18 avril 2009

Cher vieux monsieur qui demandez comment va votre fille

qui m'appelez, qui me demandez comment je vais. Que voulez-vous que je vous réponde ? Je vais. Cher vieux monsieur pourquoi encore à, moi, la soixantaine atteinte, vous me culpabilisez ? Parce que je n'ai pas été votre enfant idéale ? Cher vieux monsieur qui m'appelez, pourquoi me parlez-vous en disant "on" en disant "vous ?" Il n'y a pourtant que vous et moi de chaque côté du téléphone. Cher vieux monsieur qui vous rebellez parce que je vous dis que je partirai avec vous -lapsus- avant vous, vous m'écoeurez par la sensation que vous avez de vous sentir coupable, vous me révoltez par celle que vous n'aurez jamais de vous sentir responsable. Parce que vous croyez que l'argent dédouane ? Si c'était le cas, ça se saurait et il n'y aurait pas cette discussion entre vous et moi. Cher vieux monsieur, je, moi, la fillette, la chipie, comme vous disiez si souvent, l'immature, je serai responsable à votre place ? Je vais parler puisque vous me demandez de parler, non vous ne me le demandez pas, j'avais cru, pardonnez-moi cher vieux monsieur, vous dites que je vous ai fait du mal, je croyais être celle qui avait mal, combien de fois ne m'avez vous pas dit que j'étais souffrante, en souffrance et qu'il était normal qu'on ne m'embauchât pas. Un père peut-il se plaire à  ressasser ainsi de tels propos sur sa propre enfant. Remarquez, ça ne vous va pas si mal, à vous qui avez toujours fait croire que vous étiez médecin alors que vous n'étiez qu'infirmier. Cher vieux monsieur, il est vrai que vos mots sont de terribles mots d'amour, votre dernière phrase, par exemple, parlant de mes soeurs et frère, dont moi "vous avez pourtant bien profité de mon salaire !" Si votre salaire était cette partie congrue que vous offriez à votre épouse, de votre seul gré, pour la remercier de s'être occupée de vous, de ne pas nous avoir abandonnée, et de lui avoir interdit de déclarer en salaire les heures de ménage qu'elle allait faire ailleurs, sachez qu'il est incroyable de penser qu'avec si peu, elle arrivait encore à nous offrir. Au contraire de vous.  "vous avez pourtant bien profité de mon salaire !"en voilà une réponse qui n'est pas une air-réponse. Permettez-moi cher vieux monsieur âgé de couper là." Dililing ding ding dong dolo long dong dong dont. Lodile s'en va. Ldile est partie.
Moi Loizo je tiens ce petit texte dans la main et en pensant à Lodile, je ne sais.... que penser. Elle est partie. Je vais me réconforter en pensant à elle, pas si mal : "Oiseaux, s'il vous plaît, un thé à la menthe bien fumant et sucré, s'il vous plaît."

Aucun commentaire: