01 avril 2006

Superbe Odile ça va mieux qu'hier

C'est vrai mais tu n'oublies pas mon papier Loizobleu ? non non je n'oublie pas, donne-le-moi... Pose ton tuyau ma belle, et mets-toi là, oui, sur le coussin rose thyrrien Allez, écoute bien et je continue ma lecture à voix haute Mon manque de confiance mon père, me pénalise ! Impossible jamais de croire à ce que je fais Je m'interroge Quelle différence y a-t-il entre Georges et moi, Roberte et moi ? Oui, quelle ? L'un -le pauvre disait ta femme en truffant sa valise de bons gros tubes de lait Lestné - a été en pension et structuré. L'autre, Roberte, prise en charge attentive -et pas si malheureusement que ça finalement pour elle- par le monde médical Restent Ursuline et moi , les bouffonnes de service parce qu'elles n'ont trouvé aucun tuteur sur leur chemin pour soutenir leurs souffrances profondes. Et si j'avais comme tu l'as fait -d'un seul envoi groupé- abandonné ta petite fille ? Mais ceci n'est rien Passons A propos de tes injonctions à me taire à propos de ma mère je veux qu'une fois pour toutes tu saches une chose : elle ne te dois rien ! Ce que tu lui donnes, toujours mariée avec elle, elle le mérite Tu es parti. A peine après le quartier entier lui offrait du travail : si bonne, si généreuse, si grande, si apparemment sûre d'elle ce ne furent que des tâches ménagères que des gardes d'enfants mais à plein temps et surtout sans aucune fiche de paye sans aucun congés payés dans la plus grande indignité dans la non reconnaissance de ceux qui la payaient -rien que des enseignants, des avocats, des ingénieurs beurk beurk beurk beurk Il ne fallait pas que son travail t'oblige -non pas vous- t, t'oblige à payer un surcroît d'impôt disais-tu Situation établie de ton propre fait Situation sans laquelle aujourd'hui elle aurait une retraite bien à elle, et surtout des liens, des contacts adultes, de la reconnaissance Mais d'elle on dit la pôvre, povre femme -avec un "o" ça fait encore plus pauvre- très bien vu Odile, me permets-je- Parlons de moi mon père. De retraite je n'en aurai point. Mais comme tu me le dis si bien, c'est de ma faute Egalité père-fille Ce qui me gêne c'est que je m'enfonçe dans un état de clochardisation Me revient à l'oreille quelque chose de constructif qu'il t'arrivait de dire dans tes moments de désarroi, journal déplié sur ton visage faisant semblant de dormir : plus tard je serai clochard Moi je pensais Quel avenir ! Et aujourd'hui je m'effraye : c'est celui que je m'offre ! Et pour t'avoir vu dans ton milieu quotidien je sais combien le luxe et les apparences te plaisent. Je stoppe là ma lecture. J'avais bien entendu. Odile pleure. Si tu veux on arrête là Odile. D'ailleurs, c'est bon, j'ai soif. Et et si on buvait un verre de ta fameuse boisson à l'hibiscus ? Hein ? Je l'entoure de mes bras elle éclate en sanglots puis en éclats de rire : OK dit-elle tu as raison, buvons un coup buvons en deux et comme nous le faisons trois djinns découvrent deux êtres momentanément heureux.

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