre gratuit ! Gracieuse Odile qui transforme tout en bonheur y compris cette délicate fleur dont on sait qu'elle est carrément toxique à mourir. Comme le bonheur peut-être sinon il ne serait pas si difficile d'accés ? Un p'tit verre pour en trouver ? Allez, trinquons au bonheur et mille mercis pour vous être arrêtés.