20 août 2007

La dernière histoire miraculeuse

est née au Verdelet Les histoires que je préfère sont les vraies, les plus inimaginables, les plus improbables. La dernière, par exemple. L'été -ou tout autre saison- est favorable aux écritures, celles des cartes postales. Alors j'ai, nous, avons succombé à l'exercice, avec délices. Ha, trouver le bon sujet, crayon mâchonné nez en l'air pour chopper l'inspiration, ah ah trouver la bonne interpellation, oh ah wouahou dirait le loup, le bon jeu de mots ou d'idées pour faire rire ou sourire celui ou celle qui n'a pas eu la chance de partir ou attend encore de le faire. Pas même besoin d'évoquer la pluie. Soleil est là, soleil est là.... ta ra tata ta ra tata ta ra tata.... soleil est là et nous avons trouvé plaisant de refermer l'enveloppe avec un peu de notre bave dedans (vous pouvez chanter si vous avez retrouvé la musique : plus qu'à vous enTrenet). Puis direct la boîte. Mais soudain, lumière : nous avons oublié les timbres ! Hop là tour, un petit tour, ce petit jour.... la la la la par le bar tabac (nouvel air à fredonner, mais pas de référence à vous offrir : trou de mémoire qui me fait perdre la dépêche : Michel, tu la trouves ?....) Puis redirect vers la borne là-bas, au bout d'la rue mais auprès du rond-point et clac ! lettres envoyées. Bon, s'agirait maintenant de nous occuper du repas du soir -je suis très organisée : il est déjà 19 h- Droit direct à l'hypermarché ; deux trois emplettes, un tour de caisse et le cri dépité de mon enfant adoré qui me dit "Loizo les voilà !" Qui, des amis, est-ce possible ? Je voyage incognito ! Je relève la tête, cherche de tous les côtés, suis à mon tour dépitée, regarde mon enfant : la prunelle de mes yeux tend du bout de sa main vers les miens un sachet-pochette transparent à travers lequel je devine six malheureux timbres en attente de collage !!!!! Que faire, misère tant pis !!!! J'imagine la tête du père : elle a encore fait exprès ; celle de la vieille vieille amie : n'a toujours pas guérie de son étourderie ; celle de la mère : éclatée de rire, on ne la changera pas... Assez, assez de médisances, faut faire quelque chose. On n'est pas petite fille de facteur pour rien. Les lettres c'est l'espoir et l'espoir ça fait vivre "Espère petit" disait la vieille du sud-ouest dans les Pyrénées, et l'enfant courait encore plus vite devant elle au point de disparaître de son horizon, "espère petit !" s'égosillait-elle en traînant la jambe !" Trêve d'histoire, moi j'y crois à l'espoir. Alors, je prends l'enveloppe de la dernière carte réservée à un courrier inopiné dans l'année, du style "du Val André où je ne suis plus..." et à quatre pattes par terre, dans le dégoût de l'odeur d'un pot d'échappement dont le moteur vient de s'arrêter de tourner (parfois je fais dans le réalisme, faut pas croire) j'inscris sur l'enveloppe ERREUR DE VACANCIERE - 5 CARTES ONT ETE ADRESSEES SANS TIMBRES-VEUILLEZ LES TROUVER CI-INCLUS - VUE DE LA MER, MERCI BEAUCOUP et hop hop hop les timbres glissent dans l'enveloppe et l'enveloppe dans l'immense boîte jaune auprès du rond point. Et vogue l'espoir. Ne dit-on pas qu'il fait vivre ? Ce matin, -je vous ai dit que c'était une histoire vraie- petit tour téléphonique de tous mes destinataires : à l'exception de celui qui habite le plus près du lieu d'envoi ils ont tous reçu l'enveloppe timbrée. Histoire de fou ? direz-vous. Voyons "Vous", vous avez l'humour noir. Pluvieux, je veux bien, mais noir, point point point du tout ! Histoire vraie. La petite-fille du facteur rit.

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