18 janvier 2008

Etude, travail, profession, passion

Di ling.... ding ding.... ing.... ng..... g............... étonnant tintinnabulement ce matin. Elle se tient non loin de moi presque trop près non suffisamment elle parle calmement ni trop doucement ni trop bruyamment elle expose son incompréhension Que puis-je ? Que comprends-je ? Que sa mère s'en retourne d'où nous sortons tous ! Que ça la bouscule ! Qu'elle en remonte le temps ! Qu'elle retrouve le sien en courant ! Qu'elle découvre qu'elle n'a fait que ça d'elle qui était si merveilleuse (je crois qu'elle se clin deuil d'elle-même) Qu'elle s'inquiète ! Pour son propre enfant ! Son deuxième. Qui n'est pas si petit que ça ! Qui est même déjà grand ! Suffisamment pour gagner son propre argent ! Mais comment le justifierait-il puisqu'elle ne gagne pas le sien ou si peu ? Qui a décidé de poursuivre des études ! Qui se désespère actuellement car sa branche choisie ne le satisfait pas. Pourtant il travaille bien. Toujours discret personne ne remarque son malaise, car il sourit son enfant, bien élevé tout comme elle. Il est solitaire : personne ne l'appelle jamais. Faut dire qu'il n'a pas de voiture son enfant, surtout pas encore son permis. Faut dire qu'il est à l'extrêmité d'une ligne de bus : "c'est trop loin pour aller chez toi ! et lui "vous m'invitez trop tard, je ne peux plus vous rejoindre" Elle, personne ne sait ses douleurs, ses craintes, ses peurs, ses hontes d'en être arrivée là où elle en est. Heureusement l'APNE ou la PANE est là qui la convoque, qui va l'aider. Pour la troisième fois elle y croit. Elle n'y court pas mais elle y va. On lui parle de leur dernier entretien Qu'avions-nous décidés, nous nous étions vus, n'est-ce pas. Non ça s'est passé juste par courier. Et le précédent ? Par courrier aussi. Alors c'est bien que nous nous rencontrions. Elle fait oui de la tête. Qu'avez-vous fait entre-temps ? Elle lui raconte un essai de contrat aidé loupé, source de grands déboires financiers sur la moitié de l'année ; elle lui raconte ce contrat renouvelé dix ans et interrompu pour cause de nullité sous lettre recommandé ; elle lui dit ses interventions rares mais souvent objet d'un petit article ; sa dernière prestation scolaire et l'engouement des enfants et du corps enseignant ; il comprend ces deux ou trois heures par mois à moins de 100 € et il sait les traduire en nombre d'heures réelles : le choix, lectures, recherches, compréhension, mise en textes, mise en mots, visualisation, mise en images, préparation ; re recherches ; mise en bouche, répétitions. Maigre satisfaction mais satisfaction. Moi j'incline mes plumes. Ce n'est pas une plainte. Seulement une constatation. Lui, devant elle, il conclut "On mettra en conclusion que vous devez continuer vos prestations ! On fixe le prochain rendez-vous à .... d'ici un mois, voulez-vous ?" Elle a acquiescé. Je la sens à la fois sûre et fragile. Humaine ? Trop peut-être. Pas suffisamment masculine c'est sûr au sens actif-réactif. Le soleil coule à flots sur la terrasse vêtu d'un manteau bleu touareg. Mon perroquet blanc s'est posé sur mon épaule. C'est lui qui propose "Quelque chose à boère pour vous désaltérer ?" Elle demande un thé.... à la fraise. Chance, je viens juste d'en recevoir. Si vous en voulez, n'hésitez pas, accompagnez-nous. Di ling.... ding ding.... ing.... ng..... g............... Tiens, comme elle est entrée la voilà sortie. Discrète. Plutôt une cachaça pour vous ? C'est comme vous voulez. La terrasse est ouverte.

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