23 mai 2008

Ce matin je ne savais rien

Dilin diling diling ding ding ! Le gong résonne mais cette fois, joliment. Et comme je la regarde venir je m'étonne : c'est sur une épaule qu'elle avance Odile, c'est à même le sol, soudain allongée et soulevant sa cage thoracique et redressant sa tête pour regarder comme étonnée ses pieds, puis la mienne qui se prend du bec. Que lui arrive-t-il à Odile ? On dirait qu'elle a deviné la question de Loizo. Elle répond "je fais comme lui" Elle précise "Enfin, j'essaie ! car comment faire sans les lignes, les barres, le petit carré baladeur, les étoiles, le rectangle rouge, le trait bleue, la sono et surtout la force d'une musculation tant au top que reptilienne ?" ... "Et en plus, dit-elle, un gars d'ex-chez moi. Lui au moins quand il bouge, pas trace d'accent, pas trace du tout d'ailleurs, sauf avalée par le regard, par l'objectif d'un appareil, par l'ouïe, sauf mise en boîte immédiate par les cinq sens, même le toucher est interpellé dans ce spectacle intitulé "Erection" et présenté ce soir au Triangle. Je ne savais pas ce matin que j'écouterais Radio Rennes dit-elle -il y avait longtemps d'ailleurs- qui offrait des places pour le Festival de Danse Agitato. J'ai appelé sans trop croire Loizo. Cadeau. Je ne savais pas que ce soir j'irais seule dans ce lieu, pas plus que je ne savais ce matin que je me présenterais à un casting. Pas même que je prendrais un sirop d'orgeat en revoyant le beau lac d'Annecy, un certain bar et son juke boxe qui diffusait Procol Harum. Pas même qu'on me reconnaîtrait. Pas si mal tu sais, cette journée Loizo, légère comme un petit bonheur. Quand j'y pense, tu sais Loizo, ce matin je ne savais rien.

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