17 février 2007

brave cinquantaine (3)

On a préparé le repas, à l'improviste. Surgelés, sauce en sachet, vin pour la beauté de la bouteille : un truc entre filles quoi. L'une a même lu une nouvelle érotique à propos d'une idiote et d'un écrivain. Marrante l'ambiance. Moi j'y retrouvais des couleurs. Puis elles se sont mises à table et comme la cuisine est à peine éloignée, on bavassait assis-debout. A quel moment mes rides se sont multipliées par dix avec bonheur ? A quel moment me suis-je accroupie de rire craignant le pire ? Je ne me souviens ni plus bien, ni mieux guère, mais je pensais "bon sang, il suffit de si peu pour se remettre à vivre" Moi Loizo, je lève les yeux au ciel et je pense : Divin, dieu qu'elles sont belles ! Elle, elle continue : le fou rire en personne. Et pour un truc débile, quoique, la mémoire..., ou plutôt sa perte ! Et du coup, les déboires de la cinquantaine. Non sans blague sais-tu combien de temps on a mis à deux pour se souvenir du nom d'une actrice de cinéma. Je secoue la tête : "montre en main au moins quinze minutes" et sa fille bientôt pré-adulte était morte de rire, les larmes aux yeux. Une cascade de repères. C'est moi qui avait lancé le sujet pourtant. Mais tu sais bien, celle qui était blonde -sans effet- mais si, elle a une voix fabuleuse -sans effet- mais comment se fait-il que tu ne te souviennes pas -c'est possible- enfin réfléchis, elle est la nièce de.... mais si celui qui.... mais tu es incroyable de ne pas te souvenir, tu le sais, j'en suis sûre moi, mais aide-moi -mais de vrai, rien ne vient sauf l'étirement à l'extrême des commissures : elles vont craquer c'est sûr- elle insiste : franchement je n'en reviens pas et je me tape une cuisse d'une main : mais enfin c'est pas possible, on la voyait partout, je te jure bien qu'elle était la nièce d'un homme qui était lui... là tu vas savoir, il était marié avec cette femme qui jouait la têt au.... Ah ça y est, j'ai trouvé, tu parles de cette actrice dont le nom faisait penser à ........ Et là Loizo la réponse tellurise mon cerveau. Pliée en quatre, les cuisses croisées ixsse fois sur elles mêmes pour retenir je ne sais quoi, je hurle : oui, c'est ça u né chelle ! et mon amie de terminer enthousiaste : ah..... tu penses à Marie Christine Barrault ! On n'en peut plus tant on se gondole. Sa fille laconique : "ce serait pas mal au théâtre votre sketche sur le thème des vieillards prématurément séniles". On se regarde hagardes toutes les deux : putain c'est vrai qu'on est dans la cinquantaine ! Mais brave fatal ! Si vrai qu'une étoile en pleurait. Loizo, regard levé s'essuyait la joue. Et Odile : oh, tu ris où tu pleures Loizo ? Le vent frais glisse dans les feuilles du palmier. Silence.......................

La photo est celle d'une échelle -bien sûr- qui sert à monter au grenier dans le pays Dogon.

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