27 novembre 2006

A propos du billet précédent

J'ai du fumer dans ma vie un paquet de cigarettes et à ce nombre on peut compter les fois où je rencontre l'une des deux prunelles de ma vie : entre lui et moi, c'est comme un jeu.

Il faut de tout pour faire un monde. Bien que je râle, chaque fois qu'un fumeur envahit l'abri-bus dans lequel je suis et qu'il me faille pour cela m'en éloigner -l'odeur de la fumée me donne réellement des maux de tête que mon fils me répond qu'il manque d'argent pour venir me voir -il suffirait qu'il mette la dépense de quelques paquets de côté..... que les beaux cheveux de ma fille sentent toutes les cigarettes qu'elle ne fume pas qu'un excellent ami soit parti en fumées après avoir exprimé tous ses pleins regrets

et malgré tout cela,

je pense qu'en effet ça sent la chasse à l'excés, la désignation, la mise à la honte : d'autres sujets me paraîtraient tout aussi intéressant donc, pour le goût de l'écriture, celui des références déclinées, qui peuvent donner envie d'aller y (re)voir le respect d'un certain passé je dépose ton texte. Toute liberté à toi pour m'interdire d'un signe, ou d'un nuage de fumée, tout ce que tu veux. Amitié

ce billet n'est pas de moi mais

Le décret anti tabac est publié. L'armistice, pourtant, de la guerre du tabac semblait avoir été signée par les pro et les anti. Il existait des zones fumeurs et non fumeurs créatrices d'une certaine harmonie et d'une certaine tolérance même si la loi Even rencontrait des difficultés d'application. Mais Grand Jacques (Brel), les singes de mon quartier sont arrivés. Georges (Brassens) range ta pipe, elle n'est plus de mise. José (Bové), seras-tu condamné après tes fauchages d'OGM pour avoir allumé ta pipe au sortir du tribunal ? Serge (Gaisbourg), range ta gitane, c'est celle du diable et Dieu n'est plus un fumeur de Havane. Léo (Ferré), tu as fumé ta dernière celtique. Churchill, Castro et bien d'autres vous partez en fumée. Verlaine ton absinthe est interdite ; Dimey, ton muscadet de 5 heures du matin et tes liqueurs magiques seront-elles bientôt elles aussi hors la loi ? Proust, ta madeleine est en danger : ne serait-elle pas source de cholestérol ? Baudelaire, tes fleurs du mal seront-elles bientôt amorales ? Anonymes Papys du Café de la Poste qui agrémentaient leur petit rouge d'un petit tabac gris à Brasparts ou ailleurs, fuyant la solitude et "les galops fous du vent salé sur l'infini des Monts d'Arrée", ces discussions du Bar du Commerce parfois débiles, mais créatrices de lien social ne seront-elles plus qu'un vague souvenir dans vos défaillantes mémoires ? Fumeurs, ne vous y trompez pas : vous êtes responsables du réchauffement climatique, des inondations, des surcharges pondérales, de la faim dans le monde, de la tuberculose (qui serait éradiquée de la planète avec l'argent qui s'échange en une seule journée à la bourse de Paris). Vous êtes responsable de la pollution des océans et de leur désertification pour cause de surpêche. Vous êtes responsables de la déforestation en grattant vos allumettes ; de tous les cancers, bien que la quasi-totalité des sommités médicales en attribuent l'origine (dans trois cas sur quatre) à la dégradation de l'environnement et à la pollution. Fumeurs, ayez honte, d'ailleurs, vous avez honte, les média vous jettent inexorablement l'anathème depuis quelques années. Fumeurs, vous êtes honnis ; réfugiez-vous dans la solitude de vos canapés, agrémentée par TF1 et le pop corn. Fumeurs, un dernier conseil : pour ne pas assister dans les lieux publics et en particulier lycées ou facultés, à des transumances sans fin, à des risques d'accidents sur les bords de route, à des pollutions de filtres et de papiers aux abords des bâtiments et à la saturation des vespasiennes, fumez dans vos voitures, c'est un lieu privé, où qu'elles soient garées ; elles disposent encore d'un allume-cigare et d'un cendrier. Recréez dans vos voitures une ambiance conviviale et le tissu social indispensable à toute civilisation humaniste. En un mot, et avec un peu d'humour, Fumeurs de tous les pays unissez-vous contre l'hygiènisme excessif et les lois liberticides. Gérard.

23 novembre 2006

Petite Odile.... sont grands les dromadaires (2)

  • Avoir du pif c'est bien mais fragile. J'avais prévu -me dit Odile- demi-heure de battement, au cas où je ne me retrouverais pas. Belle prévoyance. J'ai ainsi pu faire connaissance avec la géographie des lieux, noter la gentillesse des gens, celles de la jardinière, du moderne cantonnier, du maous costaud berger allemand, de sa charmante maîtresse jusqu'à regretter de ne pas tomber sur les trois étranges voyageurs qui au début de cette même année m'avaient fort heureusement désembourbée une certaine nuit profonde ! Sincèrement, au moment du maous costaud j'ai vraiment craint. Visiblement il me m'autoriserait pas à faire demi-tour. Il se tenait si bien droit campé qu'on aurait pu penser qu'il n'avait qu'une tête, voire qu'une seule mâchoire mais laquelle ! Rien ne dépassait, surtout pas son expectative ! C'est sûr il allait me bouffer ! Je me suis jetée sur la poignée de ma porte droite -ma voiture n'est pas moderne- pour remonter, vitesse grand V, la vitre laissée ouverte. L'arrivée de sa maîtresse me soulage. Enfin, après avoir illustré une fois de plus mon pessimisme existentiel, je me rends compte que, quelques mille quatre cent centimètres plus loin -c'est la dame qui me l'a dit- Terre terre ! comme le chantait Charles Trenet, j'étais bien arrivée. Et bien contente. Franchement je ne regrette pas mon périple. Je m'interroge même tu sais. En fait moi je n'en sais rien, mais puisqu'Odile me le dit, je dois savoir. Allez savoir ! Et pour savoir, tournez la page !

Petite Odile, sont grands les dromadaires....

Rire ou pleurer, c'est au choix mais ce matin c'est rire et douter, comme toujours pour ce deuxième d'ailleurs. Faut dire qu'elle avait bu du jus d'orange à gogo trait à la paille sur la terrasse à même l'oranger : l'ivresse naturelle en somme une paille deux pailles trois pailles bonjour sans dégâts ! Je l'ai écoutée quand elle m'a dit : Au fait, faut qu'j'te dise, j'ai vu le dromadaire de Balthasar ! Ma tête éberluée : T'as vu quoi et de qui ? elle "re" dit en articulant davantage : le dro ma dai reuh de Bal tha sar euh ! tu comprends plus le toulousain maintenant ????? C'est quoi ton histoire ? Mais c'est pas une histoire, c'est une vérité ! Bof bof, avec toi c'est bien possible ! allez, raconte puisque tu en meurs d'envie. J'écoute et j'apprends qu'hier elle a sorti sa voiture pour aller très exactement voir un cheval blanc dans le mauvais temps. Qu'elle se dirigeait au pif -vu le brouillard qui s'épaississait- obéissant à de vagues indications pourtant scientifiquement précises à la fois. Quelle n'en voulait à personne sachant qu'elle ne notait jamais rien, sinon dans sa mémoire, faisant confiance à ses résidus -la quintessence* selon les spécialistes du souvenir- et la vision qu'elle se faisait des choses. * le sujet est ouvert côté terrassenfilo sans dendron pour les jardiniers. Et alors ? Et alors changeons de page, si vous le voulez bien. Rendez-vous au-dessus, feuilletonnons quoi !

22 novembre 2006

facile-difficile, dignité-indécence? Odile un autre retour

témoigner de ce que le bourreau nous a fait ou témoigner de ce que -soi-même notre propre bourreau- on se fait subir Peut-on être réellement son unique bourreau ?

18 novembre 2006

ETABLISSEMENTS BANCAIRES

Côté noisettes, découverte grenier, vieux livret rouge si ridé qu'à brûler ! alors déplacement, guichet, modernité : livre rouge dépassé. Inquiétude : et les noisettes ? Toujours valables ! Ah bon, rassuré, alors les retirer. Impossible ! Comment impossible, impossible pas français !! Explication ! Livret jeune au nom votre fils ! Etonnement : jamais ouvert livret jeune écureuil moi. Si Madame me dit-on fermement ! Je doute de moi et m'en retourne couettes basses. Le lendemain l'enfant se présente : entre 16 et 18 ans les parents n'ont aucun droit : seule compte sa signature. Question : pourquoi m'a-t-on demandé la mienne ????? Une chance : j'étais présente car il ne voulait pas s'y présenter seul ! Grandir .....

16 novembre 2006

Elle en rit

Devant la terrasse du café une jeune femme, deux enfants. On la regarde passer A la terrasse du café une jeune femme, deux enfants, Elle les regarde passer Ils lui sourient "Coucou Mamie !" Elle n'a pas vu le temps passer.

10 novembre 2006

Ho Loizo

T'es là ? Ho Loizo, tu m'entends ? Une voix pipelette me répond "Tire la chevillette et la bobinette cherra !" Pour le coup, je m'étonne : qui c'est celui-ci qui me répond. La caperucita roja fue ayer. Quien me esta contestando ? Bon, armons-nous de courage, j'ai à lui dire deux mots, ding dong voilà pour la bobinette ! Exactement, vous avez raison, elle a un fort joli son de quoi rendre tout un chacun zen zen zen ! Délicat, agréable, merveilleux ! D'autant plus que me voilà sur la terrasse et que je découvre son hamac se balançant au même rythme et la fontaine qui susurre tous les bonheurs de la terre ! "Chouette ! Loizo, ouvre grand tes plumes, je suis heureuse, ça se partage Hug !" comme dirait une amie récente qu'il m'a semblé connaître de puis nombre de jours. Chut, Loizo, pas bouger, respirer ensemble, doucement... Chut... laisse-toi faire dégustons. Tu ris ? Super, rire aussi ! Je ris ! Sans blaguer vous qui lisez me voilà pliée, impossible de me retenir, je ris à n'en plus finir, ça me rappelle un souvenir, Paris, le XIIIe, Daviel, une cité étudiante, le siècle dernier . A la fenêtre d'un 7 ème étage le ciel se tient bleu profond et les étoiles apparaissent déjà jaune Europe. Je ris, tant, qu'aux cinq fenêtres du dessous, qu'aux suivantes du dessus certains se penchent démesurément au péril de leur vie pour me demander de.... me taire ! Taire un rire ! Fallait surtout pas me demander ça, je rigole plus encore. Je me gondole et l'amie à l'origine de ce fou rire se gondole à son tour. A l'époque j'aurais su vous dire le pourquoi du comment, aujourd'hui je n'ai gardé en tête que le souvenir de ce rire qui me prend ce soir, comme depuis longtemps il ne m'a pas prise. Attention Loizo, laisse-moi frapper dans ton dos tu vas finir par t'étrangler d'une plume de travers ! Il me laisse faire ! Ô cocagne que je dis, quand ça te prend les tripes ça fait du bien ! ô coquin de sort, pécaïre comme aurait dit la voisine roussillonnaise de ma toute charmante maman depuis peu devenue malade. Au fait Loizo sais-tu comment c'est du côté de chez ma mère ? Non dis-tu mais tu veux savoir ? Et bien crains-le, tu vas risquer de savoir et alors tu remercieras mes amis de Kabylie : c'est à les voir partager leurs sourires que je me suis décidée. Ce soir j'ai appelé. Quand j'ai raccroché j'étais émue à m'étonner. A l'instant je ris ravie et me ravis à propos de demain matin. Oui, demain, j'ai rendez-vous ô cocagne ! A me pasteler de cette idée : une vraie gourmandise. Et pour qui comprend, grand merci. Ouah, un verre de jus de fruits de la passion ?Mais avec grand plaisir, comme disent les toulousains ! Ciao Loizo, à demain, chapeau ta terrasse. J'avais pas vu ce côté-là

09 novembre 2006

Surprenant ouvrage, je vous le recommande

"La géante Solitude" de Jo Hoestlandt et Nathalie Novi chez Syros Jeunesse - pour enfants semble-t-il, lecteurs et lecteures débutant(e)s à partirs de 6 ans- et avec, en exergue, cette phrase qui ne vient pas de moi : "S'il existe une solitude où le solitaire est abandonné, il en existe une où il n'est solitaire que parce que les hommes ne l'ont pas encore rejoint" ........... Au fait, "les hommes" : masculin ou féminin ? Brrrrrrr parfois ça fait peur de réfléchir ! Bisou à vous qui venez de me lireuh !.... Au refait, cette phrase, sa paternité appartiendrait à André Malraux

Je n'y comprends plus rien

Quand je regarde un homme je me dis qu'il a quelque chose que je n'ai pas, que s'il porte une charge très lourde je suis bien contente de n'avoir pas à le faire -sauf nécessité quotidienne, ne rêvons pas on s'adepte, pardon on s'adopte, pardon je m'adapte- et j'apprécie qu'il soit différent de moi. Quand je regarde une femme, je comprends vite qu'elle est plus belle que moi -où l'inverse on peut rire que diantre !- mais je ne me trompe pas : moi c'est moi, elle c'est elle, mais encore, moi c'est elle et elle c'est moi : sait-on jamais, et si on discute on peut se douter que justement çe ne l'est pas : super, on peut en tchatcher. Donc, masculin féminin, féminin féminin, masculin masculin on confond sans confondre : ça aide -notez que je pourrais écrire : ça rassure ... hou là, attention, danger. Maintenant changeons de sujet, parlons français : le féminin de "eur" est-il ou non "ice" : lecteur, lectrice, médiateur, médiatrice,.... je ne sais plus : ce jour, inhabituel où je m'octroie une petite lucarne de bonheur -ou bonhrice- j'apprends que le féminin de médiateur, c'est médiateure ! Bonne lecteure, pardon lecture et chers lecteurs lecteures, à la revoyure !.........

01 novembre 2006

Winhallo

Dans ce pays-là on fête toujours l'étrange soirée. D'ailleurs si vous y viviez, feriez-vous un seul pas hors de chez vous et vous les reconnaîtririez : ombres blanches sous le chêne se lamentant, blanches et quémandeuses sur votre seuil, blanche et casque tendu sur votre route nocturne. Une parole, un bonbon, une porte ouverte : des amabilités tranquilles. Tout rentre dans l'ordre. Dans l'autre pays on jouerait le jeu aussi : les petites citrouilles iraient déambulantes, les longues et silencieuses sorcières noires sonneraient aux portes, les grandes en blousons blancs attendraient le bon moment. Le jeu fut joué. Les ombres blanches déboulèrent de l'ascenseur, au dix-septième étage. Frappèrent à l'unique porte. Sursautèrent aux huis grinçants, aux lâchers d'araignées poilues, au toucher dégoûtant de leurs filets. Se terrifièrent à remonter le long des manches velues. Hurlèrent aux rugissement des animaux de compagnie de leur hôtesse véruleuse. S'horrifièrent du bout des doigts à découvrir, sous les liquides visqueux, les friandises espérées. Se retrouvèrent à la nuit noire, dans le square, au feu magique et incongru d'une minuscule citrouille édentée, toute oreille tendue : les trois sketches d'Evae, Dyman et Kerlimey. La main blanche longue et fine, à qui est-elle ? Le village aux chats disparus : comment par qui pourquoi ?... La fin de cette belle soirée, depuis trois ans dans l'impromptu organisée, s'est mal terminée. On n'en dira pas plus, mais devant tant d'attentions malignes, sorcières et ombres blanches plièrent sagement leurs linceuls, direction le dix-septième étage : la voix éraillée faisait taire les rugissements des animaux de compagnie et reprenait les histoires : les taches blanches du soleil, le p'tit bout d'os et la main verte, .... toutes ombres blanches côte à côte tremblantes d'angoisse, la nuit finissait : qu'il est bon de se faire peur. A l'année prochaine HALLOWIN !