15 décembre 2006

Terrasse, rien que pour Loizobleu

Chut, je somnole, le vent me balance doucement, en même temps mon esprit fonctionne. Il dit des mots, des phrases, des articulations. Les amène ici, les dépose là, les ramène ailleurs, les pousse à bout, les tord et les déplace. Structure. Mâche, mâchonne, mord, triture, se trompe, retrouve, tremble, ça marche, bref mon sommeil vrai faux sommeil. Comme aux aguets d'une nouvelle activité. Soudain le ding dong du zen, bong ! Je sais qui c'est. Je sais sans savoir mais je sais. Quoique. On ne sait jamais. En l'occurrence, c'est vrai : je m'extasie : "Hé bé dis donc Odile ! wouaou, où vas-tu ? Un rendev ?"
Je vous décris, enfin je vais essayer : blond sublime, cheveux lâchés brillants soyeux, maquillage léger, colonne vertébrale souple, sourire aux lèvres, chaussures je ne vous dis justement pas et collant bouh, j'en dis encore moins. Waoua waoua ! chance que je ne sois pas un mâle en rut -ou pas d'ailleurs- je pourrais lui dire une de ces idioties dont ils sont capables, à les faire fuir semble-t-il- Et je reformule : alors, rendez ou dérev ? Et de s'emballer l'Odile : "Une période faste, tout me sourit, enfin croisons les doigts, je stresse à mort, heureusement ça ne se voit pas, surtout à l'ANPEL. Je mourrais de peur à m'y rendre. Depuis combien de temps n'y avais-je pas été -plus la peine, tout se fait par écran maintenant- Cependant, reste le conseil, la précision administrative. Et je m'en suis tenue à elle, alors super le rendv Mais il y a quelque chose qui a manqué me mettre en colère ! Houlà, revoilà l'Odile. Je tempère. Quoi donc, dis-moi vite ? A la Bach comme qui dirait d'une plume tempérée. Il n'en faut guère davantage pour Odile. Et en plus, ça marche. "Ben tu connais ma situation, célibataire, car divorcée, enfant à charge et âgée -moi-même, pas l'enfant- qui plus en SSA. Un vrai bonheur, cette fois je rentre dans toutes les cases on va s'occuper de moi. A retrouver mon souffle. A serrer la main dans une grande dignité, comme tout le monde le fait, quand il est salarié, le luxe quoi à la fatale interrogation Au fait, tu fais quoi toi ! la question qui tue et ouf, sa nouvelle réponse corollaire : plus plus rien, je fais ! Double luxe.
A frôler l'ivresse du bonheur. C'est bien tout ça me suis-je permis d'intervenir : "Tu devrais l'être et point barre ! " "Ouais, je devrais l'être" Alors qu'est-ce qui n'a pas encore était parfait (Odile, mine de rien c'est la recherche de la Perfêtretion ou rien. "Bof, pas grand chose. Simplement qu'en partant je me suis retournée et j'ai surpris le regard de la conseillère sur mes bottes ! Là c'est à moi de vous préciser l'Odile. Toute de noire vêtue, la classe : le chemisier secrétaire, la jupe longueur Chanel, la veste Audrey Hepburn, les jolis collants, les bottes. Pas autre chose que Canon ! Et à la majuscule, dans le sujet. Je relance : et alors ? "Sûr qu'elle devait penser : y a pas que du SSA dans tout ça !" Sauf qu'aujourd'hui pas difficile de présenter bien, même si on frôle le RMI ! et tant mieux Odile, tant mieux, profite de ce moment gracieux. Peut-être que les anges pensent à toi, où peut-être bien que tu as enfin compris que tu pouvais exister. Allez Odile, un p'tit verrre de cachaça, pour continuer à le penser..... A la vôtre, j'ose pas vous dire mais si ça continue on va finir par l'avaler la mouche ! C'est une allusion, et pour en savoir plus .... RDV au Scara ce soir.... Vite ! On y sera.

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