Le blog de Loiseau Bleu c'est une terrasse virtuelle sous palmier avec musique, bassin, fontaine ruisselante, végétation marocaine, ocres et bleus assourdissants, et les allées et venues de l'Odile qui cause de tout et de rien
14 juin 2008
Di liiiiiigue dingue dingue olà vl'à revl'à Odile
Que se passe-t-il, bien mou le gong aujourd'hui. Oh Odile, qué tal ? Qué te pasa nignita ! Elle relève la tête bien lourdement pour me dire "rien je m'étonne seulement devant le grand nombre de livres qui sont sortis à propos de mai 68 ans. Surtout à l'idée de celui qui expose les souvenirs d'une enfant de 8 ou 9 ans ! Qu'a-t-elle pu en retenir ? Du coup je me demande et toi tu en as retenu quoi ? Oui c'est vrai, tu pourrais dire quelque chose toi, tu avais quel âge ? Attends Loizo, laisse-moi chercher. Je terminais mes dix-sept ans. C'est l'année où j'ai su que... mais fallait pas en parler. L'année où en français je ne prenais que des mauvaises notes malgré mes efforts et mes nombreuses lectures : ça me perturbait beaucoup mais je ne le disais à personne ; celle où je ne pensais qu'à et qu'à ça mais où pleine d'une absence à mâcher qui me paralysait les neurones je survivais tout simplement. Alors la germination de l'agitation ouvrière et étudiante ne me concernait pas ou seulement dans les réunions amicales qui se préparaient, le partage d'activités artistiques. Mai 68 se résume à des usines fermées, des trains immobilisés, des étudiants révoltés mais créatifs, des odeurs étouffantes en traversant certaines places au matin -j'allais au Lycée à pied- et tiens à propos de lycée il me revient qu'on n'avait plus besoin de montrer sa carte pour y entrer. Mai 68 c'est le retour inespéré de l'Absent et une fameuse promenade à bicyclette en sa présence et celle de ma frangine pitchoune ; c'est le visage écrasé par la main de mon frangin, ulcéré que je me sois amusée à lui poser de la mousse à raser sur le bout de son nez. Et le flacon de parfum Balenciaga, déposé sans mot dire pour s'excuser, sur ma table de travail. Et encore l'atelier de théâtre auquel je m'étais inscrite ce jour-là dans l'euphorie de la révolution. J'avoue que je ne comprends pas ou plutôt qu'aujourd'hui je comprends un peu trop et tu vois Loizo, ça me fait peur d'être passée à côté. Allons allons, tu n'es passée à côté de rien, souviens-toi comme ton amie Sylvaine enviait ta vie. Je n'aurais pas dû prononcer ces mots. Le regard de l'Odile s'allume pour manifester que cette envie la confond. Puis il se retient "Bof, finalement" dit-elle en laissant retomber ses épaules, "vaut mieux faire envie que pitié" Et je l'ai accompagnée d'un éclat de rire et d'une invitation : "allez ma belle, pour changer, empifrons-nous de cornes de gazelle" Hum les cornes de gazelle ! Servez-vous,... sur votre droite, le plateau aux oiseaux dorés.... avant qu'ils ne les emportent. Ici tout bouge.
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