02 octobre 2006

Sacrée Odile

Quelqu'un frappe discrètement, c'est sûrement elle. C'est elle, c'est Odile ! "J'ai une insomnie Loizo" me dit-elle. Je décroche mon regard de l'étoile Polaire que j'observais histoire de ne pas perdre le nord avant de m'endormir. Elle me dit rieuse : "Je savais que tu ne dormais pas Loizo" "J'espère au moins que tu as des choses sympathiques à me raconter " lui réponds-je en m'attendant au pire. Et bien Mea Culpa, m'attendre au pire c'était me tromper. "Laisse-moi te raconter" J'ai haussé les épaules. Elle est entrée dans la brèche. "Je viens d'écouter un conteur, j'adore ça, mais cette fois, c'était super ! Je te raconte : il était tout vêtu de blanc. Il nous parlait des mille et une nuits, des vraies, avec sexe, amour et fantaisie, djinns, suspens, humanisme et -corde à la poutre- pendaisons. Justement c'est au moment de la pendaison qu'une chose étrange s'est produite : la porte s'est ouverte. Silencieusement, les unes après les autres, des silhouettes sont entrées et se sont assises. Le conteur étonné, presque à s'arrêter de parler, a inclus avec humour les nouveaux venus dans l'histoire : ils sont devenus foule qui allait assister à une pendaison pleine de péripéties. Et moi j'ai cru mourir de rire. Parfois le conteur semblait perdre le fil de son histoire -il faisait sûrement exprès d'ailleurs- mais le plus drôle était un groupe de jeunes filles -dont une- qui ne l'avaient justement pas perdu et qui lui rappelaient où il en était. C'est vrai que cette histoire n'est pas banale et qu'elle est fort intéressante. J'ai remarqué l'intérêt silencieux que lui portaient des jeunes gens un peu étonnés d'entrer dans un spectacle sans y avoir été préparés. Pour ma part, il y avait longtemps que je n'avais pas ri autant. Le conteur a terminé, un peu esbaudi par sa maîtrise. Et je me suis crue à la fête du sultan quand, pour de vrai, une vraie spectatrice m'a tendu une boîte de pâtisseries tunisiennes directement arrivées de Tunis avec elle par l'avion du jour. Et le paquet a tourné avec générosité. Le thé à la menthe de même, et -excuse-moi Loizo- mais ce qui manque sur ta terrasse, les narguilés ! Dommage que tu n'aies pu venir c'était excellent, sauf que moi, je n'ai pas eu de narguilé ! a-t-elle soulignée comme légèrement frustrée" Oh oh, ai-je répondu, j'ai désir compris Odile" et dame blanche, elle a refermé la porte sur elle en souriant. Dans mon hamac les yeux tournés vers la voûte étoilée à la recherche de Pieu d'Acier je me suis demandé si je n'avais finalement pas déjà rêvé. Peu importe, il est tard, bonne nuitée à vous et à demain dans le souk pour remédier à l'absence du narguilé.

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