25 janvier 2008

Emprunt russe

poème de Maïakovski : Conversation avec la Tour Eiffel Paris, écrasée par des millions de pieds. Epuisée par des milliers de pneus. Je laboure Paris. L’angoisse d’être seul, l’angoisse d’être sans personne, l’angoisse d’être sans une âme. Autour de moi _ la danse fantasmagorique des autos, Autour de moi - Par la tête de poissons farouches, siffle l’eau de ces fontaines du temps des Louis. J’entre Place de la Concorde. J’attends, jusqu’à ce que la Tour Eiffel, fatiguée des surveillances domestiques, relève son chef travaillé, sorte des brumes et vienne à moi, Le bolchevik. - Ts, ts, ts, s Tour, du silence, en cours de route ! – On va nous voir ! – La lune – frayeur de guillotine. Ce que j’ai à vous dire (j’en viens au chuchotement pour lui murmurer sur ses ondes radio) : - je suis intervenu auprès des choses et des bâtiments. Nous n’attendons que votre accord. Tour - nous vous choisirons pour chef ! Vous n’allez pas – Modèle du génie des machines – ici vous cacher pour des vers d’Apollinaire ? … Paris 1922 Vladimir Maïakovski

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