22 mai 2007

Trop c'est trop : journée d'horreur

Je ne les ouvre pas tous. Par amitié, quelques uns, et rarement. On dirait qu'il n'y a plus que ces messages pour communiquer entre nous. Je viens d'en recevoir un qui me hante. Dans une galerie vraisemblablement commerciale, vraisemblablement un dimanche car tout un groupe de hip hoper break dancers sont réunis il y a un public, assez, et même plutôt nombreux. Apparemment la manifestation spontanée ne bénéficie d'aucune préparation, d'aucun service "d'ordre" élémentaire. Quand le destin est au rendez-vous il est au rendez-vous : un break dancer fait sa prestation au moment même où un enfant d'à peine trois ans s'avance rapide comme le feu. Le destin fait le reste : le pied de l'un rencontre le corps de l'autre. C'est le vol plané instantané, le roulé boulé et la chute tête première sur le sol. Au moment où j'écris remonte un souvenir. Je me souviens il suffit juste de quelques secondes, pas plus : mon fils de six mois m'échappe des bras, d'une impulsion, monte en l'air et s'écrase au pied de son père. Hébété, celui-là ne trouve rien de mieux à me dire qu'un sévère "tu ne peux pas faire attention". Ce ne sera pas suffisant. Le médecin que nous consultons se tourne vers moi "Madame tenir un enfant dans ses bras ça s'apprend !" çe ne sera pas suffisant. A l'hôpital où nous nous rendons, un étonnant ballet d'hélicoptères tourne autour du bâtiment des services de radiologie. Mon fils devra attendre six heurres avant d'être examiné : des cas sont plus graves : les petites arènes de Vic Fezensac se sont écroulées. C'était le six juillet 1974. çe ne sera pas suffisant. Dans la semaine nous apprenons que le premier médecin consulté, qui s'est autorisé à me culpabiliser, a assassiné toute sa famille, -épouse, filles, fils-et s'est rendu lui-même justice. Il y a des accumulations dont on se passerait volontiers.

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