02 avril 2007

Hodja toi qui sait tout... ce joli dimanche

Rares sont ses sorties. Réponse positive à une sollicitation. Utilisation du tec (à ne pas confondre avec un célèbre club toulousain) soit Transport en Commun ("verts" mental oblige) Etonnant échange citoyen sous abri-bus en l'attendant. Etonnant échange avec cette génération de petits-enfants qui accèdent aux urnes. Elle est en nombre.
Petite histoire dite sur la grandeur du savoir. Ah, brave Nasr Eddin qui sait tout sur tout sans faire aucun effort. Voilà qu'il croise un jour un paysan chargé d'une besace apparement pesante. Il la traîne plutôt qu'il ne la porte. Son visage s'illumine de haut en bas et de droite à gauche quand il reconnaît Nasr Eddin, sûrement à son turban orange
Il le salue. Comme on fait dans le pays "Ô Hodja* le salut !" et il poursuit en disant "J'ai bien de la chance de te croiser Nasr Eddin. Il y a si longtemps que je veux te poser quelques questions ! et tu sais tant de choses sur tout !" Nasr Eddin rétréçit ses lèvres et les joint, on dira en cul-de-poule, tout en dodelinant de la tête comme s'il voulait minimiser ce supposé savoir. Le paysan insiste, "Si si si, pas besoin de nier tu sais bien des choses sur tout, je l'entends dire. Et tu as de la chance aujourd'hui. Tu vois ma besace ?" Les yeux de Nasr Eddin plonge dans la direction de celle-ci et découvrent en effet ses belles rondeurs. "Elle est pleine de grives que je viens de chasser, une grive pour toi pour chaque bonne réponse !" Nasr Eddin est en bonne forme ce jour-là, l'air est clair et le soleil n'invite pas encore à s'installer sous le figuier "Vas-y, dit-il, questionne-moi, je t'écoute !"
Le voisin pose sa première question. Une question sur les herbes qui soignent. Nasr Eddin répond. Le paysan plonge dans sa besace. Les mains de Nasr Eddin reçoivent une grive.
Le voisin pose sa deuxième question. Une question à propos de graines de pavot. Nasr Eddin répond. Le pysan plonge dans sa besace. Les mains de Nasr Eddin reçoivent une deuxième grive.
Le paysan pose une troisième question. Une question sur la voie lactée. Nasr Eddin répond. Le paysan plonge dans sa besace. Les mains de Nasr Eddin reçoivent une troisième grive.
De question en question, de grive en grive, bientôt Nasr Eddin a les mains pleines, voire débordantes, de pattes, plumes et becs. Une grive de plus et toutes lui échappent. La besace du paysan est repliée sur elle-même. Il veut cependant poser encore une question. "Cette fois" répond le Hodja, "je t'ai tout dit. Je ne sais plus rien sur rien ! Ma réponse est non, pas d'autre question !"
Le paysan content de constater les limites du savoir de Nasr Eddin s'étonne, "Aurais-tu atteint le fond de ta science Nasr Eddin !"
Les lèvres de Nasr Eddin remontent jusqu'à ses pommettes. Sourire aux yeux le Hodja répond au paysan : "Le fond de ma science non, mais le fond de ta besace oui !" Et il continue son chemin pour aller déposer les grives dans son jardin.
* le hodja, celui qui sait tout, hodjatoleslam : dans l'islam chiite,
théologien ou juriste (Hachette 2000)
Entrée dans le site de la foire du pays. Promenade dans cette mecque de l'information sur tous sujets et cet antre de la consommation, sous prétexte de découvrir des ailleurs déjà trop connus. Elles en sortirons besace vide, mais emplies de nombreux petits bonheurs : un tour complet de nos organes à pied et en quelques minutes suisses roulantes et régénérantes ; des mains radoucies grâce à la généreuse huile d'argane dont l'arbre offre tant de terrains de jeux aux petites chèvres marocaines ; des papilles apaisées par la dégustation d'un doux et fruité Sauternes ou réveillées par l'âpreté charpentée d'un ficatelli ou la délicatesse d'une tranche de coppa corse, parce que non seulement la Corse à la "cote" mais elle en a plus d'une ; des artistes de cirque, des parents et des enfants tous heureux de partager un si bon moment ; la découverte de la voix de Katell, celle des aphorismes d'un grand poète breton, Xavier Graal et d'un instrumentiste de talent ; des dizaines de minuscules tortues peintes à la main et leur jolie légende à propos des tremblements de terre ; la rencontre espérée pour l'une d'une merveilleuse amie brésilienne qui irradie le charisme et grâce à laquelle elle dit avoir croisé les rois mages un certain 31 décembre à en avoir Bonnemine malgré l'odeur du lisier. Ils cherchaient une étoile. Et il y en avait plus d'une sur la scène offerte au Brésil, thème convivial de la foire exposition.
Bref, une bourbée bien bemblie. ABchoum ! Ah pollen quand tu nous tiens.... c'est que le printemps, chance pour nous , revient. C'est bien de sortir.
Un bémol heureusement corrigé par un exposant : la surprise d'entendre l'animateur "radio" pour la TV métropolitaine orienter l'attention du public sur la plus mince des deux jeunes danseuses irlandaises. Toutes deux attentives au sujet du poids, elles échangeronot des regards éberlués. Est-ce possible ? Le jeune exposant belge, à l'étalage raffiné et à la parole libre, leur apprend que l'animateur mettait en valeur alternativement les compétences des danseuses irlandaises à chaque représentation. Ouf !

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