30 avril 2009

Bla bla bus : On parle de grippe mexicaine partout sauf là et pourtant

Depuis quinze jours les gens rentrent du Mexique et on ne leur tend qu'un papier avec quelque recommandation implacable : attendez la fièvre !!!! Hier, 29 avril, les autorités commencent à s'affoler : l'OMS relève, sur une échelle de 6, le niveau de mise en garde à 5. La fille d'une amie qui l'apprend tout comme elle, dit à sa mère "J'ai peur !" Nous devrions être sur nos gardes -quoique pas seulement "nous devrions" : nous devons être sur nos gardes. Être sur nos gardes, c'est être à la garde d'autrui. Pas évident pour tout le monde. Pas plus tard que hier, 29 avril, dans le métro, en face de moi est assise une jeune femme, du style méchamment BCBG comme moi, mais pourquoi pas : c'est plutôt agréable à regarder. A sa gauche, un homme la quarantaine plutôt bizarre : un vrai-peau-rouge ne pourrait être plus peau-rouge que lui. On dirait qu'il s'asphyxie lui-même. Autour de lui une certaine odeur alcoolisée. Je déteste. Il n'est que 14 h. Qui plus est, son comportement est intrigant. Il m'intrigue. Je lis et le regarde de temps en temps. Soudain, il semble avaler de travers. Il a des difficultés respiratoires, c'est visible. Il me répugne,mais après tout je ne suis pas médecine (féminin de médecin) Cependant, même répugnant, je ne vais pas laisser mourir un être humain sous mes yeux : je me lève, pour tapoter son dos d'une main aimable. Il choisit ce moment-là pour expectorer tous ses miasmes, sans mettre, une seule fois la main devant sa bouche ! Avec la jeune femme nous levons les yeux au ciel de désespoir. Je place mon journal devant mon nez. Et je me dis : mais comment-cela peut-il être possible ? Est-ce seulement parce que tu as vécu la tuberculose de près que tu es attentive au danger collectif des maladies respiratoires ? Je réfléchis et je pense à tous ces jeunes et moins jeunes, qui crachent devant vous sans s'excuser. Si vous les regardez, ils vous prennent à témoin : "t'as quoi toi, qu'est-ce que tu attends, tu veux ma photo ! On en vient aux mains ?" Ce que j'écris ici n'est pas du conte. C'est du vécu ! Mais que faire ? Je préfère être traitée de BCBG et ne rien dire. Mais à l'âge que j'ai, je ne suis pas fière, de ne pouvoir leur dire ce que je pense, à craindre un geste mal placé. Aujourd'hui les vieux croient qu'ils font jeunes : les jeunes ne le pensent pas. Les vieux, ceci écrit, sans guillemets, doivent prendre leur place de vieux. "Hé bé Lodile, tu prends de l'âge ?" En s'éloignant légère, elle sourit et me dit : oui. Diling ding ding dinnnnnnnnnnnnnnnnng le gong chantonne gentiment. "A demain Loizo" me dit-elle, je passerai. Hum ça sent la clochette !!!!

2 commentaires:

Mrs K a dit…

Pas plus tard qu'avant-hier je faisais remarquer à un élève "cracheur" : "Tu te prends pour quel genre d'animal que tu aies à ce point besoin de marquer ton territoire d'aussi répugnante façon ?" ? Regard étonné du boutonneux, façon "kes kel a la vieille?".
Vieille et BCBG, graaah ! j'assume ne vous en déplaise.
allez, clochettes blanches et parfumées et même quelques baisers (sans miasmes!)

LANIA a dit…

"Bonsoir Mme K, votre visite est un plaisir aujourd'hui tintinnabulant et parfumé
A tout bien réfléchir, et si on créait un groupe Face book "Vieilles et BCBG, on assume..." Valeur en hausse.
A bientôt. sourires