19 juin 2006

La Peintre à quatre temps

Qu'il est bon de retrouver sa terrasse à un mois près. Désolée pour ce silence. Je suis si occupée que j'en avais oublié mon petit paradis. Reprendre quelques habitudes : saluer mes longs et maigres personnages bleutés et énigmatiques qui surgissent au-dessus de mes coquelicots et bleuets mêlés, saluer mon petit moine blanc qui revient de sa chasse aux canards, écouter les jets d'eau babiller et te reprendre chère plume bleue pour écrire juste quelques autres mots : LA PEINTRE A QUATRE TEMPS Elle arpente le matin tous les alentours de la petite commune. Elle prend quelques repères : l'intérieur de l'église, une porte, le cimetière, une fenêtre, le ruisseau, le lavoir, le moulin. C'est le moulin qu'elle choisit. Mais dans la rivière, le lit est à sécher. Alors elle posera quatre grands traits marronnés sans voir que la conteuse la regardait. Choisira quatre couleurs, s'offrira quatre mouvements, signera de quatre lettres, sourira en reculant. "Vous prendrez bien un thé chez moi ?" lui dit une tête joliment blanchie et aux yeux juvénilement ouverts dans un cadre transparent. "Un si beau chef d'oeuvre mérite bien que vous vous offriez quatre petits instants ?" Quatre minutes plus tard... Elle déguste. Et à quatre temps de là, la conteuse pénètre dans la petite chapelle. Ouf, il y fait frais. Elle y déambule. Au quatrième tableau qu'elle découvre, elle éprouve un coup au coeur. Les quatre pales de la roue du moulin, la légèreté du temps, celle de sa dégradation, sûrement la sélection. Elle se penche. "hors concours" ! Quand elle se redresse, elle l'aperçoit. "Pourquoi ?" "Je me suis trop reposée à déguster mon thé parfumé !" ... Aux quatre couleurs de Bretagne, s'entend " of course ! Puisque le dimanche 18 juin dans la délicieuse petite commune de Locuon en plus de l'aimable responsable du tourisme guadeloupéen, auquel revint l'honneur amical de féliciter les peintres comme il se devait, des anglais échotaient de plaisir, à me faire regretter de ne pas savoir manipuler correctement ni la langue de Turner ni ses pinceaux pour mieux les accueillir! Ah, me reposer dans mon hamac avant que de me mettre à l'étude ! Mais d'abord un p'tit verre tout blanc de blanc de vodk@tavisme. Veuillez donc partager ce désir virtuel : tendez juste votre main, exactement, vous avez bien vu : à l'amitié ! et à vous revoir ! A bientôt.

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