13 avril 2007

Y a de l'Odile dans l'air

Au léger tintement du gong elle a le soleil au coeur Odile. Quel sera le sujet du jour ? Sans le connaître je m'en réjouis "Poésie !" dit-elle me tendant un livre à la calligraphie merveilleuse, aux illustrations confondantes. Je me penche Le hasard fait que la poésie est dédiée justement à une Odile aussi et Anne. Titre "Les fenêtres sont vides" Les fenêtres sont vides.
La pierre de la porte offerte au silence retient le regard.
Les rideaux ne bougent plus derrière les vitre brisées, lourds de la cendre des coeurs.
Dans l'ombre des maisons nues l'été dérive comme une mer de solitude. Le passant se retourne et se tait. De l'autre côté de la route Le vertige des tournesols décape l'éternité en tranche. Rabah Belamri Lauzerte 15 juillet 1986 "Pas mal, n'est-ce pas" me dit-elle, "je pourrais dessiner les fenêtres, la porte, les rideaux, l'ombre, les tournesols !" Pendant qu'elle s'en retourne légère, virevoltante, étonnante, je réfléchis. Hasard encore, ou y vécut-il cette année-là où ils arrivèrent et où l'accent devint si sudouestiste qu'il se disait "pied noir" ? Alors en ce temps-là de mon enfance les fenêtres étaient pleines. La pierre de la porte, attentive à laisser aller les paroles. Derrière les voûtes moyennâgeuses les rideaux boursouflaient d'émois discrets. L'ombre de l'incandescence écoutait l'Ave Maria au pied du pigeonnier. Le passant acceptait le verre d'eau fraîche.
Aux soirs tous les enfants même grands farandolaient au carrefour de la gendarmerie
ou sous le vieux tilleul de la Barbacane
Les chaises prenaient place et écoutaient les conversations aidées des grillons De l'autre côté de la nuit sous le regard curieux des tournesols les baigneurs se pairaient une belle tranche de vie. Bonne nuit.
Merci Rabah Belrami

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