13 juillet 2008

Tiens voilà r'vlà l'Odile

"Ouh la la, pas vraiment la mangue Odile, ce matin -désolé il n'y a pas de pêche sur la terrasse, mais ce n'est que question de fantaisie- Pourquoi cette ombre sur ton visage, le jour de ta fête ?" Odile n'est pas son vrai prénom. Je le sais et j'ai toujours respecté son désir d'en changer. Elle doit avoir ses raisons. Néanmoins je sais que c'est sa fête aujourd'hui. Alors ? Elle s'assied un peu lourdement sur le hamac. Elle laisse tomber pieds et bras. Elle reste silencieuse. "Tu peux ne pas répondre, tu sais, tu peux même faire un brin de sieste si tu préfères !" Non Loizo, je vais te dire. C'est à propos d'un fait divers. Dans le sud... de la France à Toulouse exactement. A quelques jours près et 34 ans, la répétition d'un autre. Mais dans ce dernier j'étais -nous étions- par hasard, concernée. Nous ? Mon mari, mon fils et moi. 6 juillet 1974. Six mois déjà. Il est né le 6 janvier. Un demi-anniversaire s'impose. Il sait déjà sourire, lever la tête, le tronc, le torse, il p p pa mais m m meuh déjà me reconnaître. Fierté. Respect. On l'exhibe chez sa grand-mère qui déjà montre qu'elle en pince pour les garçons. -C'est ma mère, mais je n'avais pas bien compris, enfin peu importe- Le soleil est dans la cour, une chaise longue aussi. Le fiston dans les bras je m'installe, quand ma mère hurle : "pas celle-là elle est fendue !" : trop tard, le mal est fait. Arrêtée dans mon élan j'ai stoppé ma descente mais en m'appuyant très malheureusement avec le bras qui tenait le fiston. Forcément l'enfant m'échappe, monte en l'air et retombe d'une hauteur d'homme moyen pour se retrouver sur le sol bétonné. Bien sûr, affolement général, modération, insultes, départ en trombe chez un médecin inconnu, vacances obligent -bizarre, il m'insulte aussi- hôpital, longue attente et pour cause : à Vic Fezensac, petite ville où se déroulait une corrida, les gradins de l'arène se sont effondrés. Résultat, le service où nous amenons notre fils est débordé. Il est jugé comme "cas anodin". Pourquoi pas. Il y restera trois bonnes semaines. Entre temps, le médecin qui m'insultait supprimait femme, filles et fils trois jours plus tard. A quoi ça tient la chance ? "C'est vrai Odile, à quoi ça tient, mais au moins pour ton fils tout s'est arrangé". Faut voir son fils, beau comme .... pas de comparaison possible. Il sait toujours sourire. Quelle chaleur Odile, un p'tit verre de granité" au citron pour changer, et prenons-le au salon car à voir les feuilles du palmier, on dirait que le vent va se lever ?

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