20 janvier 2007

Histoires d'Euros

Cérémonial, habitudinal, hebdomadaire, musical, exceptionnellement blanc, de la nappe aux trois roses pures offertes pour la fête de celle qui m'aime comme une fin d'adolescente doit aimer sa mère "J'en ai marre que tu entres dans ma chambre. Peu importe ce que j'y fais, bourse ou pas, laisse-moi salope travailler à ma manière" J'interloque, j'écarquille, j'inspire. Laquelle plonge en sanglotant dans les bras de l'autre. La minute qui suit après la mise en place de la nappe blanche, l'Ave Maria se promène dans l'espace. Un peu classique il est vrai mais c'est ainsi. Et je couvre doucement de beurre salé la longue languette de pain. Et de la pointe d'un couteau rond -ça existe- la parsème de quelques gouttes d'or et les observe. Elles s'attirent, se répondent, se fondent entre elles. Je les déguste. En relevant la tête, en fermant les yeux. Par delà le balconnier j'entends les vents. Ils jouent jouent à chat perché-cheminée sautée-peupliers courbés, chapeaux de deux doigts retenus. J'entends deux Belles têtes de Soucis. Elles discutent. Trois Oeillets D'Inde échangent entre eux un discours animé. De quoi parlez-vous. De l'Île de Pâques. Il ne faut que 2000 € pour faire le voyage de sa vie ! Et vous de quoi parliez-vous : d'un p'tit tour en Belgique, du côté de Bruxelles la belle, pour seulement 200 €. J'ouvre les yeux, les fleurs dansent un ballet agité, les oreilles, elles dégustent un air de Smetana. Mon palais il s'émeut du café parfumé à s'enlacer en l'air. ôh mon dieu, et mon nouveau rendez-vous ! Trop tard. Déjà en retard. Vite mon portable. Allo, êtes-vous là ?

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