24 décembre 2006

Et si j'allais sur la Terrasse

Il y a bien longtemps que je ne m'y suis arrêté. Je suis sur la terrasse. Seul. Dans mon hamac. Le hamac balance, le perroquet bavarde, la fontaine babille,le palmier datte, le mur bleu bulle : belle ambiance douce. Bientôt Noël. Demain soir exactement. Et Dong ding Bong le gong. Et la porte poussée. Qui c'est c'est qui qui vient ? J'suis sûr c'est elle ! Me suis point trompé. "Bonjour Loizo ça va ?" Moi oui, mais toi, rien qu'à ton ton je sais que c'est non. "C'est vrai." Silence. C'est grave, Odile silence. Quelque chose qui ne va pas Odile ? "Quelque chose et quelque chose pas à la fois ?" Si tu veux, tu peux en dire trois mots. "Je suis radiée" Elle a bien obéi Odile, rien que trois mots sont tombés mais l'un d'eux est de plomb. "Radiée ? Amusant, toi qui viens justement d'accepter du travail ! C'est pas radié que j'aurais fait, c'est te féliciter. "Justement, pas si amusant que ça, je ne serai payée que fin janvier et ils disent ne me régler ni novembre, ni décembre ! Je suis sur la paille !" Je ne peux m'empêcher de lui faire remarquer que c'est de saison et qu'elle a toujours une crèche où dormir. J'ai bien fait. Odile hurle de rire. Elle sanglote à donf comme disent les jeunes sans jamais l'écrire. Elle va se déchirer les cordes vocales. C'est pas drôle de se déchirer les cordes vocales. Je pose un instant une plume sur son épaule. Et peu à peu elle s'arrête. Elle a les larmes aux yeux. Elle me regarde. "Tu as toujours le mot pour rire" "Je minimise : toujours ? Pas vraiment mais tu me tendais une belle perche comme ils disent dans le tarn et garonnais. Un vrai pont d'ailleurs" Elle s'est tiré un vrai jus d'orange nature, et m'en a tendu un à moi aussi. On y a juste introduit deux gouttes de vodka bisonnée, -oui, rien que deux gouttes- et on a trinqué. Et de nouveau le fou rire, mais un double cette fois. Scotché de rire. "Ah quel bonheur, vous voilà entré aussi ? Alors triplé maintenant le fou rire"...... Et comme il s'éclate sur les rondeurs des jarres, gicle sur l'onde bleu des eaux, rebondit sur la face ocre des murs, il s'échappe de la terrasse et s'évade. Rieur, il va faire son chemin ailleurs. Chez vous ? Joyeux Noël.......... "Odile, t'es où ?" Personne ne répond. Mais sur la chilienne mes yeux découvrent une grande et belle boîte de chocolats de Noël. Je rie. Rêveur. Merci Odile. Elle est comme ça Odile.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

divine conteuse pleine de sensualité