07 décembre 2007

Au pays des champignons, le grand Cèpe TINEPOU

Je n'ai pas parlé de champignons deux billets précédemment sans raison ; c'est parce que mijotait dans ma tête une histoire russe, histoire du temps où le tsar Petit-Pois -que ma mère connut fort bien- faisait la guerre aux champignons. Il était une fois, le Tsar Petit Pois. Il ne cessait de déclarer la guerre aux champigons. Il finit par donner une envie à l'un d'entre eux, celui qui habitait dans la grande forêt et très exactement sous le plus grand chêne en portant haut sa tête ou son chapeau. Un matin à son tour, celui-ci se lève l'humeur coléreuse et exigeante. Il regarde la couleur du ciel et découvre toute une batterie de nonette en baissant les yeux. Les nonettes sont une sorte de champignon. Aussitôt, il passe à l'attaque et il adjure les nonettes de se mettre en guerre contre lui. C'est le matin. Les nonettes sont offusquées mais elles ne perdent pas le nord pour autant. Elles lui répondent avec élégance "Comme tu y vas Grand Cèpe Tinepou, nous sommes des demoiselles de qualité, nous sommes les demoiselles Champignonnières. Il n'est pas question que nous te fassions la guerre " Puis elles l'ont ignoré. Le Cèpe Tepinou dépité fit un quart de tour. Il découvrit des Palomets, une sorte de champignons apparentée à la russule. Il les salua du claquement sec de deux bottes qui se resserraient pour mieux tenir debout et leur enjoignit haut et fort d'une voix de stentor de lui faire la guerre.
C'était encore le matin, les Palomets venaient à peine d'ouvrir les lamelles. Ils n'en perdirent pas le Nord pour autant. Ils répondirent avec fermeté : "Qu'est cela, ne voyez -vous pas Tepinou que nous sommes de riches propriétaires terriens ; nous avons beaucoup d'affaires en cours, nous n'avons aucune raison de vous faire la guerre !" ils se taisent et tournent le dos au grand cèpe Tinepou.
Pris de colère celui-ci exécuta un nouveau quart de tour. Il se retrouva face à une jolie bande de Coulemelles qui portaient toutes un chapeau rond et légèrement frisé. Il n'hésita pas. Il les interpella froidement "Coulemelles, faites-moi la guerre !" Les Coulemelles sont des travailleuses courageuses et acharnées : elles revennaient du marché, d'un pas cadencé. Elles se sont arrêtées et lui ont tenu tête d'un vaillant "Vous voulez que nous vous fassions la guerre Cèpe Tinepou, vous n'y pensez pas, qu'est-cela ? Nous sommes les cuisinières du château, nous n'avons qu'une seule guerre à faire, celle contre nos fourneaux !" Et, la tête fière, elles poursuivirent leur chemin. A ce moment-là dans un mouvement qu'il fit le grand Cèpe Tinepou remarqua les demoiselles Chanterelles. Celles-ci penchaient leur tête une fois à droite, une fois à gauche sur un rythme régulier. Enf ait elles faisaient des excercies pour entretenir leur forme. Les bottes se rapprochèrent pour claquer violemment, le timbre haut et for, le Cèpe Tinepou leur enjoingnit le même ordre qu'aux Nonettes, Palomets et Coulemelles "Chanterelles faites moi la guerre, c'est un ordre !" Les Chanterelles étaient outrées "Comment donc vous faire la guerre ?" répondent-elles "Avec notre taille si altière ? Nous n'allons pas risquer la perdre en vous faisant la guerre Grand Tinepou !" Et elles se remirent comme si de rien n'était à pencher à droite à gauche, regarde-ci regarde-là, à enchaîner les uns sur les autres quelques exercices pour entretenir leur forme. Le grand Cèpe Tinepou ne savait plus où donner du chapeau. Mais ses yeux s'arrêtèrent sur un tapis de Mousserons au demeurant forts mignonnets ! Au bas mots ils étaient plus d'un million. Le Cèpe Tinepou n'hésitz pas, il hurlz "Mousserons venez me faire la guerre !" Les Mousserons, groupés par millions, éclatèrent de rire et rétorquèrent "Avec plaisir, nous sommes une belle troupe guerrière et nous ne cherchons qu'à nous battre. Soldats, allons-y !"
Qu'advint-il du grand Cèpe Tinepou, l'histoire ne le dit pas, elle dit simplement qu'elle s'est produite au temps où le tsar Petit-Pois faisait la guerre aux champignons.

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