26 janvier 2008

di ling diling ding ding di ling

Vents du passé passés dépassés.... Il aurait dit -peu importe qui- "Vivre est foisonnant. Vivre est complexe. Pour lui, vivre c'est s'imprégner des autres sans rien leur dérober. En un mot vivre c'est aimer !"// Lu dans "Quelqu'un à côté" "Il faut parfois aimer suffisamment pour déclencher la guerre.... J'étais résolue à l'obliger à ressentir l'implication d'une décision concernant l'action d'autrui" // Dans ce livre merveilleux qu'elle aime Alberto Moravia, Le Mépris - et peu importe qui elle est- "Tant qu'on ne sait pas ce qu'on veut, il est préférable d'oublier l'idéal, de le laisser de côté... et puis dès qu'on a pris pied sur un terrain solide, il faut alors le ressortir... le premier billet de mille gagné, le voilà l'idéal... par la suite, il se développe, devient pour nous studio, théâtre, films, notre travail quotidien... en somme". Elle a l'air heureuse. Pourquoi pas Odile, Pourquoi pas. Et celle-ci, de Cocteau, qui s'adressait aux magiciens : "Homme aux mille mains, je forme des voeux pour que votre art se lègue, puisqu'il s'adresse à ce que le monde conserve en lui de meilleur : l'enfance"Mes plumes bleues frissonnent ; touché, dans le mille : merci Odile. Mais di ling ding ding ding, la voilà déjà ailleurs. A la prochaine.

25 janvier 2008

Emprunt russe

poème de Maïakovski : Conversation avec la Tour Eiffel Paris, écrasée par des millions de pieds. Epuisée par des milliers de pneus. Je laboure Paris. L’angoisse d’être seul, l’angoisse d’être sans personne, l’angoisse d’être sans une âme. Autour de moi _ la danse fantasmagorique des autos, Autour de moi - Par la tête de poissons farouches, siffle l’eau de ces fontaines du temps des Louis. J’entre Place de la Concorde. J’attends, jusqu’à ce que la Tour Eiffel, fatiguée des surveillances domestiques, relève son chef travaillé, sorte des brumes et vienne à moi, Le bolchevik. - Ts, ts, ts, s Tour, du silence, en cours de route ! – On va nous voir ! – La lune – frayeur de guillotine. Ce que j’ai à vous dire (j’en viens au chuchotement pour lui murmurer sur ses ondes radio) : - je suis intervenu auprès des choses et des bâtiments. Nous n’attendons que votre accord. Tour - nous vous choisirons pour chef ! Vous n’allez pas – Modèle du génie des machines – ici vous cacher pour des vers d’Apollinaire ? … Paris 1922 Vladimir Maïakovski

18 janvier 2008

Etude, travail, profession, passion

Di ling.... ding ding.... ing.... ng..... g............... étonnant tintinnabulement ce matin. Elle se tient non loin de moi presque trop près non suffisamment elle parle calmement ni trop doucement ni trop bruyamment elle expose son incompréhension Que puis-je ? Que comprends-je ? Que sa mère s'en retourne d'où nous sortons tous ! Que ça la bouscule ! Qu'elle en remonte le temps ! Qu'elle retrouve le sien en courant ! Qu'elle découvre qu'elle n'a fait que ça d'elle qui était si merveilleuse (je crois qu'elle se clin deuil d'elle-même) Qu'elle s'inquiète ! Pour son propre enfant ! Son deuxième. Qui n'est pas si petit que ça ! Qui est même déjà grand ! Suffisamment pour gagner son propre argent ! Mais comment le justifierait-il puisqu'elle ne gagne pas le sien ou si peu ? Qui a décidé de poursuivre des études ! Qui se désespère actuellement car sa branche choisie ne le satisfait pas. Pourtant il travaille bien. Toujours discret personne ne remarque son malaise, car il sourit son enfant, bien élevé tout comme elle. Il est solitaire : personne ne l'appelle jamais. Faut dire qu'il n'a pas de voiture son enfant, surtout pas encore son permis. Faut dire qu'il est à l'extrêmité d'une ligne de bus : "c'est trop loin pour aller chez toi ! et lui "vous m'invitez trop tard, je ne peux plus vous rejoindre" Elle, personne ne sait ses douleurs, ses craintes, ses peurs, ses hontes d'en être arrivée là où elle en est. Heureusement l'APNE ou la PANE est là qui la convoque, qui va l'aider. Pour la troisième fois elle y croit. Elle n'y court pas mais elle y va. On lui parle de leur dernier entretien Qu'avions-nous décidés, nous nous étions vus, n'est-ce pas. Non ça s'est passé juste par courier. Et le précédent ? Par courrier aussi. Alors c'est bien que nous nous rencontrions. Elle fait oui de la tête. Qu'avez-vous fait entre-temps ? Elle lui raconte un essai de contrat aidé loupé, source de grands déboires financiers sur la moitié de l'année ; elle lui raconte ce contrat renouvelé dix ans et interrompu pour cause de nullité sous lettre recommandé ; elle lui dit ses interventions rares mais souvent objet d'un petit article ; sa dernière prestation scolaire et l'engouement des enfants et du corps enseignant ; il comprend ces deux ou trois heures par mois à moins de 100 € et il sait les traduire en nombre d'heures réelles : le choix, lectures, recherches, compréhension, mise en textes, mise en mots, visualisation, mise en images, préparation ; re recherches ; mise en bouche, répétitions. Maigre satisfaction mais satisfaction. Moi j'incline mes plumes. Ce n'est pas une plainte. Seulement une constatation. Lui, devant elle, il conclut "On mettra en conclusion que vous devez continuer vos prestations ! On fixe le prochain rendez-vous à .... d'ici un mois, voulez-vous ?" Elle a acquiescé. Je la sens à la fois sûre et fragile. Humaine ? Trop peut-être. Pas suffisamment masculine c'est sûr au sens actif-réactif. Le soleil coule à flots sur la terrasse vêtu d'un manteau bleu touareg. Mon perroquet blanc s'est posé sur mon épaule. C'est lui qui propose "Quelque chose à boère pour vous désaltérer ?" Elle demande un thé.... à la fraise. Chance, je viens juste d'en recevoir. Si vous en voulez, n'hésitez pas, accompagnez-nous. Di ling.... ding ding.... ing.... ng..... g............... Tiens, comme elle est entrée la voilà sortie. Discrète. Plutôt une cachaça pour vous ? C'est comme vous voulez. La terrasse est ouverte.

15 janvier 2008

Son dernier foie gras

Onze jours que je l'ai quittée. Mon fils m'a dit "cette fois, elle est devenue vieille". Je n'ai pas voulu voir. Difficile d'admettre que le piédestal sur lequel je l'avais montée se brise. Mais quelle dignité. Vouloir être debout, toujours, encore. Je n'ai pas vu venir. Ces jambes raidies, ces accent circonflexes quand elle s'allonge, ses genoux qui veulent toujours dépasser de la couverture. Je n'avais d'elle que sa voix, souvent souriante, encore jeune et tonique, rarement affaiblie mais hier. Hier. Elle m'a parlé. Jamais elle ne m'avait dit cela "Je souffre" L'aveu. "Je ne vais pas bien" quelques fois. "Je souffre" Jamais Et tout de suite après "Non non, ne viens pas, reviens quand j'irai mieux !" Elle aura 86 ans le 16 avril. Mais je crains que... Ses jambes ne la portent plus, sa tête se débranche. Elle a toujours pensé à demain, à plus tard. Le jour de mon départ elle se tenait debout. Elle m'a dit     "Prends un foie gras."
Pourquoi ai-je répondu non ? Bête que je suis, pourquoi lui avoir refusé ce plaisir ? Je voudrais l'avoir là ce foie gras, sous mes yeux, posé dans une assiette. Je voudrais le pénétrer de mon couteau doucement avec lenteur, en conscience. Je voudrais le trancher et le déposer sur ma langue et le sentir fondre sur ma langue lentement, longuement, en communion avec elle. Il ne serait plus foie gras, il deviendrait elle et je la tiendrais dans mes bras, je ne l'écraserais pas, elle est devenue si faible, mais je la serrerais avec une douce fermeté. Cependant je n'ai su que lui tenir la main. Cependant cette main raidie, cette main tordue par de longs travaux, par le stress permanent sûrement, cette grande main a frémi sous mes doigts. Elle s'est abandonnée. Mi-riante, ma mère, mi-pleurante, je n'ai su que t'embrasser. Tu t'es réveillée. Tu as regardé la pendule, à des kilomètres de là. Tu as dit "il n'est que 02 h ?" -c'était vrai- Tu m'as souri. Tu t'es allongée avec toujours cette retenue dans les cervicales et tu as de nouveau fermé les yeux pour vivre ta respiration étonnante, et sifflante, parfois suspendue jusqu'au.... Mais non, tu respirais de nouveau. Il pleut, il vente, fort, très fort. Un vrai temps d'automne. Les crocus jaillissent sur le balcon, crèvent les tapis verts des squares, les mille et une bulles de soleils provençaux et parfumés soulignés de légères feuilles gris-vertes et crantées explosent dans le jardin de Maya, les anémones que tu préfères- déroulent leurs branches. La vie n'attend qu'un instant pour se mettre en printemps. Les fleurs, c'est toi maman. Le printemps c'est toi. Je pense à toi.

13 janvier 2008

Terrasse en tchatche: il se fête à Rennes aussi "Yennayer", le nouvel an berbère

Terrasse en tchatche: il se fête à Rennes aussi "Yennayer", le nouvel an berbère

La terrasse de nouveau, pour un "C'était hier"

Di ling ding ding ding dong, c'est un tintinnabulement léger qui se répand pendant que le gong reprend doucement ses esprits. Ces mots dits sur un fil de soi(e) -je ne trouve pas nécessaire l'entre-parenthèse qui existe sur la plaquette, qui plus est fort belle-, c'est le seul "défaut" que je note. Sur la scène qui n'existe pas, mais qu'elle fait soupçonner sans savoir au fur et à mesure de sa prestation, elle se fait magique et magicienne. Elle crée et tisse au fil des doigts, son univers onirique qui se double de son ombre furtive. Et on se laisse emporter. Elle "fil" rouge, elle chante en allemand. On devient bobine. On est tout esbaudit quand elle termine. On reste empreint d'émotion. Et les applaudissements sont à la hauteur de ce qu'elle a donné. Elle sourit doucement. On n'a pas vu passer le temps. Je n'ai pas l'habitude d'expliquer. L'explication ne m'a jamais intéressée, ne m'intéresse pas. C'est sentir, être touché qui m'inspire. Et Gaëlle Steinberg est touchante et attachante. Ce qui en matière de fil.... Elle fait mouche avec humour et gravité. Joli. J'ai passé une excellente soirée. Pour ce qui est des trois premiers conteurs qui s'installent dans le conte, je les remercie pour le choix des histoires, surtout celle de Sibérie, quoique, à la réflexion, celle sur le bienfait du rire, quoique, celle sur la nécessité d'identifier le pourquoi de sa peur.... bon, finalement pas surtout, l'une autant que l'autre. Le silence offert à chacun des trois est gage qu'aucun ne se trompe : ils sont sur le chemin du plaisir à dire et à offrir. Quant à moi Loizo, je m'installe dans mon hamac bleu et blanc pour revenir sur cette découverte qui m'a faite penser à une conteuse Vietnamienne dont je ne retouve malheureusement pas le nom. Mais j'y reviendrai. Une vodka ? Mais pourquoi pas ! Vous le savez, vous n'avez qu'à vous pencher, sur votre droite ou votre gauche : j'ai tout prévu. Merci pour votre visite. A bientôt.

09 janvier 2008

il se fête à Rennes aussi "Yennayer", le nouvel an berbère

LA NOUVELLE REPUBLIQUE Khemis-Miliana La ville prépare Yennayer Sur la grande place du marché, les marchands et les vendeurs ambulants ont changé de commerce. Dans tous les étalages on vous offre une variété de friandises pour fêter Yenneyer ou Ras El-aâm. Les marchands de volailles sont aussi au rendez-vous et exposent à même les trottoirs poules et dindes bien grosses. Chez la famille Lounis qui est originaires de la Grande-Kabylie, Yenneyer est fêté avec un éclat particulier : «Dans notre village, la famille se réunit autour du repas traditionnel. C’est le couscous avec de la viande de bœuf et du bouillon de légumes. On distribue des friandises à tous les visiteurs et invités et les femmes entonnent des chants et des prières pour souhaiter une bonne année et surtout une bonne récolte». A Miliana l’arrivée du yennayer ou Ras El-aâm se prépare avec beaucoup de soins : la grande salle est prête pour accueillir tous les membres de la famille. Les femmes mettent un soin particulier pour préparer le repas traditionnel : de la «rechta» avec du poulet. Ensuite, autour de la grande table garnie de friandises, les femmes commencent leurs tours de chants. Puis c’est la séance de la «boqala» dirigée par la maîtresse de maison qui donne la bonne nouvelle adressée principalement aux jeunes filles à marier. Les hommes se rendent à la mosquée de Sidi Ahmed Benyoucef pour assister au spectacle des Aïssaoua et écouter la zorna de cheikh Brazi. Pour Mme Abdelouahab psychologue, elle nous donne plus de précisions sur yennayer ou Ras El-aâm : «aujourd’hui on est en 2958 de l’an amazight, et dans chaque région, les traitions culinaires ont un cachet particulier. A Miliana, à Ténès, à Tiaret, les familles célèbrent le jour de l’an qui correspond au départ du prophète de la Mecque vers Medine. En souvenir de cette hidjra, les familles dégustent le «doum», sorte de tubercule que les paysans vendent dans les marchés. On partage les friandises (Dreze), et on souhaite à tous une bonne et heure année. Le mot dreze a aussi son histoire : «au Nord de la Turquie, chez les tribus druzzes, on célèbre à nos jours, la naissance d’un enfant avec un éclat particulier, au bout du 7e jour, on place le nouveau-né dans un grand plat en bois rempli de friandises et tous les membres de la famille récitent des prières à la gloire du prophète. Enfin, au sud, dans la région du M’zab, pour fêter Yennayer, les femmes préparent le couscous avec de la viande de bœuf et arrosé avec du bouillon de dattes». 09-01-2008 Hadj-Moh La Nouvelle République

07 janvier 2008

1922, 1950, 1989, une, deux, trois générations

Laissez-moi vous La montrer. C'était il y a deux ans, non loin de la cité de l'espace, près de l'Hers, le fameux ruisseau toulousain, à trois pas du bois de Limayrac qui a beaucoup changé. Plus rien à voir avec ce bois de Limayrac où, petits, en sa compagnie, nous nous amusions à nous rendre, à pied, pour construire des cabanes et nous perdre dans ses bosquets. Plus rien à voir avec ce bois de Toulouse dans lequel on chantait les voleurs "Dans les bois de Toulouse, il y a des voleurs !" à s'y perdre pour de vrai. Passons. Revenons à elle. Les infirmières aujourd'hui lui disent "Bonjour Anasthasia". Ce prénom résonne étrangement à mes oreilles, comme un retour aux sources dont elle ne voulait plus depuis 50 ans. Qu'en pense-t-elle ? Je n'ai pas osé lui poser la question. En ce qui me concerne, mon père l'appelait Annie. J'ai souvent pensé que ce n'était pas son vrai prénom. Annie aussi résonnait étrangement à mes oreilles. Il n'allait pas avec son accent. Anasthasia ne se disait pas : il se lisait tout simplement sur les papiers d'état civil. Aujourd'hui, des gens qui ne sont pas de la famille l'appellent ainsi. Etrangement étrange.

Une découverte

entre photos et mots, suivez la et les ligne

Bonne bonne année 2008 à vous

1000 mercis à celui auquel j'ai emprunté cette photo et bonne et heureuse année 2008 à lui, ses copains copines et vous tous qui parfois me lisez.

04 janvier 2008

Nouvelle année, meilleure année

Cette année 2008 est idéale : premier cadeau de sa part : un jour supplémentaire. Car cela n'échappe à personne ni au Bielka, ni au miedviet : elle est bisexile ("j'effet" exprès, puisque le libertinage est à la mode : alors belle année libert'in à tous et toutes. Bisextile Pour ma part je crains que travailler plus n'égale lire moins, alors je résiste : A tous et à chacun chacune, que les pages de cette année soient pleines de belles choses à décrypter, créer, développer, mettre en marche, user, transmettre ENSEMBLE, en couple, duo, duel, famille, fratries, et ami(e)s. Libertinons, libretinons, libretonons, libretoulouzenons, libres lisons et des livres à foison, que le livre et l'amour du livre délivre.