21 juin 2008

Aujourd'hui j'écoute...

le petit moine de Fontaine de Jouvence. Te souviens-tu Odile ? Trente cinq ans déjà que nous succombions l'un à l'autre. Toi, penchée sur moi, m'extrayant d'entre tous mes frères. Moi, te découvrant, longue, mince, joyeuse, rieuse. Moi, tout rond, tout pesant, emportée au creux de ta main sous le chant des cigales, le parfum lavande, la chanson de la source. Moi t'accompagnant dans tous tes déplacements. Trente cinq ans déjà où je t'ai vue, rire, sourire, rire encore puis t'agacer, pleurer, te désespérer, tenter tout et n'importe quoi. Justement. N'importe quoi à en sombrer. C'est toi qui dit "n'importe quoi !" car à la réflexion Odile, tout n'est que chemin. Et non Odile, ce n'est pas la mort qui est naufrage, ce n'est pas même la vie. C'est la vie quand elle est mal menée ou encore malmenée ? Je t'ai vue répondre, accepter, tenter, oser, te rebeller ; je t'ai vue pleurer, t'agacer, te désespérer ; je penchais le cou pour t'inviter à m'écouter, à t'apaiser. Rien n'y faisait. Désespérément nuet, je n'avais que ma bonhommie à t'offrir. Ma bonhommie, seulement ma bonhommie. Je t'ai vue, toi et ta multitude de visages, maladroitement tournés vers l'espoir. Je te vois aujourd'hui penchée sur moi, me dégageant, me découvrant longue, encore, un peu moins mince, mais toujours joyeuse et rieuse. Trente cinq ans de chemins, sans compter les autres sans lesquels tu ne serais pas ce que tu es aujourd'hui. Heureuse. Bon anniversaire Odile. Bel été.

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