14 février 2007

J'ouvre ma fenêtre

et viennent les senteurs océanes ; les verts profonds sur éclaircis d'aiguilles ; les rouges jaunis marronnés de celles qui sur le sol de sable blanc traînent ;
J'ouvre ma fenêtre aux volets bordeau ; et les vagues du vent verdissent le temps ; et la fleur de sève, goutte à goutte, déborde les pots de terre accolés ; et sur la langue humide, le bonbon de sucre pénètre les narines ; et ceux qui traversent les sentes donnent de la voix aux chuchotis des laminaks. Dans ma forêt de pins.
Mais, ma forêt de pins est aussi autre. Soit un autre visage. J'ai dix ans et sur l'asphalte qui noircit à la nuit proche, je roule ; ombres chinoises, au-détour d'un virage, dans l'obscurité qui tombe, face à moi, deux solides jambes bien plantées et un fusil pointé ; une phrase effrayante : "Halte-là qui vive !" Ma bicyclette ne sait plus quoi faire ! Elle hésite. Quant à mes souliers, ils ne savent plus pédaler ! Ma tête pense qu'elle ne verra plus sa famille et Frédérique hurle "Obéis ! Arrête-toi !" Bien obligée. Mais comment ? Sans réponse je tombe, de trouille, en plein milieu militaire de la forêt de pins de Mont de Marsan. Frédérique s'appelait Mondran. Et si de nombreuses années plus tard nous nous retrouvions par le biais de ce blog, l'ébauche de cet instant ? L'important,.... n'est-ce pas la question ????? Tiens, il me vient à l'idée que je me prendrais bien une petite cachaça ce soir. J'y cours. Au revoir et Bonne nuit à vous

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