22 septembre 2007

Connaissez-vous le fils de l'épicier ?

Sont lentes et longues, les vibrations du gong aujourd'hui. Les cailloux craquent criquent crissent sous le poids des pas et ceux-ci disent qu'Odile est, comment dire, émue. Oui, voilà c'est ça. Donc je me garde de tout commentaire inutile. Elle s'assied sur le rebord du bassin. Je la vois. Je la regarde. J'attends. Elle va sûrement me dire. Et elle me dit "Tu l'as vu toi ?" La question entraîne ma réponse "Qui ?" "Le fils de l'épicier ? Je l'ai vu moi." "Non, je ne le connais pas, il habite où ?" "C'est un personnage de film." "Ah je comprends tout. Tu viens du "ciné". "Oui, je devais aller voir "Lisopséper" en compagnie d'une amie. On ne s'est pas vues. J'ai donc été voir "le fils de l'épicier". "Et tu as gagné au change ?" "Ma foi, ni oui ni non mais j'ai aimé" répond Odile et elle poursuit "J'ai d'abord craint une over dose de quotidien et ses banalités puis finalement je me suis laissée aller à entrer dans le sujet, à aimer ces personnes "dites" agées -dans 15 ans je le serai aussi, ioups là là, vaut mieux voir pour comprendre quand même- le benjamin investi de ne pas être "enfin" un adulte, l'aîné de l'avoir trop été ; rien de surjoué, du rire -et pourtant rien vraiment à rire dans cette réalité qui s'installe, vieillesse, éloignement, solitude, alzheimer, voisinage, entraide ou pas, campagnes où villes mêlées d'ailleurs-, on se prend à rêver, à espérer. La conclusion n'en est pas une. C'est un film documentée ou un documentaire filmé. Personne n'a quitté la salle. On aurait pu le croire. Mais non. Sur l'écran blanc et dans la salle noire un mot flottait. Non pas fin. Tendresse." Silence, Odile se tait. Je me tais. Je me dis que d'un coup d'aile, "Le fils de l'épicier", j'irai le voir moi aussi. "Tu sais Loizo, je ne te conseille jamais rien, mais là je te dirais bien "Ce serait bien que tu le rencontres le fils de l'épicier"....

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