19 juillet 2006

Conversation d'été... en radio Rennes

Au petit déjeuner. Odile lève la tête "P't'être qu'il va pleuvoir ?" Tombe la flegmatique réponse "Il pleut" Elle relève la tête : en effet, la pluie tombe. Anne Sylvestre fait apparaître des champs givrés et des roses d'hiver. Il ne pleut déjà plus et sur le balconnier l'unique capucine danse un air de samba sous la brise à peine râfraichie "Jour béni" chante Katrine "Je ne sais plus très bien" Le papillon blanc volète gracieux "... chacun sait qu'on adore les voyages mais on voyage pas souvent". En-dessous la voisine s'interroge "T'as vu ma culotte bleue comme elle colle à mon haut" Et à cet instant Katrine dit le mot "fesse". Ses fesses, qu'au milieu de plusieurs autres milliers de fesses en foule, personne ne voit. Autour d'elles ils bougent, se meuvent, dansent, frappent, des mains, lèvents, leurs pieds, pensent, à leur mère parce qu'il les invite à penser à toutes les mères. Mais ils ne pensent pas : ils parlent entre eux. Dans cette messe estivalo-urbano-conviviale, personne ne parle ni répond à celui ou celle qu'il ne connaît pas. Elle est seule. Pourtant elle a parlé. A la petite fille plantée sur le dos du papa, à la jeune femme qui a tourné la tête, aux yeux merveilleusement bleus du souriant séducteur qui lui baise la main tout contrit parce qu'il lui a "baisé" les pieds. Soudain le sol s'est mis à trembler, sa poitrine à résonner du rythme des percussions à peine soutenable. La petite fille pleure. Son papa la descend. Elle pleure toujours. "Pourquoi tu pleures ?" Elle se tait. Sait-elle seulement ? Elle, qui sait, s'en va et sur le chemin pique un joint. Pour une deuxième fois. Ainsi est le destin. A ce rendez-vous elle part en fumée. Jamais plus ne sera ce qu'elle était. Ailleurs on sait qu'on pourra durant des mois, des deux côtés. Aucune désescalade ne se prépare ! Des astres au ciel s'en désespèrent.

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